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Hervé Di Rosa et Jean Le Gac font entrer l'art au parloir

Inviter l’art au parloir, c’est le projet auquel ont participé Hervé Di Rosa et Jean le Gac. En collaboration avec une dizaine de détenus de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, les deux artistes ont créé des œuvres pour donner à ces lieux souvent oppressants un peu d’humanité. Une initiative tournée autant vers les prisonniers que vers leurs familles.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un tableau de Jean Le Gac exposé sur les murs de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone
 (France 3 Culturebox)

Permettre à l’art de rentrer au cœur des prisons, l’idée n’est pas nouvelle : chanteurs, musiciens, plasticiens, écrivains... les exemples d’artistes qui poussent les portes du milieu carcéral pour rencontrer les détenus ne manquent pas. La particularié du projet mené à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone est qu'il s’inscrit dans la durée et dans l’échange : une dizaine de détenus ont participé à la mise en place de ce "musée" en milieu carcéral.
 
D'un côté, le Sétois Hervé Di Rosa qui a conçu une fresque panoramique composée d’azulejos (carreaux de faïence peints à la main, très utilisés en Espagne et au Portugal) et découpée en huit parties, installées dans les huit parloirs dédiés aux visites avec enfants. L’artiste a également créé un mobilier plus coloré pour ces lieux souvent impersonnels et dénués de chaleur.

Quant à l’Arlésien Jean Le Gac, il a habillé les accès (hall et escaliers) qui mènent aux parloirs, les couloirs et les salles d'attente. Les murs ont été peints en blanc et ocre pour accueillir ses tableaux, collages, photos et créer un "parcours apaisant", éclairé avec le même soin que dans une galerie d'art.

Reportage : J. Escafre / V. Banabera / A. Vaillant

A l’origine de ce projet qui a été lancé une première fois en 1998, il y a une avocate, Natalie Cougnenc et le Spip (Service pénitentiaire de probation et d'insertion). Leur volonté : redonner chaleur et humanité à un lieu d’enfermement où vivent les détenus mais aussi des surveillants et où viennent régulièrement les familles. A l'époque, plusieurs mois de travail et de négociation ont été nécessaires pour convaincre tout le monde et notamment l’administration pénitentiaire.

En 1999, Jean Le Gac et Hervé Di Rosa terminaient la rénovation des lieux. Mais avec le temps et les nombreux passages (550 visites aux parloirs famille chaque semaine), les œuvres s’étaient détériorées. Il y a trois ans, le projet a été relancé et en ce mois de mai 2016, la "galerie d'art" de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone a retrouvé toutes ses couleurs.

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