La "Poétique des sciences", l'art se nourrit de faits scientifiques au Fresnoy
Pour peu qu’on ait l’esprit plus littéraire que matheux, le mot "science" peut parfois être rédhibitoire. Mais avec l’exposition joliment intitulée "Poétique des sciences", Le Fresnoy - studio national des arts contemporains à Tourcoing - réussit à réconcilier art et données scientifiques.
Hicham Berrada, Édith Dekyndt, Melissa Dubbin et Aaron S.Davidson : chacun à leur manière, les quatre artistes exposés sous la grande nef abordent l’art en s’intéressant davantage au processus qu’au projet. Ils tentent de mettre en lumière ces phénomènes et ces énergies invisibles à nos yeux mais qui modifient notre perception de l’environnement.
Un fascinant "théâtre chimique"
Originaire du Maroc et installé en France, Hicham Berrada est nourri d’une double formation, artistique et scientifique. Il explore dans ses oeuvres des protocoles scientifiques qui imitent au plus près différents processus naturels et/ou conditions climatiques.Parmi les 7 œuvres présentées par l’artiste, la vidéo intitulée "Présage" est l’une des plus envoûtantes : l’artiste associe dans un bécher différents produits chimiques. Ces transformations de la matière, filmées et simultanément projetées sur écran à 360°, plongent le spectateur dans un monde féerique et fascinant, véritable "théâtre chimique".... "C'est comme si on était dans la mer" explique Bertin, du haut de ses 7 ans et demi.
Reportage : France 3 Nord Pas-de-Calais - C. Massin / P. Duluc / B. Deleporte
Interactions
Autre démarche, celle d’Édith Dekyndt. L'approche de cette artiste belge, en résidence à Pinault Collection Lens, est en apparence minimale mais elle appréhende la nature et l'espace dans toutes ses dimensions : le son, la lumière, le dessin, la projection."Radiesthesic Hall" est l’une des trois œuvres présentées : cette installation lumineuse conçue en 2009 a été adaptée au Fresnoy. Un radiesthésiste est venu analyser les vibrations générées par le sol dans différentes salles. En fonction des résultats de cette analyse, l’installation d’éclairage de la salle a été recouverte par des filtres dont la couleur est choisie sur l’échelle chromatique de Bovis (une charte de couleur codant le taux vibratoire d’un lieu). "Radiesthesic Hall" éclaire les coursives en permanence, perturbant l’exposition par intermittence.
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