Exposition Mai 68 à Angoulême : sous les pavés… la BD
Il y a 50 ans, Mai 68 faisait souffler un vent de liberté sur la société française. Ces évènements ont incontestablement accéléré l’évolution de la bande dessinée. Dans l’exposition "Mai 68, sous les pavés les cases", le musée de la BD d’Angoulême revient sur cette période avec des albums emblématiques d’hier et d’aujourd’hui.
Reportage : B. Pillet / C. Guinot / M. Reiler
Tintin à Paris, en Mai 68
Les expositions s'appuient souvent sur une pièce rare, une pépite. Ici les fans de BD vont se régaler car le musée possède l'unique exemplaire de "Tintin, à Paris" en Mai 68. Un ouvrage non officiel qui parodie le célèbre personnage d’Hergé.Cet album non autorisé a été fait par des auteurs qui à l’époque étaient restés anonymes. Il raconte l’histoire de Tintin envoyé par son rédacteur en chef à Paris pour couvrir les évènements de Mai 68.
Thierry Groensteen, commissaire de l’expositionMai 68, un tournant pour la BD
Les événements de Mai 68 ont accéléré la mutation déjà en cours dans la bande dessinée française. De divertissement pour enfants ou jeunes adolescents, certains titres comme le magasine Pilote, dirigé par René Goscinny, deviennent des journaux pour étudiants. Ils changent de ton sous la pression des illustrateurs. A cette époque, l’autorité de Goscinny est contestée par les dessinateurs qui ne voulaient plus de rédacteur en chef. Ils souhaitaient gérer le journal de façon collective.
Après les événements de Mai 68, on voit arriver dans le magazine Pilote de nouvelles thématiques comme l’anti militarisme ou encore le féminisme.
Thierry Groensteen, commissaire de l’expositionLes albums contemporains sur Mai 68
Aux côtés de ces albums et ces magazines de BD publiés en 1968 se trouvent également des ouvrages d’aujourd’hui comme "La veille du grand soir". Un récit historique et romanesque dessiné par Sébastien Vassant et scénarisé par l’auteur Patrick Rotman. Un témoin direct de Mai 68.
Utilisez l'outil ci-dessous pour voir un aperçu de la BD.Patrick Rotman a vécu ces événements puisqu’il était étudiant à la Sorbonne. Il les raconte du côté des étudiants et du pouvoir, nourri par ses rencontres avec des ministres de l’époque.
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