Cet article date de plus de six ans.

De Zao Wou-Ki à Willy Ronis, les expositions à voir cet été à Paris

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Peinture avec Zao Wou-Ki, art numérique avec les Japonais du collectif teamLab, photographie avec Sabine Weiss et Willy Ronis, design avec Diego Giacometti, et un peu de tout pour l'Union des artistes modernes, voici notre sélection d'expositions à voir cet été à Paris.

Photo : Dennis Bouchard Zao Wou-Ki © ADAGP, Paris, 2018

Quarante œuvres de très grand format peintes par l'artiste franco-chinois Zao Wou-Ki (1920-2013) entre 1949 et 2006, dont certaines n'ont jamais été exposées, sont présentées au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Des paysages abstraits qu'il préfère appeler "natures". Un monde mystérieux et très coloré à découvrir jusqu'au 6 janvier 2019. Ici, Zao Wou-Ki, "03.12.74", 1974, Centre national des arts plastiques / Fonds national d'art contemporain, En dépôt au musée des Beaux-Arts, Orléans
 (Photo : Droits réservés Zao Wou-Ki © ADAGP, Paris, 2018)
Pourquoi une photo particulière de Daniel Cohn-Bendit devant des CRS ou d'une jeune fille juchée sur les épaules d'un jeune homme dans une manifestation sont-elles devenues iconiques de Mai 68 ? Et, de façon subsidiaire, pourquoi certaines, qui racontaient largement autant l'histoire de ce mois exceptionnel ne sont-elles pas restées dans nos mémoires ? C'est à ces questions que tente de répondre l'exposition de la Bibliothèque nationale de France. Jusqu'au 26 août 2018. Ici, Gilles Caron, Daniel Cohn-Bendit face à un CRS devant la Sorbonne le 6 mai 1968, tirage de presse vers 1977, avec indications de cadrage au crayon, Fondation Gilles Caron
 (Gilles Caron)
Dans l'obscurité, une chute d'eau se transforme en cascade de fleurs, des papillons volettent d'une pièce à l'autre : l'univers du collectif japonais teamLab, plein de mouvement et de couleurs, est à la Grande Halle de la Villette. Tout est virtuel et merveilleux dans cette exposition interactive. Jusqu'au 9 septembre. Vue de l'exposition "teamLab : au-delà des limites", 2018
 (teamLab)
Sabine Weiss, la dernière figure du courant de la photographie française humaniste, est au Centre Pompidou avec une exposition de tirages d'époque des années d'après-guerre. Des images issues de ses archives, souvent inédites, qu'elle a données au Centre et qui illustrent son travail dans les rues des villes. Jusqu'au 15 octobre. Ici, Sabine Weiss, "Bords de Seine", Paris, France, 1952 – Collection Centre Pompidou
 (Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/ Dist. RMN-GP © Sabine Weiss)
Le Pavillon Carré de Baudouin, situé à Ménilmontant, le quartier de prédilection de Willy Ronis, (1910-2009) présente une rétrospective du photographe humaniste, arpenteur inlassable, qui a réussi à changer l'image de ces quartiers populaires et les a saisis sur le vif, sans mise en scène. Il a aussi suivi le Front populaire, les meetings et les grèves... L'exposition de près de 200 images de 1926 à 2001  est organisée autour de six albums qu'il avait constitués lui-même comme son testament photographique. Jusqu'au 29 septembre. Ici, Willy Ronis, Pendant le défilé de la victoire du Front populaire, rue Saint-Antoine, Paris, 14 juillet 1936
 (Ministère de la Culture – Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, dist RMN-GP, donation Willy Ronis)
L'artiste indien Subodh Gupta a investi les salles et les cours de la Monnaie de Paris avec ses œuvres de métal (il s'inspire du quotidien en utilisant des ustensiles de cuisine), une tête de mort monumentale, des arbres. Des vidéos aussi où il parle de voyage et particulièrement de migrations. Il parle aussi de cinéma et tout simplement de convivialité. Jusqu'au 26 août. Ici, Subodh Gupta à la Monnaie de Paris, devant une de ses œuvres (("Jal Mein Kumbh, Khumbh Mein Jal Hai), le 5 avril 2018
 (Lionel Bonaventure / AFP)
Les "Nymphéas" ont cent ans. Pour l'occasion, le musée de l'Orangerie s'est demandé comment ils avaient influencé les peintres abstraits américains, alors qu'un panneau de l'œuvre ultime et magistrale de Claude Monet est entré au Museum of Modern Art en 1955. L'exposition s'arrête sur ce moment de rencontre entre le maître de Giverny et l'école abstraite new-yorkaise à travers une sélection d'œuvres tardives du premier et une vingtaine de grandes toiles de Jackson Pollock, Mark Rothko, Barnett Newman, Clyfford Still, Helen Frankenthaler, Morris Louis, Philip Guston, Joan Mitchell, Mark Tobey, Sam Francis, Jean-Paul Riopelle et Ellsworth Kelly. Jusqu'au 20 août. Ici Claude Monet, "Nymphéas bleus", 1916-1919, Paris, musée d'Orsay
 (Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt)
Son fondateur, le collectionneur Antoine de Galbert, a décidé de fermer définitivement la Maison rouge, installée depuis 2004 près de la Bastille. Parce qu'il ne voyait pas "comment on pourrait faire mieux". Cette exposition est donc la dernière. Elle traite du rêve de voler, sans s'intéresser à ceux qui y sont parvenus, et regroupe 200 oeuvres d'art moderne, contemporain, brut, ethnographique et populaire. Du 16 juin au 28 octobre. Ici, Lucien Pelen, "Chaise n°2" (détail), 2005, photographie noir et blanc
