Cet article date de plus de neuf ans.
Le musée des Confluences, notre visite en avant-première
Le tant attendu musée des Confluences de Lyon ouvre officiellement ses portes au public le samedi 20 décembre 2014. Entre musée des Sciences, d’Histoire Naturelle et musée d'Histoire de la Civilisation, il est le premier établissement culturel français de cette envergure à oser à ce point l'interdisciplinarité. Un pari réussi ! Visite guidée en avant-première
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 5min
D'abord une architecture remarquable
Pénétrer à l'ntérieur du "nuage de cristal" est déjà une première expérience. Car avant d'atteindre les salles d'expositions, le visiteur découvre le "cristal", un espace dédié à l'entrée et à la circulation du public. 1900 m2 baignés par la lumière extérieure (même un jour de mauvais temps, l'endroit semble lumineux ! ), dans lesquels il faut déambuler, se perdre (un peu) dans les passerelles de béton et admirer la verrière et les vues imprenables sur Lyon et le confluent, lieu hautement symbolique de la ville où se rejoignent le Rhône et la Saône. Le confluent, un symbole qui a été utilisé pour penser la scénographie des expositions. Car c'est bien à un mélange des genres, des époques et des pensées que le visiteur est invité à se questionner. "Le musée a pour ambition d'interroger le temps long de l'aventure humaine", selon la directrice Hélène Lafont-couturier. De l'origine de l'univers à l'apparition de la vie sur terre aux questions sur l'au-delà, le public embarque pour un immense voyage scientifique et spirituel aux quatre coins du globe. D'un squelette de dinosaure à une maquette de Spoutnik
3000 objets parmi les 2,2 millions que le musée possède sont actuellement présentés. Un fonds qui provient d'abord des collections de l'ancien musée d'Histoire Naturelle de Lyon (Musée Guimet) qui a fermé ses portes en 2007 et des acquisitions faites par le musée depuis quelques années. Parmi les pièces marquantes, on peut noter un squelette de camarasaurus vieux de 155 millions d'années, de nombreux fossiles, un mammouth, une grande collection d'animaux naturalisés, une maquette de Spoutnik 2, des morceaux de météorites, des statues, des momies égyptiennes, des objets de rites funéraires...bref, un véritable inventaire à la Prévert qu'il serait trop long de détailler. Mais l'important n'est pas tant la richesse des oeuvres présentées que la façon dont elles ont été scénographiées. Car c'est ici que se trouve la vraie originalité et le défi du musée. Faire se côtoyer des fossiles, des fresques arborigènes et des outils de la conquête de l'espace dans la même pièce. Selon l'un des scénographes, Mitia Claisse, "C’est le point fort du musée, un projet qui croise les regards. Dans la salle des origines, le big bang est au centre, et en étoile autour, les origines de l’univers et de la vie. Ce qui nous semble fondamental, c’est la mise en regard des deux points de vue. Une sculpture amérindienne fait face à un squelette de dinosaure. On fait le pari que les gens sauront comprendre les mélanges. On ne fait pas un amalgame en faisant cohabiter les points de vue scientifiques et spirituels." Pas d'amalgame donc, mais une volonté réelle de transmettre le savoir autrement, de mélanger les sources d'informations pour un regard nouveau sur nos origines. Un musée interactif et didactique
Le principe est le même pour les 4 expositions permanentes, "origines", "espèces", "sociétés" et "éternités". Entre témoignages du passé et du présent, on réfléchit à notre place dans l'univers, nos sociétés et on se questionne sur l'au-delà. Mais rien d'élitiste là-dedans, chaque salle bénéficie de repères visuels clairs et un texte précis et concis accompagne chaque objet présenté. Le lieu devrait également séduire les plus jeunes, car ici, on a parfois le droit de toucher ! Un morceau de météorite, un os de dinosaure... une façon magique d'accéder à la culture ! "Le plaisir de la connaissance naît d’une émotion. Je trouve que les expositions présentées ici provoquent de l’émerveillement. À partir de l’émerveillement, on a envie d’apprendre", ajoute Hélène Lafont-Couturier. Quant à Marianne Rigaud-Ray, chargée d'expositions, elle va plus loin : "Ce projet est un dépoussiérage, une autre vision du musée. On souhaite que les visiteurs fréquentent le lieu, reviennent régulièrement. On souhaite qu’ils se sentent inclus dans la démarche. Il y a une volonté de décloisonner, de transversalité. Il faut suivre le mouvement d’aujourd’hui." Les visiteurs seront-ils conquis ?
Au centre de toutes les polémiques, notamment à cause de son coût exhorbitant (255 millions d'euros ) et de son architecture qui ne fait pas l'unanimité, le musée des Confluences tient sa plus belle revanche. Prouver qu'il a toute sa place dans le paysage culturel français et qu'il propose une nouvelle façon d'appréhender le savoir. Les expositions présentées valent sans nul doute le détour, et le lieu aussi. Reste à savoir si les Lyonnais et les visiteurs seront conquis. Une chose est sûre, il ne laissera personne indifférent.
