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Balade au Domaine de Chaumont-sur-Loire où quinze artistes s'installent pour un été et racontent la fragile beauté de la nature

Article rédigé par Christophe Airaud
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Ils sont venus des quatre coins du monde, de toutes disciplines et de toute notoriété. Pierre Alechinsky, Lee Ufan, Fabrice Hyber... Quinze artistes contemporains exposent au Domaine de Chaumont-sur-Loire. Une promenade recommandée et possible jusqu'au 29 octobre 2023.

Depuis 2008, le Domaine de Chaumont-sur-Loire accueille chaque été, des artistes contemporains qui installent leurs œuvres dans le château ou le parc. Depuis plus de 20 ans se sont succédé Paul Rebeyrolle, Agnés Varda, Giuseppe Penone ou Sam Szafran. Qu'ils soient sculpteurs, peintres ou plasticiens, ils ont un point commun : la nature est leur terrain de création et d’exposition. Ils et elles l'observent, la décortiquent, l'embellissent ou la torturent. Et ainsi se mêlent la beauté, l'avenir incertain et la littérature.

Ce parcours se vit comme une balade, des sous-sols du château où les cloches monumentales de Kounellis semblent abandonnées jusqu'aux combles et greniers ornés par les vitraux de Sarkis. Visite guidée en images avec 15 œuvres à découvrir dans cette édition 2023.

Saison d'Art 2023 au Domaine de Chaumont-sur-Loire
(Centre d'arts et de Nature, jusqu'au 29 Octobre 2023)

Elles accueillent le visiteur dès l'entrée du Domaine. Et la balade dans les arts peut commencer. 7 sculptures qui disent "L'Esprit de la Pierre" du slovaque Vladimir Zbynovsky. Le verre et la pierre liés dans le miroir d’eau. Les reflets changeants racontent fragilité et force du monde au travers le voyage de la lumiere. Inspirant (ERIC SANDER)
Plus loin dans le parc du château se dressent, tels des totems, les sculptures en orgue balsamique de Denis Monfleur. La frappe de l’acier sur la pierre brute laisse apparaître des monuments tombés du ciel ou sortis de la Terre ? (ERIC SANDER)
Dans la grange aux abeilles, c'est une oie du Canada qui explose en vol ou s’enfuit à la vitesse de la lumière. Claire Morgan, d’origine irlandaise, crée un mobile, un équilibre où dit-elle, se mélangent "la beauté et l’horreur". Une image fantastique et un message écologique. (ERIC SANDER)
Des volcans, des chiens roi, des astres, des soleils noirs ou des rivages. Sur estampes, eaux fortes ou lithographies. Sur papier d’Arches, de Chine ou du Japon. Sur cuivre ou pierre. Tout l’univers jubilatoire des impressions de Pierre Alechinsky est rassemblé dans les étages du Château. Une rétrospective de 1948 à 2020 de l' œuvre papier d'un maitre du dessin. (ERIC SANDER)
A Chaumont, les expositions relient nature, art et littérature. Alechinsky le prouve, le roumain Râmniceanu dans la salle de billard le démontre aussi. Grand lecteur de Kafka, Borges et Eluard, il enferme les mots dans ces livres faits de bois rustre et de ferronnerie. Une bibliothèque qui semble protèger les mots et les idées. (ERIC SANDER)
De loin, c’est une étrange masse blanche et verte posée dans les écuries du Château. Un oursin géant ?  Une méduse ? "L'ultime métamorphose de Thétis" de Grégoire Scalabre est une extraordinaire pièce de céramique haute de 2 mètres et composées de 70000 amphores miniatures. Minutieuse et monumentale sculpture, elle raconte l’alliance du feu et de la terre qui sont les éléments premiers de la céramique. (ERIC SANDER)
"Je sème les arbres comme je sème les idées". Les arbres sont pour Fabrice Hyber une source d’inspiration depuis longtemps. Il était donc évident que ces toiles trouvent leur place à Chaumont. Racines,  rhizomes, verdure, monde souterrain et magique racontent des fables du monde naturel et mystérieux. Ses fresques sont des champs plantés de graines par Hyber. (ERIC SANDER)
Dans les années 2005-2011, cet artiste belge, peintre fou de rythmes et d’improvisations, crée ces tableaux abstraits mais ornementés de motifs floraux et colorés. Des fleurs superposées aux gestes fougueux du pinceau de l’artiste. Yves Zurstrassen, un peintre qui serait comme un jazzman dévoilant l’énergie et la joie sur la toile. (ERIC SANDER)
Lee Ufan a exposé au Château de Versailles ou au cimetière des Alyscamps à Arles. Les sous-sols de la tour du Roi lui étaient donc destinés. Un fil descend de la voûte datant du 15e siècle, se reflète dans le miroir contemporain, et le vertige de l’infini se dessine. Tout l’art sobre de l’artiste sud-coréen qui entraîne à la méditation est présent dans ce dispositif léger et minimaliste. (ERIC SANDER)
Restons dans le labyrinthe des sous-sols du château pour apercevoir les suspensions de Bernard Schultze. Artiste allemand très coté dans les années 80. Disparu en 2005, Chantal Colleu-Dumond commissaire de la saison d'art le sort un peu de l’oubli. Fil de fer, tissu et peinture pour ces sculptures végétales qui colorient les parois minérales des anciennes cuisines. (ERIC SANDER)
Il suffit de monter deux étages pour retrouver les fantômes de Pascal Convert. La salle à manger pouvait à l'époque de la princesse de Broglie accueillir 60 convives. Sur le plateau de la table, une plaque de verre et 40 torchères. Mémoire désordonnée des fastes d'antan ou vestige de l'Histoire, ces sculptures en plâtre semblent avoir été oubliées par les habitants du château. (ERIC SANDER)
Ce pourrait être les bijoux de la princesse de Broglie, tellement sont magnifiques ces brindilles, herbes des champs et cupules de chênes dorées à la feuille d’or au pinceau. Sophie Blanc, doreuse ornemaniste connaît si bien cette technique qu’elle transforme ces végétaux fragiles en chef d'œuvres d’émerveillement. Sous les doigts de Sophie Blanc, la Nature devient trésor, une infinie manière de la respecter. (ERIC SANDER)
Les martinets, oiseaux en voie de disparition, pourront dire merci à l'artiste belge Bob Verschueren. Trois branches dressées vers le ciel, 250 boites qui font nichoirs, le tout forme dans le parc une élégante sculpture. Les oiseaux ont toujours aimé se poser sur les cimes de statues. Les martinets de passage trouveront refuge à Chaumont. (ERIC SANDER)
Après l'averse et les lumières de la Touraine après la pluie, dans le parc historique au côté des œuvres de Pénone ou d’El Anatsui, voici un sous-bois de branches enchevêtrées, des sculptures en ciment et ferrailles. Ce sont 'Les chemins croisés" de Lionel Sabatté. "C’est une manière d’envisager l’après, d’aborder la question du recyclage, (…) du prendre soin" dit l’artiste au magazine Connaissance des arts. (ERIC SANDER)
La promenade se termine au bout du parc où s’élèvent ces guetteurs, ces silhouettes majestueuses et longilignes. Des totems en chêne traité à l’huile de lin. Au toucher cela suinte encore le végétal et le visiteur hésite entre des vigies protégeant le domaine et d’inquiétants mais discrets observateurs de la Nature environnante. Ce sont les Figures de Christian Lapie (ERIC SANDER)

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