Décès de l'architecte Oscar Niemeyer à l'âge de 104 ans

L'immense architecte brésilien Oscar Niemeyer, âgé de 104 ans, est mort mercredi soir, selon un porte-parole de l'hôpital Samaritano où il était soigné depuis un mois. L'infection respiratoire dont il était atteint a "présenté une aggravation " dans la soirée. Oscar Niemeyer avait été hospitalisé le 2 novembre dernier pour des complications rénales et des hémorragies intestinales.

Architecte de renommée internationale, Oscar Niemeyer est connu pour ses constructions aux lignes modernes et épurées, tout en courbes. Surnommé "l'architecte de la sensualité ", il avait déclaré dans une interview :

"On voulait faire des bâtiments qui créent une certaine stupeur parce qu'ils étaient différents"

L'architecte de Brasilia, ville nouvelle

Parmi ses oeuvres les plus célèbres, il a notamment conçu le sambodrome de Rio, où défilent les écoles de samba pendant le carnaval, mais également le siège des Nations unies à New York. En France, on lui doit le centre culturel Le Volcan au Havre, ou encore le siège du Parti communiste, place du colonel Fabien, à Paris, qu'il présente en 1971 dans un reportage de l'ORTF :

Mais sa réalisation la plus spectaculaire reste l'édification des bâtiments phares d'une ville nouvelle : Brasilia, la capitale administrative du Brésil. Construite en mille jours seulement avec l'urbaniste Lucio Costa, elle est inaugurée en 1960. La cathédrale, ou le bâtiment du Congrès, avec ses deux coupoles inversées, sont les édifices les plus réputés de cette ville qui a valu à Niemeyer d'emporter le prix Pritzker en 1988, équivalent du Nobel pour l'architecture.

"Il ne reste que deux communistes, Oscar et moi" (Fidel Castro)

Né le 15 décembre 1907 à Rio, dans une famille bourgeoise d'origine allemande, portugaise et arabe, Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, a participé à la réalisation de plus de 600 oeuvres en 70 ans de carrière. Une vingtaine sont encore en cours de réalisation dans divers pays.

Oscar Niemeyer est resté engagé au Parti communistre jusqu'à la fin de ses jours. "Il ne reste que deux communistes dans le monde, Oscar et moi ", avait déclaré en 1995 le président cubain Fidel Castro. A l'annonce du décès, la présidente du Brésil Dilma Rousseff a déploré la mort d'un "révolutionnaire " qui "rêvait d'une société plus égalitaire ".