Bergé-Saint Laurent : la vente du siècle au Grand Palais
Une longue file d'attente s'est formée dès les premières heures de la matinée aux abords de l'édifice à toit de verre où sont exposés meubles, pièces d'orfèvrerie, sculptures et tableaux – parmi lesquels des Matisse et des Picasso – rassemblés par les deux esthètes en plus de 50 années de complicité.
Près de neuf mois après la mort du célèbre couturier, le 1er juin dernier, Pierre Bergé a décidé de se séparer du décor qui ornait leurs appartements rue Bonaparte et rue de Babylone. Organisée par Christie's avec le concours de Pierre Bergé et associés, la vente – exceptionnelle selon les spécialistes – aura lieu de lundi à mercredi.
Parmi les 733 objets offerts jusqu'à demain aux regards des curieux, figurent un Picasso de 1914 ("Instruments de musique sur un guéridon") estimé entre 25 et 30 millions d'euros, et plusieurs Matisse dont "Les coucous, tapis bleu et rose", estimé entre 12 et 18 millions.
On trouve aussi des tableaux de Degas, Léger, Cézanne, Braque, une sculpture en bois de Constantin Brancusi estimée à plus de 15 millions d'euros, ou encore un "bar YSL" imaginé par l'artiste François-Xavier Lalanne. Le fruit de la vente, entre 200 et 300 millions d'euros au total, ira à la fondation que Pierre Bergé souhaite créer pour aider la recherche, notamment contre le Sida.
Cette vente a occasionné un début de polémique entre Pierre Bergé et les autorités chinoises, qui réclament deux bronzes du XVIIIe volés pendant les guerres de l'opium il y a 150 ans. Evalués entre 8 et 10 millions d'euros chacun, Pierre Bergé propose de les restituer en échange d'un assouplissement de la politique des droits de l'homme en Chine. Pékin a pour l'instant réservé sa réponse...
Gilles Halais avec agences
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