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Biennale de Venise : un artiste installe une mosquée dans une église
Le jury de la Biennale d'art contemporain de Venise, en remettant ses prix, s'est félicité de la "sensibilité particulière" aux "urgences géopolitiques actuelles" dont ont fait preuve les 136 artistes présents. Mais le pavillon islandais en forme de mosquée, posant la question de la frontière entre art et religion, a provoqué un début de polémique à la Biennale, qui s'est ouverte samedi.
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L'islandais Christoph Büchel installe une mosquée dans une église désaffectée
"La Moschea" se visite dans l'ancienne église de Santa-Maria della Misericordia, que son propriétaire privé a loué à l'Islande. Certains musulmans de l'agglomération l'ont investie comme un lieu de prière, laissant les chaussures à l'entrée, s'agenouillant en direction de La Mecque, au milieu des visiteurs. Christoph Büchel voulait pointer du doigt le fait qu'il n'y a pas de mosquée dans le centre historique de la Cité des Doges, où l'influence de l'islam a été prégnante dans le passé.
Si les musulmans y voient une promotion de la tolérance entre culture et religion, l'initiative s'est aussi attiré des critiques. Une préoccupation est la sécurité, cette installation pouvant être la cible d'islamophobes ou au contraire d'intégristes musulmans. Le président de la région de Vénétie, Luca Zaia, a jugé "évident qu'il s'agit d'une provocation" de Büchel. "Le vrai sujet concernant cette mosquée n'est pas celui de la liberté de culte mais du respect des règles" d'une manifestation artistique internationale comme la Biennale, a-t-il observé.
Le Lion d'Or de la meilleure participation nationale est revenu à la République d'Arménie pour "Armenity/Haiyutioun". Sur l'île de San Lazzaro degli Armeni, une dizaine d'artistes arméniens issus de la diaspora se sont penchés sur la résilience, la force et la capacité de trouver un nouveau souffle vital, en cette année de commémoration du génocide arménien de 1915. Lion d'Or du meilleur artiste:à l'Américain Adrian Piper pour "The Probable Trust Registry : The Rules of the Game î1-3" et le Lion d'Argent du meilleur jeune artiste revient au Sud-Coréen Im Heung-Soon ("Factory Complex").
Le jury a décerné des mentions spéciales à l'Allemand Harun Farocki, au collectif syrien Abounaddara, ainsi qu'à l'Algérien Massinissa Selmani. La Biennale a honoré également l'Américaine Joan Jonas, presque 80 ans, "une artiste dont l'oeuvre et l'influence dans l'art ont été majeures", avec son installation vidéo "They Come to Us Without a Word", visible au sein du pavillon américain.
Le Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière a été attribué au Ghanéen El Anatsui, l'un des plus grands artistes africains vivants, dont les oeuvres, inspirées des traditions culturelles africaines qu'il conjugue avec les recherches esthétiques contemporaines, ont été exposées dans les plus grands musées du monde.
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