C'est un véritable triomphe pour Edward Hopper. Et pourtant,le peintre américain décédé en 1967 ne figurait pas, loin s'en faut, parmi lesréférences "immédiates" du public français.Mais une intense campagne de promotion, ainsi que des œuvresreprésentatives d'une culture américaine fantasmée, très cinématographique,lui ont finalement permis de décrocher le jackpot.Résultat : entre le 10 octobre et le 3 février (aprèsune prolongation de six jours), les 164 œuvres de l'exposition (dont 128 dupeintre) ont attiré en tout 784.629 visiteurs. "C'est beaucoup, beaucoupplus que prévu" s'enthousiasme Didier Ottinger, directeur-adjoint duMusée national d'art moderne et commissaire de l'exposition, qui ajoute :"Même aux Etats-Unis, Hopper n'a jamais fait autant."Et de fait, l'Américain réussit l'exploit de dépasser l'exposition-événement Picasso et les maîtres et ses 783.352 visiteurs en 2009. Mais pasle phénomène Monet en 2011, fort de ses 913.064 amateurs d'art entout genre qui s'étaient pressés dans les galeries du Grand Palais.Pour Fabrice Bousteau, directeur de la rédaction deBeaux-Arts Magazine , cet engouement pour les grandes expositions conçues commedes événements est une spécificité française :"Les musées et les expositions ont une place centraledans leur idée de la culture, avec les livres et le cinéma."Et pour la Réunion des musées nationaux (Rmn), organisatricede l'événement, c'est un succès d'image, d'estime autant que financier.