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DécÚs d'Ellsworth Kelly, figure de l'art abstrait américain

Ellsworth Kelly, peintre et sculpteur abstrait amĂ©ricain, qui a bĂąti une Ɠuvre originale Ă  l'Ă©cart des principaux courants de l'art de son temps, est mort dimanche Ă  l'Ăąge de 92 ans Ă  Spencertown, dans l'Etat de New York.
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ellsworth Kelly devant une de ses oeuvres, une "sculpture murale" à la Barnes Foundation à Philadelphie, le 30 avril 2013
 (Matt Rourke / AP / SIPA)

NĂ© Ă  Oradell, dans l'Etat de New York, en 1923, il suit des Ă©tudes d'art au Pratt Institute avant d'ĂȘtre mobilisĂ© dans l'US Army et de gagner l'Europe en janvier 1943 oĂč il retournera pendant six ans aprĂšs la guerre, notamment Ă  Paris oĂč il rencontre de nombreux artistes et oĂč il se tourne dĂ©finitivement vers l'art abstrait.
              
Il retourne ensuite aux Etats-Unis étudier la peinture à l'école du musée des Beaux-Arts de Boston. "C'était trÚs traditionnel. C'était tout le temps de la peinture de nus, pas beaucoup de couleur. J'aimais Kandinsky. Je voulais faire quelque chose de différent", avait-il raconté dans une interview au Guardian il y a quelques semaines à peine.
 
Puis il retourne aux Etats-Unis et s'installe Ă  Manhattan oĂč il travaille une quinzaine d'annĂ©es avant de s'installer Ă  Spencertown, Ă  200 km au nord de New York.

Ellsworth Kelly devant son oeuvre "Blue Red Green Black" à la Serpentine Gallery à Londres (16 mars 2006)
 (Nils Jorgensen / REX / Shutterstock / SIPA)


"Mes peintures sont des objets"

Ellsworth Kelly revendiquait l'influence de Jean Arp, Constantin Brancusi, Matisse et aussi de l'Ɠuvre tardive de Monet. Il Ă©tait l'ami d'Alexandre Calder. Sa peinture privilĂ©gie de grands blocs monochromes et des contours nets. Nombre de ses tableaux ne comportent qu'une seule couleur ou plusieurs blocs de couleurs vives juxtaposĂ©s. Il variait la forme des chĂąssis et souhaitait mettre ses peintures en volume, s'intĂ©ressant aux rapports entre celles-ci et l'espace qui les entourait.
 
"Mes peintures ne reprĂ©sentent pas des objets, disait-il en 1996 dans une interview au New York Times. Elles sont elles-mĂȘmes des objets et des perceptions fragmentĂ©e des choses".
 
"Dans mon travail, je ne veux pas qu'on regarde la surface mais la forme, les relations", selon sa biographie sur le site de la galerie new-yorkaise Matthew Marks, qui le représentait. Son vocabulaire visuel était inspiré de son observation du monde, des formes et des couleurs des plantes, de l'architecture, des ombres sur un mur ou sur un lac. Il s'était constitué à partir des espaces entre les lieux et les objets, entre le travail de l'artiste et son public, souligne sa biographie.


Dans les grandes collections du monde

"Je voudrais vivre encore quinze ans, mais je sais que je ne pourrai pas. Je ne suis plus vraiment entier", confiait-il en novembre dernier au Guardian. L'artiste vivait depuis plusieurs années sous assistance respiratoire et se déplaçait avec une bouteille d'oxygÚne.
 
Il disait alors qu'il continuait Ă  travailler, mĂȘme s'il ne pouvait plus rĂ©aliser de grands formats. "Mes peintures n'ont jamais atteint des prix pharamineux", faisait-il remarquer, se disant que c'Ă©tait peut-ĂȘtre une bonne chose : "Mon agent pense que les gens qui achĂštent mes Ɠuvres s'intĂ©ressent Ă  mon travail plutĂŽt qu'Ă  l'investissement qu'ils font."
 
Ellsworth Kelly est représenté dans les collections des grands musées du monde, le Centre Pompidou, le Musée Reina Sofia de Madrid, la Tate Modern de Londres, le MoMA à New York
 Il a eu de grandes rétrospectives au MoMA (1973), au Guggenheim de New York (1996), au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1979).
 
La Galerie nationale du Jeu de Paume a exposé ses années françaises en 1992. Il avait été fait chevalier des Arts et des Lettres en 1988, puis commandeur en 2002. Aux Etats-Unis, le président Obama lui avait décerné en 2013 la National Medal of Arts, plus haute distinction artistique outre-Atlantique.
 
 
 
 

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