Benjamin Régnier : sa Marianne en pleurs a fait le tour du Monde
Elle est sortie comme ça, avec des crayons, des couleurs et la justesse d'un regard. La Marianne qui laisse couler des larmes en bleu, blanc, rouge est née d'une nuit de terreur. Celle du 13 novembre 2015. Ce soir là, Benjamin Régnier, un jeune étudiant en design à Lyon, reste tétanisé devant son écran de télé.
Rencontre à Lyon avec l'auteur de la Marianne qui pleure.
Reportage : S. Méallier / L. De Bretagne / O. Bodson
Marianne endeuillée, porte-drapeau de la tristesse mondiale
Impuissant et désarmé face aux attentats les plus meurtriers qui ont jamais touché la France, le dessinateur n'a plus que son art pour exprimer son chagrin. "J’ai voulu tout simplement représenter ce moment de détresse de la France et l’émotion que je ressentais. Et comme l’allégorie de la France est une femme, Marianne, j’ai voulu la montrer pleine de tristesse et de tourments, comme beaucoup de gens alors, avec les couleurs de la France", raconte le jeune homme de 21 ans. Très rapidement, la presse du monde entier s'empare du visage en pleurs et le dessin de Benjamin fait le tour de la planète.Les réseaux sociaux et la presse internationale s'emparent de sa Marianne
Benjamin Régnier poste alors son aquarelle sur la page Facebook de sa sœur, Camille. Celle-ci lui conseille de l'envoyer aussi au Monde.fr qui publie les dessins des lecteurs sur sa propre page. La Marianne fait immédiatement mouche, les gens s'emparent du symbole de la France qui pleure et cumule plus de 323.000 like et 1.600 commentaires, elle est partagée plus de 220.000 fois.#PrayForParis Le Monde by Benjamin Regnier pic.twitter.com/H2m5hjVW4y
— nab (@AnnabelleAllain) 14 Novembre 2015
Ca sera mon seul hommage
Le dessin d'un visage tricolore dont les yeux coulent a réussi à réunir sur le papier, sur la toile et dans le monde entier les esprits traumatisés d'un pays meurtri. "C’était mon expression, ma démarche personnelle du moment. Je voulais rendre hommage aux victimes et à leurs familles. Je l’ai fait. J’ai tout dit dans ce dessin, il n’y en aura pas d’autres", déclare-t-il au journal 20 minutes.
-> A lire aussi sur le Blog BD Box de Culturebox : les hommages des dessinateurs
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