Pénétrer à l'ntérieur du "nuage de cristal" est déjà une première expérience. Car avant d'atteindre les salles d'expositions, le visiteur découvre le "cristal", un espace dédié à l'entrée et à la circulation du public. 1900 m2 baignés par la lumière extérieure (même un jour de mauvais temps, l'endroit semble lumineux ! ), dans lesquels il faut déambuler, se perdre (un peu) dans les passerelles de béton et admirer la verrière et les vues imprenables sur Lyon et le confluent, lieu hautement symbolique de la ville où se rejoignent le Rhône et la Saône. Le confluent, un symbole qui a été utilisé pour penser la scénographie des expositions. Car c'est bien à un mélange des genres, des époques et des pensées que le visiteur est invité à se questionner. "Le musée a pour ambition d'interroger le temps long de l'aventure humaine", selon la directrice Hélène Lafont-couturier. De l'origine de l'univers à l'apparition de la vie sur terre aux questions sur l'au-delà, le public embarque pour un immense voyage scientifique et spirituel aux quatre coins du globe. D'un squelette de dinosaure à une maquette de Spoutnik
3000 objets parmi les 2,2 millions que le musée possède sont actuellement présentés. Un fonds qui provient d'abord des collections de l'ancien musée d'Histoire Naturelle de Lyon (Musée Guimet) qui a fermé ses portes en 2007 et des acquisitions faites par le musée depuis quelques années. Parmi les pièces marquantes, on peut noter un squelette de camarasaurus vieux de 155 millions d'années, de nombreux fossiles, un mammouth, une grande collection d'animaux naturalisés, une maquette de Spoutnik 2, des morceaux de météorites, des statues, des momies égyptiennes, des objets de rites funéraires...bref, un véritable inventaire à la Prévert qu'il serait trop long de détailler. Mais l'important n'est pas tant la richesse des oeuvres présentées que la façon dont elles ont été scénographiées. Car c'est ici que se trouve la vraie originalité et le défi du musée. Faire se côtoyer des fossiles, des fresques arborigènes et des outils de la conquête de l'espace dans la même pièce. Selon l'un des scénographes, Mitia Claisse, "C’est le point fort du musée, un projet qui croise les regards. Dans la salle des origines, le big bang est au centre, et en étoile autour, les origines de l’univers et de la vie. Ce qui nous semble fondamental, c’est la mise en regard des deux points de vue. Une sculpture amérindienne fait face à un squelette de dinosaure. On fait le pari que les gens sauront comprendre les mélanges. On ne fait pas un amalgame en faisant cohabiter les points de vue scientifiques et spirituels." Pas d'amalgame donc, mais une volonté réelle de transmettre le savoir autrement, de mélanger les sources d'informations pour un regard nouveau sur nos origines. Un musée interactif et didactique
Le principe est le même pour les 4 expositions permanentes, "origines", "espèces", "sociétés" et "éternités". Entre témoignages du passé et du présent, on réfléchit à notre place dans l'univers, nos sociétés et on se questionne sur l'au-delà. Mais rien d'élitiste là-dedans, chaque salle bénéficie de repères visuels clairs et un texte précis et concis accompagne chaque objet présenté. Le lieu devrait également séduire les plus jeunes, car ici, on a parfois le droit de toucher ! Un morceau de météorite, un os de dinosaure... une façon magique d'accéder à la culture ! "Le plaisir de la connaissance naît d’une émotion. Je trouve que les expositions présentées ici provoquent de l’émerveillement. À partir de l’émerveillement, on a envie d’apprendre", ajoute Hélène Lafont-Couturier. Quant à Marianne Rigaud-Ray, chargée d'expositions, elle va plus loin : "Ce projet est un dépoussiérage, une autre vision du musée. On souhaite que les visiteurs fréquentent le lieu, reviennent régulièrement. On souhaite qu’ils se sentent inclus dans la démarche. Il y a une volonté de décloisonner, de transversalité. Il faut suivre le mouvement d’aujourd’hui." Les visiteurs seront-ils conquis ?
Au centre de toutes les polémiques, notamment à cause de son coût exhorbitant (255 millions d'euros ) et de son architecture qui ne fait pas l'unanimité, le musée des Confluences tient sa plus belle revanche. Prouver qu'il a toute sa place dans le paysage culturel français et qu'il propose une nouvelle façon d'appréhender le savoir. Les expositions présentées valent sans nul doute le détour, et le lieu aussi. Reste à savoir si les Lyonnais et les visiteurs seront conquis. Une chose est sûre, il ne laissera personne indifférent.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.