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Le MaMo d'Ora-ïto va ouvrir sur le toit de la Cité radieuse de Le Corbusier

Ce mercredi 12 juin, va s'ouvrir le nouveau centre d'art contemporain imaginé par le jeune designer Ora-ïto. Le MaMo occupe le toit du mythique immeuble "Cité radieuse", construit entre 1945 et 1952 par l'illustre architecte Le Corbusier (1887-1965), laissé un peu à l'abandon ces dernières années.
Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le designer Ora-ïto pose à côté d'une sculpture de Le Corbusier (2013) signée du plasticien Xavier Veilhan, premier artiste à exposer au MaMo, le tout nouveau centre d'art de la Cité radieuse de Marseille (7 juin 2013)
 (Gérard Julien / AFP)

Le "MaMo", pour "Marseille Modulor", fait un clin d'oeil appuyé au fameux MoMa, le musée d'art moderne de New York. À l'origine, sur le toit de la Cité radieuse, Le Corbusier avait imaginé un gymnase en plein air, haut perché (à 56 m d'altitude), offrant un panorama somptueux sur Marseille.

Ora-ïto, né à Marseille le 3 avril 1977, se passionne pour l'architecture depuis l'enfance. Grand admirateur de Le Corbusier, fasciné par la Cité radieuse, il a trouvé une opportunité en or de donner une nouvelle vie au site. Il raconte ainsi, cité par l'AFP, qu'un "concours de circonstances" lui a permis de se lancer dans ce rêve fou. En 2010, le gymnase, fermé quelques années plus tôt, a été mis en vente. "Je pensais que c'était impossible, mais j'y suis allé. Et je l'ai acheté." Mais ce n'était que le début d'un processus lancé avec la Fondation Le Corbusier, les Monuments historiques, ainsi que la copropriété de l'immeuble.

Dans "L'Express - Styles" du 5 juin, Ora-ïto raconte, rendant au passage hommage aux copropriétaires de la Cité radieuse : "Ils ont compris que je voulais remettre ce lieu dans son état d'origine. La terrasse avait été dénaturée avec une extension hideuse, je l'ai fait déclasser (le site était classé monument historique depuis 1995, ndlr), puis démonter avec l'aide de la fondation. Tout a été restauré dans les règles de l'art. Cet endroit représentait 150 mètres carrés habitables avec vue sur mer, j'aurais pu m'en faire le plus beau penthouse du monde, mais j'ai préféré le transformer en centre d'art pour qu'il retrouve une énergie."

L'extension "hideuse" a ainsi été détruite, les menuiseries en chêne et le plafond de fibralite ont été restaurés, tandis que le sol a été recouvert d'une résine gris clair. Au total, le site englobe 650 m2 dédiés à l'art. Auxquels s'ajoute le toit-terrasse, que la copropriété prêtera, l'été, pour des installations.

Une première exposition, signée Xavier Veilhan
Pour l'ouverture, le MoMa organise une première exposition, confiée au plasticien Xavier Veilhan, qui poursuit sa série "Architectones", interventions dans des lieux majeurs de l'architecture moderniste (après trois villas à Los Angeles et avant le pavillon de Barcelone de Mies van der Rohe). Depuis longtemps - avant même qu'Ora-ïto n'achète le gymnase, il nourrissait le rêve d'exposer dans ce site historique. Pour Marseille, il a conçu dix oeuvres, interactives et ludiques, à l'image de ce grand buste de résine couleur ciel représentant Le Corbusier dessinant sur le sol, et sur lequel le visiteur peut s'asseoir.

Ora-ïto pose sur la terrasse de la Cité radieuse, où se trouve désormais le centre d'art qu'il y a aménagé, et où une première exposition, "Architectones", de Xavier Veilhan, est en place (7 juin 2013)
 (Gérard Julien / AFP)
Les habitants de la résidence (337 logements) sont associés à l'ouverture du centre. Ora-ïto les a invités à plusieurs reprises à monter voir l'avancement des travaux. Une agréable diversion, quand on se souvient qu'un incendie a gravement endommagé l'aile sud de la résidence en février 2012.

"Architectones", première exposition du MaMo
Du mercredi au dimanche
Du 12 juin au 30 septembr 2013e.
Accès au MaMo : 5 euros, accès libre au toit-terrasse

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