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De Delacroix à Kupka, quinze expositions à voir à Paris avant l'été
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié le 08/01/2018 10:16
Mis à jour le 08/01/2018 11:44
Plusieurs grandes rétrospectives sont au programme dans les semaines qui viennent à Paris : Eugène Delacroix au Louvre pour la grande peinture romantique, Frantisek Kupka au Grand Palais et Jean Fautrier au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, pour l'art moderne. Et puis, entre autres expositions, une peintre autodidacte, rom viennoise, Ceija Stojka, à découvrir à la Maison Rouge.
à gauche musée Rodin, photo C. Baraja - à droite, photo © Eric Emo / Parisienne de photographie © Adagp, Paris 2017
Le musée du Louvre présente la première rétrospective à Paris d'Eugène Delacroix (1798-1863) depuis 55 ans : 180 œuvres, dont une majorité de peintures, des grands coups d'éclat qui firent la célébrité du jeune artiste aux Salons des années 1820, aux mystérieuses compositions religieuses et paysagées de la fin de sa vie. Alors que les plus connues datent pour la plupart de la première décennie de la production du peintre, l'exposition tente de répondre aux questions que pose une carrière longue, foisonnante et complexe. Du 29 mars au 23 juillet 2018. Ici, Delacroix, "Femmes d'Alger dans leur appartement"
(Musée du Louvre, A. Dequier – M. Bard)
Au Grand Palais, la rétrospective de Frantisek Kupka (1871-1957) met l'accent sur les moments-clés de la carrière d'un des acteurs majeurs du symbolisme et de l'abstraction, né en Bohême et formé dans la Vienne fin de siècle puis dans le Paris des avant-gardes, passionné de philosophie, de cultures anciennes et orientales, de religion, de poésie et de science : les chefs-d'œuvre symbolistes et les premiers portraits expressionnistes parisiens, son passage à l'abstraction en 1912, les peintures organiques saturées de couleurs, l'abstraction géométrique finale et des épisodes moins connus comme la période "machiniste" de la fin des années 1920. Du 21 mars au 30 juillet 2018. Ici, Frantisek Kupka, "La Gamme jaune", 1907, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne – MNAM / CCI
(Adagp, Paris, 2018 © Centre Pompidou, MNAM / CCI, Dist. Rmn-Grand Palais / Photo Bertrand Prévost)
Connu pour ses paysages et ses études sur le motif, Camille Corot était aussi un peintre de figures. C'est sur cet aspect de son œuvre, que le peintre gardait dans le secret de son atelier, que se penche le Musée Marmottan-Monet. On découvrira la part la plus intime de sa production avec les portraits de ses proches et ceux de modèles peints également par Manet ou Degas. L'exposition entend mettre en évidence le rôle de ces figures dans l'émergence de la peinture moderne. Du 8 février au 8 juillet 2018. Ici, Jean-Baptiste-Camille Corot, "Marietta ou L'Odalisque romaine"
1843, Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
(Petit Palais / Roger-Viollet)
Le Musée d'art moderne de la Ville de Paris, qui conserve le plus important fonds de Jean Fautrier (1898-1964), consacre une rétrospective à cet artiste au parcours solitaire, figure majeure du renouvellement de l'art moderne après le cubisme. Après des débuts figuratifs, il a inventé les hautes pâtes (mélange de colle, papiers, couleur) en 1940 et développé une nouvelle forme de l'image dans laquelle la matière prend de plus en plus d'importance. Du 26 janvier au 20 mai 2018. Ici, Jean Fautrier, "Forêt (Les Marronniers)", 1943, don de l'artiste en 1964, Musée d'art moderne de la Ville de Paris
(photo Eric Emo / Parisienne de photographie © Adagp, Paris 2017)
