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Le prix Turner décerné à Jesse Darling, un artiste qui "évoque un monde à la fois familier et délirant"

Jesse Darling a reçu le très prestigieux prix Turner pour ses installations qui utilisent des éléments de la vie de tous les jours pour évoquer une société chaotique.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Jesse Darling, le lauréat 2023 du prix Turner (5 décembre 2023) à Londres (VICTOR FRANKOWSKI / SHUTTERSTOCK / SIPA)

L'artiste britannique Jesse Darling a remporté mardi soir 5 décembre, le prix Turner, prestigieuse récompense d'art contemporain, pour ses installations évoquant la "rupture sociétale". Jesse Darling, 41 ans et désormais installé à Berlin, était nominé pour ses expositions No Medals, No Ribbons à Oxford et Enclosures au Camden Art Centre de Londres. Le prix lui a été remis par le rappeur Tinie Tempah à Eastbourne (sud de l'Angleterre).

Béton, barrières et rubans

Le jury a salué son utilisation de matériaux et d'objets communs comme le béton ou les barrières de police, du ruban de signalisation, des dossiers de bureau, des petits drapeaux britanniques, qu'il assemble de façon un peu chaotique, pour évoquer un monde à la fois "familier" et "délirant", ont expliqué les organisateurs dans un communiqué.

Installation de Jesse Darling, prix Turner 2023, à Eastbourne (Royaume-Uni), le 27 septembre 2023 (LEE FLOYD / AVALON / MAXPPP)

"Evoquant des ruptures sociétales", son travail "chamboule des notions comme le travail, les classes sociales, l'identité britannique et le pouvoir", commente le texte. Dans un discours, l'artiste a critiqué Margaret Thatcher pour avoir supprimé l'enseignement artistique dans les écoles, par ce qu'il n'était pas "économiquement viable", rapporte The Guardian. Les conservateurs ont voulu "convaincre la classe ouvrière britannique que la culture était réservée à certains milieux", dit-il. "Ne les croyez-pas, la culture est pour tout le monde", a-t-il ajouté. Puis il a sorti de sa poche un drapeau palestinien, raconte le quotidien britannique.

Un prix réputé pour son anticonformisme

Le prix avait été remporté l'année dernière par la sculptrice britannique Veronica Ryan pour deux œuvres qui rendaient hommage à la "génération Windrush" et se penchaient sur la pandémie de Covid-19. Créé en 1984, le Turner Prize, nommé en hommage au peintre William Turner, est réputé pour son anticonformisme et familier des controverses. Il a récompensé des artistes comme Gilbert & George, Anish Kapoor, Rachel Whiteread, Antony Gormley, Chris Ofili, Steve McQueen et Damien Hirst

Le lauréat, né en 1981 à Oxford et dont le travail parle essentiellement de la fragilité du corps comme des sociétés, remporte 25 000 livres sterling (29 000 euros), les autres finalistes touchant chacun 10 000 livres (11 600 euros).

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