Jeff Koons à Versailles : audace ou faute de goût ?
La querelle des anciens et des modernes est rallumée. Et cette fois, c'est l'artiste américain Jeff Koons qui a posé la mèche. Il y a 300 ans, Racine et Charles Perrault se déchiraient dans les couloirs du château de Versailles pour savoir si la littérature devait reproduire à l'infini ses modèles antiques ou s'en affranchir.
_ Depuis que le pape du Kitsch XXIème siècle expose ses lapins géants en inox, son homard métallique ou ses coeurs sous les dorures du château, les adulateurs du classicisme Grand siècle s'étranglent.
Outre l'association des écrivains de France, jusqu'ici inconnue, Edouard de Royère, président d'honneur de la Fondation du patrimoine, a fait part de ses réserves sur l'“intrusion” d'un artiste contemporain dans un “lieu magique comme Versailles”. Le château “doit rester un lieu culturel vivant et ne pas être plongé dans le formol”, répond Jean-Jacques Aillaghon, le président du domaine de Versailles, qui admet tout de même qu'il peut y avoir débat. (écouter son interview ci-dessous)
C'est en tout cas la première fois que l'artiste à succès est exposé en France. Et à défaut de canons artistiques, l'ex-mari de la sulfureuse Ciccolina partage tout de même une inclination avec Louis XIV : sa passion pour le beau sexe. Si le Grand roi se retourne dans sa tombe, ce n'est peut-être pas pour la raison que l'on croit.
Grégoire Lecalot, avec agences
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