Quand, en 1955, un grand panneau des "Nymphéas" de Monet entre au Museum of Modern Art de New York, le peintre français est présenté comme une passerelle entre le naturalisme du début de l'impressionnisme et l'abstraction américaine. Les "Nymphéas" sont mis en perspective avec les tableaux de Jackson Pollock. Le musée de l'Orangerie s'arrête sur ce moment de rencontre entre le maître de Giverny et l'école abstraite new-yorkaise, à travers une sélection d'œuvres tardives du premier et une vingtaine de grandes toiles de Jackson Pollock, Mark Rothko, Barnett Newman, Clyfford Still, Helen Frankenthaler, Morris Louis, Philip Guston, Joan Mitchell, Mark Tobey, Sam Francis, Jean-Paul Riopelle et Ellsworth Kelly. Du 13 avril au 20 août. Ici, Claude Monet, "Nymphéas bleus", 1916-1919, Paris, musée d'Orsay
(Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt)
A l'occasion du 500e anniversaire de la naissance de Jacopo Robusti, connu sous le nom de Tintoret (Tintoretto, le petit teinturier, car c'était la profession de son père), le Musée du Luxembourg rend hommage au grand peintre vénitien, avec une exposition sur les quinze premières années de sa carrière. Depuis la plus ancienne de ses œuvres connues, "L'Adoration des mages" du Prado jusqu'aux commandes importantes du début des années 1550 comme "La Princesse, saint Georges et saint Louis" pour le siège d'une administration vénitienne. Peinture religieuse ou profane, décors, portraits de personnalités ou d'amis proches rendent compte de l'imagination débordante, de l'éclectisme et des tâtonnements d'un jeune artiste à la recherche de son identité. Du 7 mars au 1er juillet 2018. Ici, Tintoret, "La Sainte Famille avec le jeune saint Jean-Baptiste", vers 1550, New Haven, Yale University Art Gallery
(Yale University Art Gallery, New Haven)
Ceija Stojka est la première femme rom rescapée des camps nazis qui ait témoigné, avec des textes (quatre livres entre 1988 et 2005) et aussi avec des peintures et des dessins auxquels elle s'est consacrée corps et âme des années 1990 jusqu'à peu de temps avant sa mort, en 2013, peignant tous les jours dans son appartement de Vienne. Elle a laissé un millier d'œuvres qui racontent dans le détail les années de guerre et de captivité endurées par son peuple ou bien évoquent les années heureuses et libres d'avant-guerre, dans la campagne autrichienne. Son œuvre est à découvrir à la Maison Rouge du 23 février au 20 mai 2018. Ici Ceija Stojka, "Sans titre", sans date, acrylique sur carton. Courtesy Hojda et Nuna Stojka
(Ceija Stojka, Adagp 2017)
Mary Cassatt (1844-1926), la seule peintre américaine à avoir exposé avec le groupe des impressionnistes à Paris, a vécu près de 60 ans en France. Le musée Jacquemart-André expose une cinquante de ses œuvres majeures pour faire redécouvrir une artiste qui excellait dans l'art du portrait de proches, s'intéressant particulièrement au sujet de la mère à l'enfant. Du 9 mars au 23 juillet 2018. Ici, Mary Cassatt, "Petite fille dans un fauteuil bleu", 1878, National Gallery of Art, Washington D.C., Collection of Mr and Mrs Paul Mellon 1983
(courtesy National Gallery of Art, Washington)
A partir des années 1890, l'art de la danse s'est transformé. Auguste Rodin s'est intéressé à ces innovations et à des personnalités de danseuses comme Loïe Fuller, Isadora Duncan, la danseuse japonaise Hanako et les danseuses cambodgiennes en représentation à l'Exposition universelle. Le musée Rodin propose une exposition sur la rencontre entre le sculpteur et la danse, autour d'une célèbre série de "Mouvements de danse" et d'une cinquantaine de dessins. Du 7 avril au 22 juillet 2018. Ici, Auguste Rodin, "Mouvement de danse A"
(musée Rodin, photo C. Baraja)
On a vu à Paris, ces dernières années, des fragments de l'œuvre de David Goldblatt. La galerie de photographies du Centre Pompidou présente la première grande rétrospective du photographe sud-africain d'origine juive lituanienne né en 1930 qui depuis les années 1960 raconte l'histoire de son pays, la mise en place, le développement et la chute de l'Apartheid, contre lequel il s'est engagé. Il s'est intéressé aussi bien aux petits agriculteurs afrikaners qu'aux Noirs, a photographié paysages et bâtiments pour qu'on réfléchisse au rapport entre l'environnement et les groupes sociaux qui le construisent et l'habitent. Du 21 février au 7 mai 2018. Ici, David Goldblatt, "Shop assistant, Orlando West", 1972, courtesy David Goldblatt and Goodman Gallery Johannesburg and Cape Town
