Notre-Dame : quelle reconstruction ?
Alexandre Gady, professeur à la Sorbonne et historien de l'architecture, est l'invité du Soir 3. Il revient sur le projet de loi qui fait débat autour de la reconstruction de Notre-Dame de Paris.
Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 72 % des Français ne veulent pas d'une loi d'exception. Est-ce indispensable ? "Je crois que le sondage exprime la sagesse des Français, on voit bien que toute cette opération est une opération de communication lancée par le président de la République dans l'émotion de l'incendie, et peut-être que tout ça lui échappe en réalité (…) toutes les lois françaises sur le patrimoine sont très bien faites, ce système fonctionne depuis deux siècles, il n'y a jamais eu besoin de loi d'exception", détaille le président de Sites et Monument, Alexandre Gady.
Le projet prévoit notamment de déroger à certaines règles d'urbanisme. "Ma position est celle d'un citoyen abasourdi par le raisonnement du gouvernement. Les députés de LREM nous disent : 'ne vous inquiétez pas, on va faire des dérogations, mais on ne s'en servira pas', alors pourquoi les faire ?", questionne Alexandre Gady.
Délai beaucoup trop court
L'historien qui s'interroge aussi sur un autre problème. "Ensuite sur l'intelligence du sujet. On nous explique que ce serait pour aller plus vite, parce qu'il y a des retards qui pourraient être dus à des autorisations administratives. Mais qui livre les autorisations administratives sur un chantier ? L'État…on retombe sur le péché originel de cette affaire, c'est la précipitation avec laquelle l'exécutif s'est emparé d'un dossier compliqué. Quand on dit cinq ans les JO, ça ne peut pas fonctionner". Un délai donc trop court ? "Quand il (Emmanuel Macron) a annoncé ces paroles, on n'avait même pas fini de sécuriser. Avec l'eau on va avoir des dégâts postérieurement à l'incendie. On ne sait pas encore dans quel état sera la structure", précise l'historien.
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