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Des pharaons de Nubie à Antoni Gaudi : les expositions qui vont ouvrir l'année 2022 à Paris

Des pharaons de Napata à la peinture finlandaise, de la photographe Graciela Iturbide à l'artiste américain Charles Ray, notre sélection d'expositions à voir à Paris avant l'été.

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 8 min
A gauche Bol bimétallique cérémoniel avec scène mythologique ciselée, Culture Chimu, 1100 - 1470 apr. J.-C., Or et Argent, Côte nord - A droite, Antoni Gaudi(1852 –1926), Miroir mural, entre 1906 et 1910, musée d’Orsay  (A gauche © Musée Larco, Lima-Pérou - A droite © Patrice Schmidt)

Peinture avec les Finlandais Akseli Gallen-Kallela au musée Jacquemart-André et Albert Edelfelt au Petit Palais, photographie avec la Mexicaine Graciela Iturbide à la Fondation Cartier ou l'amour en images à la MEP, Antiquité avec les pharaons de Nubie au Louvre, art contemporain avec Charles Ray au Centre Pompidou et à la Bourse de commerce, les expositions parisiennes qui marqueront le début de l'année.

Pharaons des Deux Terres, les rois de Napata au Louvre

Le roi Taharqa et le faucon Hemen, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes  (© musée du Louvre, Christian Décamps)
Le musée du Louvre raconte l'épopée des rois de Napata, au nord de l'actuel Soudan, qui ont conquis à partir de 730 avant J.-C. un territoire qui s'étend du confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu au nord de l'actuel Soudan, jusqu'au delta du Nil. Le roi Piânkhy, père de la lignée des pharaons kouchites, parvient à dominer toute l'Egypte sur laquelle ceux-ci règnent pendant 50 ans avant d'être défaits par les Assyriens. Une exposition riche en hiéroglyphes qui sera l'occasion de commémorer l'anniversaire de leur déchiffrement par Champollion. Du 28 avril au 25 juillet 2022.

Le peintre finlandais Gallen-Kallela au musée Jacquemart-André

Akseli Gallen-Kallela, "Le lac Keitele", 1905, National Gallery, Londres (© The National Gallery, London, 2021)

Après la rétrospective de 2012 au musée d'Orsay, le musée Jacquemart-André présente une exposition d'Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) centrée sur la nature. La relation de l'artiste finlandais au paysage, s'est transformée tout le long de sa carrière, évoluant du naturalisme au symbolisme. Dans une nature sauvage, il suit les saisons qui font varier les forêts et les lacs, comme habités de forces sacrées, créant dans la maison-atelier qu'il s'est fait construire au cœur de la campagne. Du 11 mars au 25 juillet 2022.

La Finlande d'Albert Edelfelt au Petit Palais

Albert Edelfelt, "Jeunes garçons jouant sur la plage", 1884, Finnish National Gallery / Ateneum Art Museum.  (Photo Finnish National Gallery / Hannu Aaltonen.)

L'art finlandais est aussi au Petit Palais qui poursuit son exploration des artistes nordiques avec la première rétrospective en France d'Albert Edelfelt (1854-1905). Son portrait de Louis Pasteur, acclamé au Salon à Paris l'a rendu célèbre. Sa peinture mêle impressionnisme et réalisme, dans de grands paysages magnifiés par une lumière crépusculaire. Du 10 mars au 10 juillet 2022.

Les impressionnistes et la décoration au musée de l'Orangerie

Claude Monet (1840-1926), "Massif de chrysanthèmes", 1897, BâleKunstmuseum Basel, Depositum der Dr. h.c. Emile Dreyfus-Stiftung, 1970  (Photo : © akg-images)

Monet lui-même appelait Les Nymphéas ses "grandes décorations". Ils couronnent cinq décennies de pratique et de réflexion du peintre et des impressionnistes sur la question de la décoration. Aux sources des Nymphéas de Monet : les impressionnistes et la décoration, au musée de l'Orangerie, s’interroge sur la part que ces artistes ont pu prendre à l’élaboration d’un nouveau langage décoratif au tournant du XXe siècle. L'exposition présente des peintures et aussi des objets, éventails et céramiques. Du 2 mars au 11 juillet 2022.

