"Le diable au corps", quand l’op art électrise le cinéma, au MAMAC de Nice
Cette exposition du musée d'Art contemporain de Nice est organisée dans le cadre des cent ans des studios de la Victorine.
Le MAMAC de Nice présente jusqu'au 29 septembre 2019, l'exposition d'op art (ou art optique) "Le diable au corps". Une exposition où les géométries euphorisantes de l'art cinétique apportent un travestissement inattendu au cinéma.
"Op art" : déstabiliser le regard, démocratiser l'art
Peintures à illusions d’optique, jeux de lumière, formes géométriques, l'op art voit le jour au beau milieu des années 1960. Courant d’avant-garde, cet art cinétique rencontre un succès populaire, au point de connaître un phénomène de récupération inédit. Designers, publicitaires, stylistes, l'ambiance psychédélique qui règne à l'époque s'immisce dans tous les domaines. Même la rue adopte ce nouveau style qui bouscule la perception et démocratise l’art.
A travers près de 30 films, 150 œuvres et documents, l'exposition plonge le visiteur au sein de l'histoire passionnelle entre deux arts visuels : celui du mouvement et celui de la lumière. L'op art se fait vite une place dans le monde du cinéma et offre un nouveau regard sur la fonction de l'image. Les plasticiens comme Vasarely, JeanTinguely, François Morellet ou encore Bridget Riley utilisent ces jeux visuels euphorisants dans leurs créations.
Faire et voir un film autrement
A l'approche de Mai 68, l'art cinétique résonne fortement avec les revendications révolutionnaires et entend redonner les pleins pouvoirs au spectateur. Godard, Trufffaut, Clouzot, Demy, les cinéastes de la Nouvelle Vague s'emparent de cette distorsion des lignes. "Cette jeune génération veut casser ce qui est trop académique et ce qui est écrit dans les studios et descend dans la rue avec la caméra à l'épaule pour filmer le réel", explique Laura Pippi Detrey, assistante de conservation au MAMAC.
Un art moderne qui permet aussi de sublimer des scènes de cinéma. De la comédie au thriller, il permet une perception différente et accentue les traits comme la psychose, l'euphorie ou l'admiration. Comme dans L'enfer, ce film inachevé d'Henri-Georges Clouzot. "Il fait appel à deux artistes pour réaliser cette séquence faite de paillettes et de jeux de lumières qui met en avant la beauté fatale de Romy Schneider et cette jalousie excessive du mari", analyse encore Laura Pippi Detrey.
"Le diable au corps" : quand l’Op Art électrise le cinéma jusqu'au 29 septembre 2019 au MAMAC de Nice,1 place Yves Klein
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 h à 18h
Ticket individuel 24h : 10€
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