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De Matisse à Kandinsky : dix expositions à voir cet automne en régions

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Des expositions transversales comme celles sur le rêve à Marseille, la Mésopotamie au Louvre-Lens, les collectionneurs à Strasbourg, ou des gros plans sur des artistes, Kandinsky à Grenoble, Matisse à Lyon ou Odilon Redon à Bordeaux, voici une sélection des expositions à voir dans les mois qui viennent en régions.

A gauche © musée des Beaux-Arts de Bordeaux - A droite © Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat

Le rêve est un thème cher aux artistes. Au XIXe siècle, ils représentent le dormeur ou le rêve lui-même, transgressant les frontières de l'art. Au début du XXe siècle, à partir des écrits de Freud, le rêve apparaît comme une voie privilégiée de l'accès à l'inconscient : les artistes vont alors à la rencontre de leur dialogue intérieur et de leurs fantasmes, un théâtre de symboles qui échappe aux contraintes du réel. Le Musée Cantini aborde ce thème avec une multitude d'artistes, d'Odilon Redon, Salvador Dali ou Pablo Picasso à Léon Spilliaert, Paul Delvaux, Max Ernst, Victor Brauner, Man Ray, Goya, Henri Michaux, Bernard Plossu, Hans Bellmer, Louise Bourgeois ou Pierre Huygue (du 17 septembre 2016 au 22 janvier 2017). Ici, Pablo Picasso, "Dormeuse aux persiennes", Paris, Musée Picasso
 (RMN-Grand Palais (musée Picasso de Paris) / Jean-Gilles Berizzi © Succession Picasso, 2016)
En décembre 1933, Vassily Kandinsky quitte l'Allemagne et se réfugie à Paris. Les dix dernières années de sa vie, il y développe un style original, expérimente de nouvelles couleurs et effectue une synthèse du vocabulaire géométrique des années Bauhaus et des tracés aléatoires et ondulants de la décennie précédente, peuplé de motifs biomorphes issus de l'univers des cellules et de l'embryologie. Le Musée de Grenoble consacre une exposition à ces dernières années d'un pionnier de l'art abstrait (du 29 octobre 2016 au 29 janvier 2017). Ici, Vassily Kandinsky, "Bleu de ciel", 1940. Collection Musée national d'art moderne – Centre Pompidou
 (Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat)
Cent œuvres montrent comment Otto Dix s'est inspiré du retable d'Issenheim (1512-1516), le chef-d'œuvre du musée Unterlinden. En effet, de ses débuts expressionnistes à Dresde et de la Nouvelle objectivité à son emprisonnement à Colmar en 1945, le retable de Grünewald a constamment hanté l'œuvre de cet artiste classé par les nazis dans les "artistes dégénérés" (du 8 octobre 2016 au 30 janvier 2017). Ici, Otto Dix, "Annonciation (Urte)", 1950, Collection particulière
 (photo Cosimo Filippini © Adagp, Paris 2016)
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose une rétrospective du dessin de Matisse à travers 250 œuvres parmi les séries des académies, des dessins au pinceau fauves, des portraits des années 1910, des cinquante dessins ingresques de 1919-1920, des dessins au trait transparent de 1935-1937, des grands fusains de 1938-1939, des Thèmes et Variations de 1941-1942 et des dessins au pinceau monumentaux des années 1947-1952. Ils sont exposés autour d'un certain nombre de peintures et sculptures majeures dont ils sont indissociables (du 2 décembre 2016 au 6 mars 2017). Ici, Henri Matisse, Jackie, 1947, New York, Collection particulière
 ( Succession H. Matisse, 2016 Photo© DR)