La photographe mexicaine Graciela Iturbide à la Fondation Cartier

Graciela Iturbide, Velo negro para el viento, Juchitán, Oaxaca, 1988, tirage gélatino-argentique (© Graciela Iturbide)


Pour la première fois en France, Graciela Iturbide (née en 1942), figure majeure de la photographie mexicaine, est exposée en grand, à la Fondation Cartier pour l'art contemporain. Une artiste dont les images des communautés et des traditions mexicaines, des gangs, des femmes, des paysages et des objets relèvent d'un documentaire teinté de poésie. Plus de 200 images et une série en couleur créée spécialement pour l'exposition. Du 12 février au 29 mai 2022.

Charles Ray au Centre Pompidou et à la Bourse de Commerce

Charles Ray, "Fall ’91", 1992  (© Charles Ray Courtesy Matthew Marks Gallery. Photo : Anthony Cuñha)

Le Centre Pompidou et la Bourse de Commerce—Pinault Collection offrent une double exposition en forme de carte blanche à Charles Ray, figure marquante de l'art contemporain peu montré en France. Les deux institutions exposent un tiers de l'œuvre de l'artiste américain, composée d'une centaine de sculptures seulement. Une œuvre diverse bien que restreinte en quantité qui s'inspire aussi bien des statues grecques antiques que du pop ou de l’art minimal. Le Centre Pompidou (du 16 février au 20 juin) revient davantage sur des œuvres des années 1970-1980 aux années 2000, tandis que l’exposition de la Bourse de Commerce (à partir du 16 février) s'intéresse à la figuration humaine des années 1990 jusqu’aux œuvres les plus récentes.

Machu Picchu et les trésors du Pérou à la Cité de l'architecture

Masque funéraire représentant le visage d’Ai Apaec, Culture Mochica100 - 800 apr. J.-C., Cuivre et coquillage de Strombus, Côte nord (© Musée Larco, Lima-Pérou)

La Cité de l'architecture et du patrimoine propose une exposition événement qui retrace 3000 ans de civilisations précolombiennes, de leurs origines aux Incas, pour nous faire découvrir les croyances et les grandes figures des civilisations de l'ancien Pérou. Plus de 200 pièces (céramiques, masques, parures…) dont certaines jamais sorties du Pérou, dans une mise en scène "immersive", et une expédition en réalité virtuelle au Machu Picchu, la grande cité inca. Du 16 avril au 4 septembre 2022.

Gaudi au musée d'Orsay

Antoni Gaudi, "Jardinière tripode de section triangulaire", 1905, Ciment incrusté d'un miroir circulaire et de fragments de verres polychromes, de faïence, de porcelaine décorée de motifs floraux, Paris, musée d’Orsay Photo  (© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda)

Le musée d'Orsay propose la première grande exposition consacrée à Antoni Gaudi (1852-1926) depuis 50 ans, pour offrir une approche renouvelée de l'architecte, qui a travaillé dans un contexte d'émulation forte, dans une Catalogne en pleins bouleversements sociaux et politiques. Le processus créatif de l'artiste sera resitué dans le contexte d'une grande profusion artistique liée au Modernisme, l'art nouveau catalan. Avec des dessins, des maquettes, du mobilier, la création de palais, hôtels urbains, parcs, églises…
Du 11 avril au 17 juillet 2022.

