Le musée de l'érotisme baisse le rideau à Pigalle et vend sa collection
Photographies de femmes nues, porcelaines japonaises explicites, gravures de Casanova, le Kama-Sutra version bas-relief ! Autant de "souvenirs érotiques" collectés par Jo Khalifa au cours de voyages dans le monde entier, de l'Afrique à l'Océanie.
Sur sept étages, le musée proposait des expositions permanentes allant de la représentation de la sexualité au temps de la préhistoire aux photos, peintures et dessins contemporains, en passant par les maisons closes.
Reportage France 3 Paris Île-de-France : L. Barbry / P. Quiers / C. Issoulié
Le Louvre, Versailles et... le musée de l'érotisme
Jo Khalifa avait réussi à faire de son musée un lieu incontournable du Tourist Tour de la capitale. Pour preuve, ce témoignage d'un visiteur fidèle. "Chaque fois que j'avais des amis étrangers qui venaient à Paris, je les emmenais, au Louvre, à Versailles et au musée de l'érotisme, car dans leur pays ça n'existe pas". Un lieu plus "respectable que les sex shop environnants" confirme cette visiteuse."On est un peu les enfants d'Actuel et de Charlie Hebdo... et puis de la France finalement, analyse Jo Khalifa On a un peu cet héritage avec le côté grivois qu'on a essayé de transmettre". Après l'attentat de Charlie Hebdo, le musée avait rendu hommage à ses amis.
"Cette collection constituée depuis trente ans présente le grand intérêt d'avoir été motivée par un grand souci esthétique et une originalité dans les représentations, les plus éclectiques possibles", souligne maître Bertrand Cornette de Saint Cyr, chargé de sa dispersion.
De nombreux lots viennent d'Asie
Parmi les lots proposés, beaucoup viennent d'Asie où l'érotisme peut parfois être considéré comme une philosophie. La plus ancienne oeuvre mise en vente est une plaque de marbre du 18e siècle représentant Vishnu et provenant d'un temple tantrique.
Un kamasutra indien, des bronzes de Pathan (Tibet), une pipe phallique en bois sculpté provenant de Thaïlande, des représentations érotiques des sexes masculins et féminins d'Amérique latine sont aussi au catalogue, tout comme un automate musical français de la fin du XVIIIe siècle, représentant deux personnages en plein acte sexuel.
Des chaises de plaisir à partir de 1000 euros
Des chaises de plaisir sont estimées à partir de 1.000 euros. Des phallus en bronze ou en bois d'Afrique seront proposés en lots à partir de 500 euros, tandis que de nombreuses photographies de nus féminins et masculins sont estimés autour de 80 euros.
Le clou de la vente est une imposante sculpture moderne en bronze de 1980 représentant une femme en plein coït avec un robot, estimé 7.000 à 8.000 euros.
La vente aux enchères aura lieu dimanche 6 novembre à partir de 10 heures, 6 avenue Hoche Paris 8e. 650 lots estimés de 30€ à 10 000 € seront mis en vente. Toutes les oeuvres sont exposées au Musée de l'Erotisme jusqu'à samedi (72 boulevard de Clichy, 75018 Paris)
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