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Conserver la mémoire des derniers Kalash, peuple himalayen, au musée des Confluences de Lyon

C'est une rencontre en terre inconnue que nous propose le musée des Confluences de Lyon, à la découverte des Kalash. Ce peuple himalayen voit ses pratiques ancestrales menacées d'extinction. Deux ethnologues et un photographe ont fait don d'objets, de dessins et de visuels au musée pour conserver la mémoire de cette communauté qui vit dans le nord-ouest du Pakistan.
Article rédigé par Cécile Mathy
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1min
Le travail des femmes : tri du maïs avant d’aller au moulin / photo musée des Confluences, photo Hervé Nègre
 (Hervé Nègre - musée des Confluences )

Ils ne sont plus que 3000 à vivre dans trois vallées étroites de l’Himalaya, au nord-ouest du Pakistan, près de la frontière afghane. 3000 hommes et femmes qui tentent de sauvegarder leurs pratiques ancestrales liées à la culture de céréales et à l’élevage. Pendant un quart de siècle (1976-1990), deux ethnologues et un photographe ont multiplié les séjours au sein de la communauté des Kalash, pour en découvrir la culture.

Les Kalash attendaient cette reconnaissance. Ils étaient contents que je les prenne en photo. Je ne volais pas, je gardais la mémoire.

Hervé Nègre, photographe
L’exposition "Fêtes himalayennes, les derniers Kalash" au musée des Confluences de Lyon présente les objets qu’ils ont collectés, ainsi que des photos et des vidéos des coutumes Kalash. Ce fonds documentaire a été donné au musée pour immortaliser un patrimoine menacé de disparition.

Reportage : France 3 Grand Lyon, L. Riger / D. Pajonk / C. Boutain.

Au rythme des solstices

Polythéistes, les Kalash vivent au rythme de la nature, d'un solstice à l'autre. Au début de chacun de ces cycles, ils organisent des fêtes, dont les rites sont définis par des chamanes, et lors desquelles leur production est offerte aux dieux et aux esprits. Les femmes portent de grandes coiffes, que l'ethnologue Viviane Lièvre a dû apprendre à dompter pour être acceptée par la communauté.


Porter la coiffe Kalash, c’est-à-dire une coiffe qui fait trois kilos, marcher dignement et se sentir à l’aise, ce n’est pas très très facile. Mais il fallait absolument que je le fasse pour appartenir à la société. J’ai passé le rite qui consistait à avoir de la fumée de genévrier au-dessus de la tête, cela voulait dire que j’étais intégrée.

Viviane Lièvre, ethnologue CMS-ContentHasMedia_

Le fonds Kalash au musée des Confluences

Le fonds Kalash ou fonds Loude-Lièvre-Nègre contient certaines de ces coiffes, mais aussi des parures ou des ustensiles de cuisine. Il est par ailleurs essentiellement constitué d'archives visuelles et sonores. 18000 photos, dessins, carnets ou films à découvrir au musée des Confluences. Tous ces documents ont été donnés au musée en 2016 et en 2017. 
Paire de chaussons de chaman - Ces chaussons ont appartenu au dernier chaman kalash Djanduli Khan, décédé en 2002. Ils se distinguent des chaussons profanes en peau de chèvre, par l’usage du cuir d’un animal sauvage censé appartenir au troupeau des “fées”.
 (Olivier Garcin - musée des Confluences)

Les chaussons, symboles de prestige

De leur dernier voyage chez les Kalash, Jean-Yves Loude et Viviane Lièvre ont rapporté cette paire de chaussons en peau de bouquetin. Une paire de chaussures d'autant plus exceptionnelle qu'elle est rare car les chaussures en peau sont réservées, chez les Kalash, aux personnages de haut rang. Cette paire a été donnée au couple d'ethnologue par le chamane Djanduli Khan.

Voyez les explications de Jean-Yves Loude. 

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