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"La toile vivante" de Charles Belle, décor naturel du Cirque Plume

608 jours le peintre français Charles Belle a confié l'un de ses dessins à la nature. Pendant presque deux ans, cette toile de 8m sur 3 a pris vie dans une forêt retirée de son enfance. Dans un cadre privilégié, la nature a peu a peu repris ses droits, participant à la création d'une oeuvre unique. Elle est aujourd'hui l'objet d'un film, d'un livre-mémoire et d'un spectacle.
Article rédigé par franceinfo
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Toile de Charles Belle en arrière plan d'une acrobate du Cirque Plume
 (PHOTOPQR/LE PROGRES/MAXPPP)

L'histoire commence en 2015 : Charles Belle, ayant à coeur d'explorer la nature et de peindre son "urgence de vivre", se rend dans la forêt de son enfance dans le Haut-Doubs. Là, entre deux arbres, il y tend sa grande toile blanche. Il fait froid et la neige a recouvert la forêt mais cela ne fait rien. Avec un long morceau de bois et un bloc de fusain, l'artiste fabrique un outil et commence à dessiner. Le vent déforme la toile, les branches des arbres viennent s'interposer. Mais le dessin prend peu à peu vie. Il laissera ensuite l'oeuvre évoluer au rythme des saisons, des tempêtes et du soleil et reviendra, plus tard. Aujourd'hui, elle continue son chemin à travers un film, un livre mais aussi le spectacle du Cirque Plume. 

Cette toile était comme confiée à la forêt et elle devait récupérer toutes les lumières, les parfums de la forêt, toutes les tempêtes, la pluie et la neige

Charles Belle
Reportage : M. Buzon / H. Perret / K. Monin / E. Dubuis 


L'histoire de ces dessins ne s'arrête pas là

Voilà plusieurs années que le réalisateur François Royet suit Charles Belle dans son travail. Avec sa caméra, il a suivi pas à pas la création de cette toile, figeant ces moments éphémères. Ils n'étaient que deux à pouvoir la voir, lui et l'artiste. Mais aujourd'hui, cette quête unique sort de l'ombre, dans un film de 20 minutes. 

Je suivais cette toile dans ses moindres mouvements. Quand la météo changeait, je montais voir la toile, j'allais faire quelques images. J'avais l'impression que ça aurait pu durer dix années comme cela. Il y a quelque chose comme ça, comme garder la trace du déroulement de quelque chose

François Royet, réalisateur du film "Dans la forêt..."

Ce n'est qu'au début de l'automne 2016 que Charles Belle est revenu voir la toile. Elle a été envahie par la végétation et il recouvre alors de noir son premier dessin. Geste symbolique pour effacer l'existence de cette trace humaine et rendre son oeuvre à la forêt. 

Le Cirque Plume intègre la toile à son spectacle poétique

Lorsque Bernard Kudlac, directeur artistique de la compagnie du Cirque Plume, découvre ce travail c'est un véritable coup de coeur. A l'automne 2017, Charles Belle revient alors avec la troupe du cirque qui à son tour prend connaissance de ces "fossiles de la forêt". Ils décident, ensemble, de la retirer de son environnement. Le moment tant attendu arrive: accompagnant ce geste de musiques, de danses et d'instruments, ils déracinent l'oeuvre et partent avec elle. Comme dans un dernier au revoir, leurs voix retentissent dans la forêt. 608 jours plus tard, l'oeuvre "vivante" continuera à évoluer... ailleurs.
 

Cette toile est restée dans une forêt, c'est exactement ce qu'il nous fallait. Puis, j'ai posé les éléments. Au premier projecteur, la magie a commencé à naître

Bernard Kudlac, directeur artistique du Cirque Plume
Générale de "La dernière saison", 18 mai 2017
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

Un spectacle, un film mais aussi un livre paraîtra. Une manière de conter, par les mots aussi, cette aventure pas comme les autres. 

 

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