(David Goldblatt)
Il y a un siècle, en 1918, quelques mois après la Révolution d'Octobre, Marc Chagall était nommé "commissaire des beaux-arts" de la ville de Vitebsk, où il réalisait son projet d'un institut d'art ouvert à tous. Il invitait les grandes figures de l'avant-garde russe comme El Lissitzky et Kasimir Malevitch à venir y enseigner. L'école se muait en laboratoire révolutionnaire. Le Centre Pompidou suit dans l'exposition "Chagall, Lissitzky, Malévitch, l'avant-garde russe à Vitebsk" ces années où, loin des métropoles, l'histoire de l'art s'écrit à Vitebsk, à travers 250 œuvres et documents. Du 28 mars au 16 juillet 2018. Ici, Marc Chagall, "Composition aux cercles et à la chèvre (Théâtre d'art juif)", 1920
(ADAGP, Paris 2017)
L'œuvre photographique du Viennois Raoul Hausmann est restée longtemps méconnue. On a retenu de lui son rôle de fer de lance de Dada Berlin, d'initiateur de la poésie sonore, de pionnier du collage et du photomontage. A partir de 1927, et pendant les années où, fuyant le nazisme, il se réfugie à Ibiza puis en France, il est pourtant un photographe prolifique. Après le Point du Jour à Cherbourg, le Jeu de Paume présente une grande rétrospective de sa photographie à la fois documentaire et lyrique. Le Jeu de Paume expose aussi la photographe américaine Susan Meiselas qui a travaillé au Nicaragua, au Kurdistan et aussi sur l'industrie du sexe ou la violence domestique. Ici, Raoul Hausmann, "Sans titre (Vera Broïdo)", vers 1931
(Berlinische Galerie –Landesmuseum für Moderne Kunst, Fotografie und Architektur / VG Bild-Kunst, Bonn)
Le Petit Palais raconte les liens qui se sont noués entre les artistes hollandais et les artistes français, les influences, échanges en enrichissements mutuels, à travers les figures de neuf peintres hollandais de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe : Gérard van Spaendonck, Ary Scheffer, Jacob Maris, Johan Jongkind, Frederik Kaemmerer, George Breitner, Vincent van Gogh, Kees van Dongen et Piet Mondrian. Leurs œuvres sont présentées avec celles d'artistes français : Géricault, David, Corot, Millet, Boudin, Monet, Cézanne, Signac, Braque, Picasso. Du 6 février au 13 mai 2018. Ici, Vincent Van Gogh, "Jardins potagers et moulins à Montmartre", 1887, Amsterdam, Van Gogh Museum (Vincent Van Gogh Foundation)
(Van Gogh Museum)
Le Musée national Picasso-Paris consacre une exposition à "Guernica", un des tableaux les plus connus au monde, réalisé à Paris en 1937 et conservé de manière permanente à Madrid au Musée Reina Sofia depuis 1992. Peint après le bombardement de la ville basque de Gernika pour le dénoncer, ce symbole antifranquiste et pacifiste devenu une icône populaire est aussi une synthèse de quarante ans de recherches plastiques de Picasso. Du 27 mars au 29 juillet 2018. Ici, photo de Dora Maar : "Guernica" en cours d'exécution, état VII, atelier des Grands-Augustins, Paris, en mai-juin 1937, Musée national Picasso-Paris, don Succession Picasso, 1992
(RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau © Succession Picasso 2018)
Dans une société où l'intelligence artificielle peut bouleverser la condition de l'œuvre d'art (autonomie de plus en plus grande, capacité de générer des formes à l'infini, interactivité…), les artistes s'intéressent aux robots. Autour de quelques icônes de visionnaires comme Tighely, Schöffer, Molnar, Mohr ou Xenakis), le Grand Palais expose une trentaine d'œuvres contemporaines qui invitent le public dans un monde virtuel immersif et interactif. Du 5 avril au 9 juillet 2018. Ici, Raquel Kogan, "Reflexao #2", 2005, installation interactive, logiciels customisés, miroirs et projection
(Raquel Kogan / photo Nicolas Gaudelet)
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