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De Vermeer à l'art africain, les expositions à voir à Paris avant l'été

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Au programme des expositions à venir à Paris, Camille Pissarro, en même temps au Musée Marmottan et au Luxembourg, Rodin dont on fête le centenaire et aussi l'art africain contemporain, à La Villette et à la Fondation Louis Vuitton, sans oublier deux expositions événements au Louvre, autour de Vermeer et de Valentin de Boulogne.

A gauche © Karel Appel Foundation / ADAGP, Paris 2017 - A droite © Hassan Hajjaj

Le Louvre réunit douze tableaux de Johannes Vermeer, soit un tiers de l'œuvre connu du maître de Delft, avec les œuvres d'autres grands peintres de genre du Siècle d'or hollandais. Considéré comme un génie solitaire, il n'est pourtant pas resté coupé de l'art de son temps. L'exposition explore le réseau des relations qu'il a entretenues dans un milieu où les artistes s'admiraient, s'inspiraient les uns des autres et rivalisaient les uns avec les autres. Du 22 février au 22 mai 2017. Ici, Johannes Vermeer, "La Laitière", Amsterdam, Rijksmuseum
 (Rijksmuseum)
Autre exposition évènement, le Louvre propose la première monographie dédiée à Valentin de Boulogne (1591-1632), grand peintre caravagesque et un des plus grands artistes français du XVIIe siècle. Il a passé l'essentiel de sa carrière à Rome où il a travaillé pour de prestigieux commanditaires, notamment le pape Urbain VIII. Maître du réalisme et du clair-obscur, il a été une référence pour Courbet ou Manet. Après une première étape au Met de New York, 45 des 60 œuvres connues de Valentin de Boulogne sont rassemblées au Louvre, le musée qui possède la plus grande collection de ses tableaux. Du 22 février au 22 mai 2017. Ici, Valentin de Boulogne. "Le Jugement de Daniel". Département des peintures, musée du Louvre 
 (RMN-GP musée du Louvre. Franck Raux.jpg)
Le Grand Palais se penche sur l'histoire de l'art des jardins et les jardins dans l'art. Le jardin, comme espace mis en scène et comme miroir du monde, est évoqué dans des peintures, des sculptures, des photographies, des dessins, des films, de la Renaissance à nos jours, à partir du moment où le jardin médiéval clos s'ouvre au monde, au paysage et devient un projet pictural pour des artistes. Le jardin comme œuvre d'art totale et sa représentation, le temps du jardin et ses fêtes, jusqu'à son usage écologique et social contemporain, sans oublier la figure du jardinier, souvent représentée. Du 15 mars au 24 juillet 2017. Ici, Koloman Moser, "Marigolds", 1909, Autriche, Vienne 
 (Leopold Museum, Vienne)
Alors qu'aucune grande exposition monographique lui avait été consacrée à Paris depuis 1980, l'année 2017 est marquée par deux expositions Pissarro. Soixante tableaux, dont huit jamais exposés en France, retracent au Musée Marmottan-Monet le parcours de Camille Pissarro (18830-1903), de sa jeunesse dans les Antilles danoises aux grandes séries urbaines à Paris, Rouen et Le Havre. Un des membres les plus engagés du groupe impressionniste, il a été le seul à participer à leurs huit expositions. Un peintre de paysages et aussi de figures, il s'est aussi sans cesse renouvelé, jusqu'à s'essayer au pointillisme. Du 23 février au 2 juillet 2017. Ici, Camille Pissarro, "Quai de la Bourse, Rouen, soleil couchant", 1898, Cardiff, Amgueddfa Cymru – National Museums Wales 
 (National Museum of Wales)
Au Musée du Luxembourg, c'est à la dernière période de la vie de Pissarro qu'on s'intéresse, les années qu'il a passées avec sa famille dans le village d'Eragny (Oise), à partir de 1884. Pendant vingt ans, il y a peint la campagne française et découvert les idéaux anarchistes. Il y recevait ses amis Monet, Cézanne, Van Gogh ou Gauguin et exploitait sa ferme sur un modèle collectif. L'exposition, comprend des paysages, des portraits de figures créés dans l'atelier et resitués dans la campagne, des gravures, des aquarelles, des documents. Du 16 mars au 9 juillet 2017. Ici, Camille Pissarro, "Le jardin d'Eragny", 1898, National Gallery of Art, Washington, Ailsa Mellon Bruce Collection
 (National Gallery of Art, Washington)
Plus de 200 œuvres d'Auguste Rodin (1840-1917) et aussi des sculptures et des dessins de Bourdelle, Brancusi, Picasso, Matisse, Giacometti, Beuys, Baselitz, Gormley sont exposés au Grand Palais, pour célébrer les cent ans de la mort de l'artiste. L'exposition, organisée par le musée Rodin et la Réunion des musées nationaux, entend renouveler le regard porté sur ce géant de la sculpture qui a inspiré de nombreux autres artistes. Du 22 mars au 31 juillet 2017. Ici, Auguste Rodin, "Torse d'Adèle", 1884, Paris, Musée Rodin
 (Musée Rodin)
Dans le cadre aussi du centenaire de Rodin, le Musée Rodin donne carte blanche à Anselm Kiefer. Une exposition qui entend témoigner de la rencontre singulière de deux sculpteurs attirés par l'accident, qui exploitent tous les domaines, manipulent toutes les matières. Kiefer réalise des vitrines inédites exposées à côté de plâtres de Rodin méconnus. Du 14 mars au 22 octobre 2017. Ici, Anselm Kiefer, Sans titre (to be titled), 2016, collection privée
