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Grève au Centre Pompidou : échec de la réunion entre syndicats, direction et ministère

Une réunion, mardi, entre la direction et les syndicats du Centre Pompidou, en grève depuis un mois, et le ministère de la Culture, n'a pas débouché sur un accord. Le préavis a été reconduit jusqu'au 15 décembre.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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Le Centre Pompidou en grève (9 novembre 2023). (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)

La rencontre entre les syndicats du Centre Pompidou, où une partie des personnels est en grève, sa direction et le cabinet de la ministre de la Culture s'est soldée mardi 14 novembre, par une "impasse", selon des sources concordantes.

Inauguré, il y a près d'un demi-siècle, le Centre Pompidou doit fermer progressivement à partir de 2025 pour d'importants travaux de désamiantage et de rénovation, prévus jusqu'en 2030. Ses personnels craignent pour leurs emplois et missions et se sont mis en grève le 16 octobre, occasionnant, depuis, huit jours de fermeture du grand musée d'Art moderne et de l'établissement qui comprend aussi une bibliothèque et nombre d'espaces de médiation culturelle.

Le préavis de grève reconduit

"Après deux heures de réunion, nous constatons que le cabinet de la ministre a refusé de s'engager sur quatre des points fondamentaux du protocole", a dénoncé l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, SUD) dans un communiqué, appelant à une nouvelle assemblée générale des personnels – un millier d'agents – jeudi "face à cette impasse". Le préavis de grève a été reconduit jusqu'au 15 décembre.

En question : un site unique réunissant l'ensemble des activités et missions pendant la fermeture, le maintien du plafond d'emplois actuel, la garantie de non-externalisation des activités, des missions et des services jusqu'à la réouverture, notamment en vue des prévisions des départs en retraite qui représentent environ 25% des effectifs. Les syndicats demandent également "la garantie à chaque agent du droit au retour sur son poste initial".

Dans un point presse téléphonique, le cabinet de la ministre Rima Abdul Malak a reconnu "deux points de blocage" et exclut le redéploiement des agents dans un lieu unique pendant la fermeture et toute promesse de non-externalisation des missions, estimant qu'il est "trop tôt pour préfigurer l'organisation de l'établissement à sa réouverture" prévue dans sept ans.

La ministre Rima Abdul Malak a d'ailleurs répondu sur ce point mercredi dans une lettre aux personnels : "La question d'un lieu unique temporaire a été posée; aucune solution tangible équivalente au Centre Pompidou ne s'est dégagée dans Paris", explique-t-elle.

Les personnels vont être redéployés sur plusieurs sites

Son cabinet a précisé que les personnels concernés par le déménagement, 480 au total, seraient redéployés au Grand Palais, dans des locaux de stockage des collections au nord de Paris, ainsi qu'à la bibliothèque déménagée dans un bâtiment au centre de Paris, puis, pour une cinquantaine d'entre eux, sur le nouveau pôle de création et de conservation à Massy (région parisienne) dont l'ouverture est prévue pour l'été 2026.

Il a également assuré que leur rémunération serait maintenue pendant la fermeture et qu'il n'y aurait aucun départ contraint, chaque agent retrouvant "son poste ou un poste équivalent à la réouverture, ajusté à la faveur du nouveau projet culturel".

Le président du Centre Pompidou, Laurent Le Bon, a lui assuré qu'il allait "œuvrer pour une sortie par le haut" de ce conflit social.

Le coût des travaux du Centre Pompidou est estimé à 260 millions d'euros, celui de son nouveau projet culturel à environ 200 millions d'euros.

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