DécÚs d'Ellsworth Kelly, figure de l'art abstrait américain
NĂ© Ă Oradell, dans l'Etat de New York, en 1923, il suit des Ă©tudes d'art au Pratt Institute avant d'ĂȘtre mobilisĂ© dans l'US Army et de gagner l'Europe en janvier 1943 oĂč il retournera pendant six ans aprĂšs la guerre, notamment Ă Paris oĂč il rencontre de nombreux artistes et oĂč il se tourne dĂ©finitivement vers l'art abstrait.
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Il retourne ensuite aux Etats-Unis étudier la peinture à l'école du musée des Beaux-Arts de Boston. "C'était trÚs traditionnel. C'était tout le temps de la peinture de nus, pas beaucoup de couleur. J'aimais Kandinsky. Je voulais faire quelque chose de différent", avait-il raconté dans une interview au Guardian il y a quelques semaines à peine.
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Puis il retourne aux Etats-Unis et s'installe Ă Manhattan oĂč il travaille une quinzaine d'annĂ©es avant de s'installer Ă Spencertown, Ă 200 km au nord de New York.
"Mes peintures sont des objets"
Ellsworth Kelly revendiquait l'influence de Jean Arp, Constantin Brancusi, Matisse et aussi de l'Ćuvre tardive de Monet. Il Ă©tait l'ami d'Alexandre Calder. Sa peinture privilĂ©gie de grands blocs monochromes et des contours nets. Nombre de ses tableaux ne comportent qu'une seule couleur ou plusieurs blocs de couleurs vives juxtaposĂ©s. Il variait la forme des chĂąssis et souhaitait mettre ses peintures en volume, s'intĂ©ressant aux rapports entre celles-ci et l'espace qui les entourait.Â
"Mes peintures ne reprĂ©sentent pas des objets, disait-il en 1996 dans une interview au New York Times. Elles sont elles-mĂȘmes des objets et des perceptions fragmentĂ©e des choses".
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"Dans mon travail, je ne veux pas qu'on regarde la surface mais la forme, les relations", selon sa biographie sur le site de la galerie new-yorkaise Matthew Marks, qui le représentait. Son vocabulaire visuel était inspiré de son observation du monde, des formes et des couleurs des plantes, de l'architecture, des ombres sur un mur ou sur un lac. Il s'était constitué à partir des espaces entre les lieux et les objets, entre le travail de l'artiste et son public, souligne sa biographie.
Dans les grandes collections du monde
"Je voudrais vivre encore quinze ans, mais je sais que je ne pourrai pas. Je ne suis plus vraiment entier", confiait-il en novembre dernier au Guardian. L'artiste vivait depuis plusieurs annĂ©es sous assistance respiratoire et se dĂ©plaçait avec une bouteille d'oxygĂšne.Â
Il disait alors qu'il continuait Ă travailler, mĂȘme s'il ne pouvait plus rĂ©aliser de grands formats. "Mes peintures n'ont jamais atteint des prix pharamineux", faisait-il remarquer, se disant que c'Ă©tait peut-ĂȘtre une bonne chose : "Mon agent pense que les gens qui achĂštent mes Ćuvres s'intĂ©ressent Ă mon travail plutĂŽt qu'Ă l'investissement qu'ils font."
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Ellsworth Kelly est représenté dans les collections des grands musées du monde, le Centre Pompidou, le Musée Reina Sofia de Madrid, la Tate Modern de Londres, le MoMA à New York⊠Il a eu de grandes rétrospectives au MoMA (1973), au Guggenheim de New York (1996), au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1979).
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La Galerie nationale du Jeu de Paume a exposé ses années françaises en 1992. Il avait été fait chevalier des Arts et des Lettres en 1988, puis commandeur en 2002. Aux Etats-Unis, le président Obama lui avait décerné en 2013 la National Medal of Arts, plus haute distinction artistique outre-Atlantique.
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