 (Anselm Kiefer, photo Georges Poncet)
Proche de Germaine Krull et des surréalistes, il a été un des premiers photographes de l'avant-garde parisienne dans les années 1930 et a participé à des expositions internationales majeures. Le Jeu de Paume explore tous les aspects du travail de cet acteur crucial de la modernité photographique, pourtant reconnu tardivement : ses paysages urbains, industriels ou maritimes, ses portraits notamment d'artistes, son engagement social et politique et ses projets avec des écrivains, des hommes de théâtre et des réalisateurs de cinéma. Du 14 février au 28 mai 2017. Ici, Eli Lotar, Madrid, 1936, Archives Tériade, musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis 
 ( Eli Lotar)
Josef Koudelka a fait don au Centre Pompidou des 75 photographies de sa série "Exils", réalisée sur les routes d'Europe, de l'Irlande à l'Espagne, de l'Angleterre à sa Tchécoslovaquie natale où il a saisi le quotidien des peuples. La Galerie de photographies du Centre présente 35 images de la série, avec des inédits tirés pour l'occasion, des autoportraits réalisés par le photographe au cours de ses voyages jamais encore montrés, et les planches sur lesquelles il collait ses images. Du 22 février au 22 mai 2017. Ici, Josef Koudelka, France, 1980, Collection Centre Pompidou, Paris. Don de l'artiste 2016 
 (Josef Koudelka / Magnum Photos © Centre Pompidou / Dist. RMN-GP)
A partir d'une donation exceptionnelle de 21 peintures et sculptures de la Karel Appel Foundation d'Amsterdam, le Musée d'art moderne de la Ville de Paris retrace l'ensemble de la carrière de l'artiste néerlandais, cofondateur en 1948 du groupe CoBrA, qui prônait un art spontané et expérimental et s'intéressait aux dessins et à l'art des fous. De ses débuts aux grandes installations des années 1990 en passant par une période proche de l'abstraction dans les années 1970. Et pour finir, une peinture-testament créée peu avant la mort de Karel Appel (1921-2006). Du 24 février au 20 août 2017. Ici,
Karel Appel, "Monde animal", 1948, Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Photo : Fondation Karel Appel
 (Karel Appel Foundation / ADAGP, Paris 2017)
En octobre 1952, Henri Cartier-Bresson publie chez Tériade "Images à la Sauvette", un livre qui va être considéré comme une "bible pour les photographes", selon Robert Capa. Son titre en anglais, "The Decisive Moment", impose la formule devenue célèbre. Dans cet ouvrage de très grand format, la force des images s'impose comme seule forme de récit et révèle la dualité entre interprétation intime et observation documentaire, caractéristique de l'œuvre de Cartier-Bresson. Alors qu'il a été réédité en fac-similé par les Editions Steidl, la Fondation Cartier-Bresson lui consacre une exposition, avec des tirages d'époque et des documents liés à sa genèse. Du 11 janvier au 23 avril 2017. Ici Henri Cartier-Bresson, "Images à la Sauvette" (Verve, 1952), p.27-28, "Séville, Espagne, 1933 © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos
"L'art nègre ? Connais pas", disait Picasso, niant ainsi sa relation avec l'art extra-européen. Pourtant il vivait, dans son atelier, avec des pièces d'art d'Afrique, d'Océanie, d'Amérique et d'Asie. Le Quai Branly explore cet intérêt et met en regard des œuvres du maître andalou avec celles d'artistes non occidentaux, un rapprochement qui dévoile des questionnements similaires sur la nudité, la sexualité, la perte et des solutions plastiques parallèles. Picasso touche au primitif dans le sens où il accède aux couches les plus profondes et fondatrices de l'humain. Ici, Pablo Picasso, Nu debout de profil, 1908, Paris, musée Picasso
 (photo RMN-Grand Palais (musée Picasso de Paris) / Thierry Le Mage © Succession Picasso –Gestion droits d'auteur)
Dans le cadre d'un festival 100% Afriques, à la Villette, une exposition qui veut présenter la création africaine contemporaine "dans toute sa diversité". Sous le commissariat de Simon Njami, cofondateur de la Revue Noire, ex-directeur artistique des Rencontres de  Bamako et concepteur de l'exposition "Africa Remix", les œuvres d'une cinquantaine d'artistes disent "l'histoire qui est la leur". Une histoire qui est celle de la ville. A l'extérieur, dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris, une cinquantaine de photos seront en accès libre dans le parc. Du 29 mars au 21 mai 2017. Un deuxième volet d'Afriques capitales sera présenté à Lille du 6 avril au 3 septembre. Ici, Hassan Hajjaj, Joe Casely-Hayford, photography by Hassan Hajjaj, 2012
 (Hassan Hajjaj)
La Fondation Louis Vuitton s'intéresse à la scène contemporaine africaine, sous trois points de vue : un choix d'oeuvres de la collection de Jean Pigozzi, grand défricheur d'art africain, un coup de projecteur sur la scène sud-africaine avec quinze artistes, et des oeuvres de la collection Vuitton liées à l'Afrique. Du 26 avril au 28 août 2017.  Ici, Moké (1950-2001, République démocratique du Congo), "Nuit chaude à la cité", 1999 – Photo Maurice Aeschimann / Courtesy CAAC – The Pigozzi Collection
 (Moké)

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