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Des chefs d'oeuvre de peinture chinoise des dynasties Ming et Qing exposés en Europe pour la première fois

Ces oeuvres d'art ont été rassemblées par le collectionneur Ho lu-kwong (1907-2006) avant d'être offertes au musée d'art de Hong Kong en 2018, co-organisateur de l'exposition. Ho lu-kwong a intitulé sa collection Chih Lo Lou, "le pavillon de la félicité parfaite".

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Chefs d'oeuvre de peinture chinoise ancienne, réalisés par les maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912), exposés pour la première fois en Europe au musée Cernuschi à Paris jusqu'au 6 mars. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Une centaine de chefs d'oeuvre de peinture chinoise ancienne, réalisés par les maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912), sont exposés pour la première fois en Europe au musée Cernuschi à Paris jusqu'au 6 mars.

 Sorte de "Renaissance chinoise"

Ces encres noires relevées parfois de pigments bleus, verts ou roses et encadrées de calligraphies peintes sur des rouleaux de papier de soie, sont "l'équivalent pour les Européens des chefs d'oeuvre de la Renaissance italienne", explique à l'AFP Eric Lefèbvre, directeur du musée et commissaire de l'exposition avec Maël Bellec.

Thème récurrent, les paysages s'enchaînent en grands formats, hiérarchisés entre ciel et terre : des sommets éthérés des montagnes aux anfractuosités profondes des reliefs, sur lesquels des arbres feuillus ou épineux se dressent vers l'infini ou s'enroulent, tortueux, entre des cascades tels des reptiles, puisant leur force dans un lac ou une rivière. Les personnages sont souvent représentés en miniature, sur un chemin ou sur un pont.

"Le pavillon de la félicité parfaite"

Ces oeuvres d'art ont été rassemblées par le collectionneur Ho lu-kwong (1907-2006) avant d'être offertes au musée d'art de Hong Kong en 2018, co-organisateur de l'exposition. Ho lu-kwong a intitulé sa collection Chih Lo Lou Le pavillon de la félicité parfaite.

Elles témoignent d'un moment clé de l'histoire de la Chine, entre le milieu du XVe siècle et le début du XVIIIe siècle, période marquée par une "profonde rupture historique et une alternance dynastique", selon Eric Lefèbvre. Trois siècles qui retracent l'apogée et l'affaiblissement progressif des Ming, la prise de Pékin par des rebelles en 1644, l'avancée des forces manchoues vers le sud de l'empire, et l'établissement de la nouvelle dynastie Qing.

Un sens pictural nouveau 

Intitulé Peindre hors du monde, ce voyage emprunte l'itinéraire des "lettrés" et moines chinois, aspirant à se retirer dans les forêts et les montagnes pour échapper aux incertitudes de la vie mandarinale et aux affres de la chute de l'empire, "des lieux sacrés hors du temps où séjournent les immortels, sorte de paradis pour les taoistes", explique Eric Lefèbvre. Parmi ces lettrés, recrutés par concours et formés depuis l'enfance, beaucoup refusent de mener une carrière officielle, tels Shen Zhou (1427-1509), fondateur de l'école Wu, et après lui Wen Zhengming (1470-1559).

Un sens pictural nouveau naît de leur pinceau comme de ceux des célèbres moines Bada Shanren (1626-1705) et Shitao (1642-1707), tous deux issus de la famille impériale Ming et restés membres du clergé bouddhiste pendant plusieurs décennies avant de rejoindre le monde et d'y vivre de leur peinture.

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