 (Lucien Pelen / Courtesy Galerie Aline Vidal)
Robert Mallet-Stevens, Francis Jourdain, Pierre Chareau, Jean Prouvé, Sonia Delaunay, Fernand Léger, Charlotte Perriand… L'Union des artistes modernes, un courant artistique majeur du XXe siècle, a réuni, à partir des années 1920 jusqu'à la fin des années 1950, architectes, peintres, sculpteurs, créateurs de tissus et de bijoux, relieurs, graphistes et incarné la modernité française, contribuant à faire de Paris une capitale des avant-gardes. Le Centre Pompidou raconte l'histoire d'un groupe d'artistes qui a voulu proposer un nouvel art de vivre et le faire partager au plus grand nombre. Jusqu'au 27 août. Ici, Robert Mallet-Stevens, Hall, publiée dans "Une ambassade française", Paris, Editions d'art Charles Moreau, 1925 
 (Centre Pompidou, MNAM -CCI Bibliothèque Kandinsky / Dist. RMN -GP Domaine public)
Au début des années 1970, l'artiste américain Gordon Matta-Clark s'est emparé d'un espace urbain en crise, à New York puis à Paris, pour proposer une critique de l'architecture et de l'urbanisme impliquant les habitants de la ville : il a organisé des séances de graffitis, découpé des immeubles, photographié les murs de bâtiments en démolition. Ses créations novatrices sont présentées pour la première fois dans une grande exposition à Paris, au Jeu de Paume. Jusqu'au 23 septembre. Ici, Gordon Matta-Clark, "Conical Intersect", 1975, Courtesy The Estate of Gordon Matta-Clark et David Zwirner, New York / Londres / Hong Kong 
 (2018 The Estate of Gordon Matta-Clark / Adagp Paris)
Brouillards sur la Tamise, charme des parcs anglais, rues animées, le Petit Palais nous raconte ces séjours et les échanges artistiques qu'ils ont suscités, tout en les resituant dans leur contexte. L'occasion de voir quelques très beaux Whistler et la série de Monet sur le parlement. Jusqu'au 14 octobre. Ici, James Tissot, "La galerie du HMS Calcutta (Portsmouth)", vers 1876, Tate, Londres, don de Samuel Courtaud en 1936
 (Tate 2018. Photo : Lucy Dawkins et Samuel Cole)
Sous Hitler, August Sander, connu pour ses photos systématiques des métiers, a fait dans son studio des portraits de nazis comme de juifs qui cherchaient à quitter l'Allemagne. Ses portraits de "persécutés" (le terme est du photographe lui-même) et de "persécuteurs". Ils sont à découvrir au Mémorial de la Shoah, à côté de portraits faits par son fils Erich Sander, communiste, en prison. Jusqu'au 15 novembre. Ici, A gauche, August Sander, "Persécutée (Mme Franken)", 1938 - A droite, Erich Sander, "Prisonnier politique (Erich Sander), 1936-1940
 (A droite et à gauche © Die Photographische Sammlung/SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv, Cologne; VG Bild-Kunst, Bonn ; ADAGP, Paris, 2018. Courtesy of Gallery Julian Sander, Cologne and Hauser & Wirth, New York. )
Le musée du Louvre conserve une très belle collection de pastels européens du 17e et du 18e siècle. Des oeuvres à part entière de Maurice Quentin de La Tour, Jean-Baptiste Perronneau et Jean-Baptiste Siméon Chardin, François Boucher ou Louis Vigée pour les Français et aussi de Rosalba Carriera à Venise, Jean-Etienne Liotard à Genève ou John Russell à Londres. Il expose ces dessins très fragiles, récemment restaurés pour être protégés de la poussière. Jusqu'au 10 septembre. Ici R Rosalba Carriera, Nymphe de la suite d’Apollon. 1721. Musée du Louvre
 (RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado)
Populations dangereuses ou peuples fascinants ? Depuis ses débuts, la photographie a servi à forger l'image qu'on se fait des gens du voyage. Une grande exposition sur la représentation photographique des Tsiganes est à voir au Musée de l'histoire de l'immigration. En deux volets : une partie historique et puis le travail magistral de Mathieu Pernot sur les Gorgan, une famille d'Arles qu'il a photographiée pendant 25 ans. Jusqu'au 26 août. Ici, André Kertész, "Famille de gitans près de la porte de Vanves"
 (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, donation André Dertész, diffusion RMN)
Le Musée Picasso de Paris explore la genèse de la commande exceptionnelle passée à Diego Giacometti pour le musée pour son ouverture en 1985 : 50 "meubles-sculptures", chaises, bancs, luminaires et tables créés spécialement pour les espaces de l'hôtel Salé. Cette dernière commande, juste avant sa mort, marque l'apogée de l'œuvre du designer, frère d'Alberto. L'"artisan poète" montre ici son goût pour la  nature et le végétal, une relecture des sources antiques. Le mobilier est mis en dialogue avec les plâtres originaux de l'artiste, de photos et des documents. Jusqu'au 4 novembre 2018. Ici, Diego Giacometti (1902-1985), "Lanterne" (maquette), Mobilier national, Paris
 (Isabelle Bideau / Mobilier national)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.