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Exposition : au Petit Palais, "Les Hollandais à Paris" où "ils se sont libérés"

À partir de mardi, le Petit Palais consacre une exposition aux peintres hollandais qui ont séjourné à Paris entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. Parmi eux, Vincent Van Gogh et Piet Mondrian. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Neuf peintres hollandais, dont Van Gogh, sont mis en lumière au Petit Palais, à Paris, du 6 février au 13 mai 2018. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Du 6 février au 13 mai prochain, le Petit Palais consacre une exposition aux peintres hollandais qui ont demeuré à Paris entre la fin du XVIIIe et le début du XXe siècle. Parmi eux, Vincent Van Gogh, Van Dongen, ou encore Piet Mondrian.

Neuf peintres attirés par Paris

Ces peintres, parmi le millier d'artistes hollandais à avoir séjourné à Paris au cours de ce très large XIXème siècle, ont été attirés par les nombreux ateliers, les musées et un marché de l’art en pleine effervescence. Christophe Leribault, l’un des commissaires de l’exposition estime qu'à Paris, "d'une certaine manière, ils se libèrent de la grande tradition de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, restée très vivante au XVIIIe, avec des esquisses, des peintures de fleurs, des paysages tranquilles"

En France, ils se retrouvent dans un bouillonnement intense où ils ne trouvent pas forcément facilement leur place. Mais c'est là où ils peuvent se libérer, passer à autre chose.

Christophe Leribault, un des commissaires de l’exposition "Les Hollandais à Paris"

à franceinfo

Le plus connu de ces artistes hollandais, Vincent Van Gogh, a séjourné à Paris de 1886 à 1888. Le musée Van Gogh d’Amsterdam, partenaire de l’exposition, a prêté sept tableaux du peintre, dont Jardins potagers et moulins à Montmartre

"Jardins potagers et moulins à Montmartre", de Van Gogh, exposé au Petit Palais. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

"C'est une œuvre très touchante et étonnante par son coloris, qui tranche sur ce que Van Gogh peignait six mois plus tôt", analyse Christophe Leribault. Le commissaire de l'exposition attribue cette évolution de l'artiste à "sa fréquentation fébrile du Louvre, de toutes les galeries". Sa curiosité artistique l'emmène aussi vers des artistes connus ou inconnus. "Van Gogh en tire tout de suite une vision originale de la capitale française", explique Christophe Leribault.

Des échanges artistiques

Quelques années plus tard, Van Gogh influencera à son tour les peintres français. L’exposition met en évidence ces échanges entre artistes : Jongkind et Eugène Boudin, Van Dongen et Picasso, Jacob Maris et Corot, Mondrian et Cézanne.

La salle du Petit Palais consacrée à Mondrian. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Peintre paysagiste, passionné par l’école de Barbizon, Jacob Maris passe six ans à Paris au cours desquels il peint en 1864 Rochers près de Barbizon. "De manière assez brutale, au premier plan, un rocher barre la composition. On voit la base de troncs d'arbres et peu de ciel. Maris apporte de l'originalité dans sa construction, va au-delà de la leçon des maîtres qu'il admirait tant et qui ont justifié son voyage", selon le commissaire de cette exposition.   

"Les rochers de Barbizon", de Jacob Maris à droite et le même sujet peint par Corot, à gauche. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

De retour aux Pays-Bas, Jacob Maris devient un des principaux représentants de l’école de La Haye, largement reconnu dans son pays, mais un peu moins en France. Le Petit Palais lui offre aujourd’hui un retour à Paris en pleine lumière.

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