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JR : "Je suis plutôt un artiste engageant qu’engagé"

En "effaçant" la pyramide du Louvre avec un collage géant, JR a une fois de plus créé la surprise. Au-delà du buzz, le photographe veut nous questionner sur l’usage des selfies et sur le pouvoir que chacun possède via l’utilisation des images. Le Louvre lui offre l’occasion d’en parler au cours d’un programme–marathon qui commence ce samedi 28 mai à partir 15h.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
JR au JT de France 2 : "Avec les images, on peut changer la perception qu’on a sur le monde"
 (France 2 Culturebox)

Quelle carrière ! A 33 ans seulement et avec deux petites lettres pour signer ses œuvres, JR a réussi à devenir un artiste incontournable dont chaque création fait sensation, qu’elle soit présentée à Paris, New York ou Rio. Cet enfant de la banlieue ouest parisienne (où il est né en 1983), qui a commencé à faire de la photo avec un appareil oublié par un touriste sur le quai de la ligne A, est aujourd’hui invité officiellement par le plus grand musée du monde. Le Louvre lui a donné carte blanche pour son projet sur la pyramide et lui ouvre aussi ses portes pour un weekend marathon (28 et 29 mai).
 
Cette gloire et cette reconnaissance officielle ne semblent pas lui donner le vertige. Exposé mais camouflé - derrière ses lunettes noires qu’il garde même sur un plateau de télé, celui du 20h de France 2 avec Laurent Delahousse - JR s'étonne encore d'avoir été sollicité par le Louvre et défend un art plus "engageant qu’engagé".

Aujourd’hui, JR possède deux ateliers, un à Paris, l’autre à New York, et travaille avec une petite équipe d’une dizaine de personnes. Quinze ans ont passé entre ses débuts et cette "réussite" professionnelle. Les grandes étapes : la découverte de Paris quand il va s’installer chez des cousins à Belleville pour passer le bac, les premières photos de ses amis graffeurs, la rencontre avec un collectif d’artistes (Kourtrajmé) parrainé par Mathieu Kassovitz et Vincent Cassel, ses portraits de graffeurs collés dans la cité des Bosquets à Montfermeil suivis de photos des habitants de ces quartiers, projet baptisé "28mm" qu’il a ensuite transposé à l’étranger, au Proche-Orient...

C’était en 2004. A partir de là, le nom de JR (on ignore sa véritable identité) a commencé à devenir plus familier et ses photos grand format ont envahi notre champ de vision. Aujourd’hui, certaines d’entre elles se vendent jusqu’à 200.000 euros.

Reportage : N. Lemarignier / D. Wolfromm / D. Dahan / H. Possetto
"JR, l'art peut-il changer le monde ? ". C'est le titre en forme de question d'un livre sorti aux Editions Phaidon. Réalisé en collaboration avec JR, il présente l'ensemble de son oeuvre, ses projets réalisés avec des artistes et des institutions comme le New York City Ballet. Cette monographie, la première qui retrace l'ensemble du travail de l'artiste comporte 300 photos couleurs et 200 en noir et blanc.

"JR, l'art peut-il changer le monde ? "
 Editions Phaidon
 304 pages
49.95€


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