Au Louvre-Lens, l'exposition "Mondes souterrains" sonde les mystérieuses profondeurs des entrailles de la Terre
Que se passe-t-il sous terre ? À quoi ressemblent ces mondes qui nourrissent nos imaginaires depuis la nuit des temps ? C'est à toutes ces questions énigmatiques que la nouvelle exposition du Louvre-Lens tente d'apporter des réponses dans sa nouvelle exposition intitulée Mondes souterrains, 20 000 lieux sous la terre. Avec cette exposition qui se tient jusqu'au 22 juillet au Louvre-Lens, le but est de "faire traverser différents états au visiteur, des états les plus sombres et inquiétants aux plus lumineux et féconds", explique Gautier Verbeke, l'un des commissaires.
Grottes, volcans, mines et métro, ce nouveau parcours explore un thème culturellement foisonnant et cher au territoire qui entoure le musée, construit sur une ancienne fosse minière. "Nous avons voulu évoquer le mineur comme une figure héroïque, car elle ancre le propos dans la réalité. Les mineurs ont fait l'expérience concrète des mondes souterrains, ils l'ont racontée et écrite. Cette expérience est documentée et donne une consistance réelle en plein cœur de l'exposition", détaille encore Gautier Verbeke.
De Charon, passeur des Enfers dans la mythologie grecque, à Satan, maître des ténèbres dans l'imaginaire chrétien, en passant par les personnages de La Divine comédie de Dante Alighieri, l'exposition retrace dans un premier temps les diverses représentations faites des mondes souterrains, longtemps sinistres et craints. Dans son tableau Le Gouffre (vers 1898), Alphonse Mucha, bien loin des couleurs vives et des traits souriants qui caractérisent ses célèbres affiches, a ainsi opté pour des couleurs particulièrement sombres, entre rouge, gris et noir, pour représenter des personnages squelettiques prostrés dans l'obscurité.
Les trésors souterrains
C'est également dans les entrailles de ce monde souterrain que tout commence, comme le rappelle l'œuvre Humus de Giuseppe Licari. Une souche d'arbre a été installée en hauteur pour permettre d'en détailler les racines. "Ce sont aussi des lieux de vie où l'on découvre des pierres précieuses. Ces mondes souterrains sont multifacettes et ils reflètent tout notre environnement", raconte Anne Ténèze, directrice du musée Louvre-Lens.
Pour inviter les visiteurs à s'imaginer eux-mêmes sous terre, l'exposition mise sur un éclairage limité, la lumière du jour étant en grande partie obstruée par des volets tirés. L'installation sonore vise à imaginer les bruits du sous-sol terrestre, entre craquements, bruits sourds et silences.
Plusieurs installations invitent par ailleurs à l'immersion : l'intérieur de la Caverne de Platon de Huang Yong Ping, de plusieurs mètres de diamètre, n'est visible qu'à travers un trou de quelques centimètres creusé dans un mur. Plus loin, le visiteur passe sous une grande installation d'Eva Jospin, d'un carton finement sculpté qui ressemble de loin à de la pierre brune et donne la sensation de pénétrer dans une grotte. Ce portail invite le visiteur à traverser les époques. De l'ancien à l'urbain, des mondes mythiques au métro d'aujourd'hui, le parcours se révèle comme un miroir de nos sociétés et de l’âme humaine.
Au total, plus de 200 œuvres de toutes les époques et civilisations invitent à un fabuleux voyage, de l’ombre vers la lumière.
"Mondes souterrains, 20 000 lieux sous la terre" au Louvre-Lens jusqu'au 22 juillet 2024.
Ouvert du mercredi au lundi de 10h à 18h
Tarif plein : 11 euros / 18-25 ans : 6 euros / moins de 18 ans : gratuit.
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