Love Songs, photographies de l'intime à la MEP

Nan Goldin, "Nan and Brian in bed, New York City", 1986, de la série “The Ballad of Sexual Dependency”, Tirage Cibachrome, Collection MEP, Paris (© Nan Goldin, courtesy Marian Goodman Gallery)

La Maison européenne de la photographie (MEP) s'intéresse à la photographie à travers les relations amoureuses, avec 14 séries de grands photographes, de Nobuyoshi Araki et Nan Goldin à Emmet Gowin, Larry Clark, Sally Mann, Hervé Guibert ou Alix Cléo Roubaud. Un parcours qui nous invite dans une multitude d'histoires et une diversité de schémas amoureux, de la rencontre à la douleur de la séparation. Love Songs propose une réflexion sur l'essence de la photographie, souvent associée à une quête d'objectivité mais aussi utilisée pour saisir le subjectif et en l'occurrence le sentiment amoureux. Du 30 mars au 21 août 2022.

Le théâtre des émotions au musée Marmottan

Henri de Toulouse-Lautrec, "Maison de la rue des Moulins – Rolande", Albi, musée Toulouse-Lautrec (Droits réservés)

C'est aussi à la subjectivité que le musée Marmottan s'intéresse, en proposant de parcourir l'histoire des émotions en peinture pour saisir les transformations de leur représentation dans l'Europe des temps modernes. Des traités esthétiques qui donnent des "recettes" pour restituer les affects des figures à l'époque de Dürer ou Greuze, jusqu'au XXe siècle où l'émotion n'est plus représentée mais provoquée, pour devenir sensation. Du 13 avril au 21 août 2022.

Pionnières : les femmes artistes dans le Paris des Années folles, au musée du Luxembourg

Emilie Charmy, "Jeune femme, tête renversée", 1920, collection particulière (© Adagp, Paris, 2022 / photo Alberto Ricci, Paris.)

Le musée du Luxembourg explore le rôle des artistes femmes dans le développement des grands mouvements artistiques de la première moitié du XXe siècle pour les réinscrire dans l'histoire de l'art, du fauvisme à l'abstraction en passant par le cubisme, Dada et le surréalisme. Dans les folles années 1920, elles sont les premières à posséder un atelier, une galerie, à pouvoir représenter des corps nus, à vivre leur sexualité, à s'habiller comme elles veulent. L'exposition veut montrer comment elles réinventent leur art dans tous les matériaux et comment l'interdisciplinarité et la performativité de leur création a influencé des générations d'artistes. Du 2 mars au 10 juillet 2022.

Le photographe Gaston Paris au Centre Pompidou

Gaston Paris, Soufflerie aérodynamique de Chalais-Meudon, 1936, Collections Roger-Viollet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris (© Gaston Paris / BHVP / Agence Roger-Viollet)

Dans le cadre d'une série d'expositions sur la photographie des années 1930, le Centre Pompidou nous fait découvrir Gaston Paris (1905-1964), photographe méconnu, technicien virtuose et observateur ingénieux de son époque, entre photoreportage et surréalisme, qui a publié dans de nombreuses revues. Des filles du music-hall aux enfants de la zone parisienne ou à la soufflerie aérodynamique de Meudon, ses images éclairent la pratique naissante du photojournalisme. Du 19 janvier au 18 avril 2022.

Réclamer la Terre au Palais de Tokyo

Libia Posada, 'The Healing Boat', dans le cadre du projet "Hierbas de Sal y Tierra", 2012, Photographie, dimensions variables (Courtesy de l’artiste)

Avec Réclamer la Terre, le Palais de Tokyo convie une douzaine d'artistes de générations et origines diverses (de l'Australie au Brésil, de la Guyane à l'Iran…) qui travaillent autrement la matière dite "naturelle", bois, terre, plantes, coquillages ou minéraux, comme des "vecteurs culturels, historiques et politiques" qu'ils revitalisent dans un contexte d'urgence écologique, féministe et postcolonial. Ils examinent des problématiques comme les liens entre le corps et la terre, la disparition de certaines espèces, la transmission de récits et savoirs autochtones, la justice sociale et la guérison collective… Du 15 avril au 4 septembre 2022.

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