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Exposition "Ramsès" : cinq raisons de plonger dans l'univers du légendaire pharaon à Paris

Après San Francisco et Houston, l'exposition pharaonique fait escale à la Grande Halle de la Villette, seule étape en Europe, du 7 avril au 6 septembre 2023 avec plus de 180 pièces aux couleurs exceptionnelles.
Article rédigé par Rudy Degardin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4 min
Tête colossale en granit rose, présentée à l'exposition "Ramsès et l'or des pharaons", le 6 avril 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Statues colossales, sarcophages, momies et bijoux sont exposés à la Grande Halle de la Villette. Après le succès de l'exposition Toutânkhamon, le Trésor du Pharaon, en 2019, John Norman, PDG de l’entreprise américaine World Heritage Exhibitions, revient avec Ramsès et l'or des pharaons, un évènement qui semble déjà devoir faire date. 140 000 billets ont été vendus avant son ouverture. Voici cinq raisons de plonger dans l'univers de Ramsès II, pharaon qui a tant marqué l'histoire.

Une plongée dans la vie du monarque

Grand guerrier, bâtisseur de nombreux temples, père de plus de cent-dix enfants... Ramsès II réunit tous les superlatifs. Il a le règne le plus long de toute l'histoire de l'Égypte (de -1279 à -1213) et a favorisé une longue période de paix.

Buste de Ramsès II, portrait idéalisé avec un visage jeune et rond. Exposition "Ramsès et l'or des pharaons", le 6 avril 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Se balader dans l'exposition permet de retracer les grandes étapes de sa vie. Un magnifique buste, au visage rond, le représente jeune. Témoignage exceptionnel des premières œuvres réalisées en son honneur et dont le style est encore marqué par le règne de Séthi Ier, son père. L'occasion de découvrir le monarque comme on le voit rarement. Une statue le représente prosterné, en position d'offrande, tenant une petite chapelle. Pour s'imprégner de son époque, des écrans permettent de parcourir sa capitale mythique, Pi-Ramsès, citée dans la Bible

Il est important de savoir que le visiteur trouvera peu d'objets funéraires appartenant directement à Ramsès II, sa tombe ayant été pillée durant l'Antiquité. Reste néanmoins le magnifique cercueil en bois de cèdre, prêté exceptionnellement par l'Égypte pour l'exposition parisienne. Un cadeau diplomatique remerciant la France d'avoir sauvé sa momie en 1976. Le sarcophage, d'une grande sobriété, est arrivé il y a quelques jours sur le sol français, accompagnés par la Garde républicaine.

Le cercueil de Ramsès II, prêt exceptionnel pour l'exposition "Ramses et l'or des pharaons", le 6 avril 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Des œuvres présentées pour la première fois hors d'Égypte

Le public parisien découvrira des pièces exceptionnelles, jamais sorties d'Égypte. À l'image du cercueil à tête de faucon du pharaon Chéchong II, des vases, statuettes et bijoux appartenant au trésor inviolé des successeurs de Ramsès ou encore une tête colossale en granit rose. Cette dernière pièce, découverte en 1888 représentant Ramsès, aurait été remodelée à partir d'une statue d'un pharaon antérieur.

Tête colossale en granit rose, le 6 avril 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Momies de singes et dessin subversif 

Aux bien connues momies de chats s'ajoutent celles de singe, de lionceau, de mangouste... Un cercueil de crocodile et deux de scarabées complètent le tout. Cet étonnant troupeau était autant de témoignages de piété envers les dieux. 

Éclats de calcaire représentants une Sphinge et un chat rassemblant des oies. (franceinfo Culture)

L'exposition rassemble aussi des dessins d'artistes, appelés ostracon, servant de croquis pour décorer le tombeau du roi. L'un de ces éclats de calcaire, découvert dans la vallée des Rois, représente Ramsès IV sur son char, agrippant par les cheveux des ennemis. Un autre illustre une Sphinge, un chat rassemblant des oies ou encore un lion mordu par une hyène. Ce dernier ostracon, aux traits fins, semble être une critique subversive du souverain.

Une scénographie spectaculaire

Comme à son habitude, World Heritage Exhibitions plonge les visiteurs dans une mise en scène sensationnelle. Les décors sont pensés en accord avec la musique. Des écrans géants ponctuent l'exposition pour mieux comprendre l'Égypte de Ramsès, des débuts de son règne au sauvetage de sa momie, plus 3000 ans plus tard, en 1976. Pour découvrir la chambre mortuaire du souverain, il faut traverser un long couloir sombre. Puis, tout à coup, de magnifiques peintures funéraires reproduites apparaissent. Les décors qui accompagnent le sarcophage du pharaon sont somptueux. L'objectif ? Impressionner et transporter.

Colosse en calcaire représentant Ramsès II. Exposition "Ramsès et l'or des pharaons", le 6 avril 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Sur un écran, la bataille de Qadesh, "la plus célèbre bataille de l'Antiquité" est reconstituée. On peut y voir l'armée égyptienne s'opposer à son plus grand ennemi, l'empire Hittite, afin de protéger ses accès commerciaux vers Chypre. La mise en scène est aussi saisissante qu'instructive. 

Un petit plus : une visite en réalité virtuelle

L'exposition peut potentiellement s'achever par une visite des deux grands temples d'Abou Simbel, muni d'un casque de réalité virtuelle. Durant huit minutes, le fantôme de Néfertari, l'une des épouses les plus connues de Ramsès, sert de guide afin de partir à l'aventure. Sensations garanties, mais au prix de 15 euros supplémentaires.

Il est difficile de ne pas rester songeur lorsque Dominique Farout, égyptologue et commissaire de l'exposition, raconte au sujet de l'exposition Ramsès le Grand en 1976 au Grand Palais  : "Elle m'a tellement impressionné, adolescent, que je l'ai visitée huit fois". Aujourd'hui, les billets étant entre 24 à 32 euros, les jeunes aspirants égyptologues pourraient bien avoir du mal à s'y rendre huit fois.

Exposition Ramsès et l'or des pharaons, Grande Halle de la Villette, à Paris.

Tarif adulte : 24 euros (billet daté), 32 euros (billet open). Tarif enfant (de 4 à 14 ans) : 20 euros (billet daté), 32 euros (billet open)

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