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Villes souterraines, nouvel eldorado des architectes ?
Imaginer et construire des villes souterraines. L’idée n’est pas nouvelle. Mais face aux enjeux démographiques, elle revient sur le devant de la scène. Pour trouver de nouveaux espaces dans des villes déjà saturées, les architectes se tournent vers le sous-sol, à l’image de ce projet imaginé pour la ville de Mexico. "Earthscraper", c'est le nom de cette mini-ville souterraine de 65 étages.
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Reportage : Christophe de Wallambras et Guillaume Beaufils
L’homme n’a pas attendu 2013 pour se dire que le sous-sol pouvait devenir un lieu d’habitat et de vie. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre en Capadoce (Turquie) où près de 200 villes souterraines ont été recensées dont 36 comportent trois niveaux, voire davantage. On y trouve tout le « confort » : système d'aération par de grandes cheminées et un système d'arrivée et d'évacuation d'eau, mais aussi des couloirs et des escaliers qui permettaient de passer d'une habitation à l'autre. On estime que près de 200.000 personnes auraient vécu dans ces cités enfouies, il y a plus de 100 00 ans.
Beaucoup plus près de nous, en France, le premier visionnaire en termes d’urbanisation du sous-sol fut Edouard Utudjian. Dans les années 30, cet urbaniste va fonder le GECUS, le Groupe d’études et de coordination de l’urbanisme souterrain. Dans un manifeste, il insiste sur la nécessité d’avoir recours à « la troisième dimension, aux sols des villes pour créer de nouvelles voies et des parcs de stationnement »afin de pallier l’encombrement des grandes agglomérations. Mais pour lui, pas question d’habitat sous terre ; il réserve cet espace aux « entrepôts, archives, dépôts frigorifiques, usines, salles d’exposition, de spectacle, gares ferroviaires et routières». Le Gecus rassemblera près de 400 membres de par le monde : ingénieurs, architectes, géologues, juristes, chimistes, géotechniciens…Mais malgré tout, la France ne sera pas pionnière dans ce domaine, contrairement à Montréal, aux pays scandinaves, au Japon.
Le sous-sol présente des atouts non-négligeables : économie de matériaux, propriétés thermiques (en sous-sol, l’environnement climatique est constant), solidité (les cavités souterraines résisteraient beaucoup mieux aux séismes que les ouvrages en surface). Mais construire en sous-sol génère aussi des inconvénients liés aux contraintes naturelles mais aussi à la capacité à créer des interfaces avec l’extérieur car vivre dans un espace clos, coupé du monde « d’en-haut » peut s’avérer extrêmement angoissant pour bon nombre de personnes.
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