Les paysages ont été une des sources d'inspiration onirique d'Odilon Redon, dont l'enfance rêveuse et solitaire dans le village de Peyrelebade dans le Médoc a marqué son œuvre. Après la nature sauvage et austère de son pays natal, il a été également fasciné par l'atmosphère sombre et inquiétante des côtes bretonnes qu'il découvre dans les années 1870-1880. Etudes d'arbres dépouillés, landes, paysages ruraux ou rues de villages, souvent vides de présence humaine, le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux expose ses paysages peints et dessinés (du 9 décembre 2016 au 27 mars 2017). Ici, Odilon Redon, "L'automne en Médoc", 1897, collection du musée des Beaux-Arts de Bordeaux 
 (musée des Beaux-Arts de Bordeaux)
Strasbourg célèbre cette année ses collections privées et publiques. Après quinze années d'acquisitions des musées de la ville (jusqu'au 23 octobre), le Musée d'art moderne et contemporain fait le portrait de neuf collectionneurs strasbourgeois qui ont accepté de dévoiler les plus belles œuvres de leur jardin secret. Une exposition en deux parties, avec 435 œuvres pour le Focus 1 (du 17 septembre au 20 novembre 2016) et 356 pour le Focus 2 (du 10 décembre 2016 au 26 mars 2017). Ici, Djamel Tatah, "Sans titre", 1998, Collection J+C Mairet. Crédits photos : archives J+C Mairet
 (ADAGP Paris 2016)
Oskar Schlemmer (1888-1943), chorégraphe, décorateur et peintre, a révolutionné l'art de la danse et de la performance, au sein du Bauhaus notamment. Le Centre Pompidou Metz mêle œuvre graphique, peintures, costumes, rideaux de scène, masques, sculptures, affiches, documents et pièces spectaculaires pour raconter un artiste qui a placé l'étude du corps en mouvement et du corps dans l'espace au cœur de sa réflexion artistique (du 13 octobre 2016 au 16 janvier 2017). Ici, "Ballet triadique, Séquence noire, L'abstrait. Figure avec masque", 1920-1922 (reconstruction 1967/85)
 (2016 Oskar Schlemmer, Photo Archive C. Raman)
A Marseille, le Mucem donne la parole aux artistes albanais, dont on sait peu de choses en France alors qu'ils sont à la même distance que Berlin : onze artistes contemporains, engagés dans un questionnement sur l'identité de l'Albanie, l'un des rares pays à avoir un Premier ministre artiste depuis 2013. Edi Rama, ex-maire de Tirana, a marqué les esprits en faisant repeindre la capitale en couleurs vives. Les références à l'histoire et au folklore, au réalisme socialiste, aux faits marquants de la "période de transition" post-communiste sont omniprésentes dans leur travail (du 23 septembre 2016 au 2 janvier 2017). Ici, Enkelejd Zonja, "In Your Vein", 2011. Prêt de l'artiste
 (Enkelejd Zonja)
L'artiste belge, membre fondateur du mouvement Cobra, aime dialoguer avec le mot, et il a collaboré avec de nombreux écrivains. Œuvres peintes et gravures, le musée Matisse du Cateau-Cambrésis expose des œuvres de Pierre Alechinsky en lien avec ses recherches autour des livres illustrés (du 5 novembre 2016 au 12 mars 2017). Ici, Pierre Alechinsky, "Les trompettes de similitudes", 1966, Collection privée – Courtesy galerie Lelong
 ( photo DR)
"L'Histoire commence en Mésopotamie" : pour nous rappeler que cette région entre le Tigre et l'Euphrate, située pour l'essentiel dans l'Irak actuel, est le berceau de l'économie, de l'écriture, le Louvre-Lens expose plus de 400 objets datant de la fin du 4e millénaire jusqu'au 4e siècle avant notre ère. Pour rappeler aussi l'importance du patrimoine de ce pays des premières villes et des systèmes politiques et administratifs les plus anciens connus, menacé par les guerres qui ravagent le Moyen-Orient (du 2 novembre 2016 au 23 janvier 2017). Ici, Telle Hariri (ancienne Mari), Ebih-II en prière 
 (musée du Louvre, dist RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault)

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