Située à quelques minutes de la gare Saint-Lazare, entre Asnières-sur-Seine et Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine, cette gare doit son nom à son architecte, Juste Lisch (1828-1910), qui a également dessiné et conçu les gares de Porte-Dauphine, de Javel et des Invalides mais surtout celle de Saint-Lazare. Elle pourrait en raconter des choses car la gare Lisch a vu la Tour Eiffel s’édifier petit à petit, à l’occasion de l’Exposition Universelle.Reportage : F. Hovasse / N. Cohen / D. Robert Récapitulons : la gare Lisch fut donc embarcadère du Champs-de-Mars puis gare des Expositions universelles de Paris de 1878 et 1889 avant d’être démontée et déplacée, en 1897, Impasse de Carbonnets, à la frontière entre Asnières-sur-Seine et Bois-Colombes. A partir de 1924, elle devient le terminus de la ligne électrique Saint-Lazare / Bois-Colombes. Cette activité cesse en 1936. Commence alors la phase d’oubli. Le bâtiment, propriété de Réseau Ferré de France devient un lieu de stockage mais se détériore peu à peu. La gare Lisch sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel (DR) En 1985, le bâtiment est sauvé in extremis de la démolition grâce à un passionné d’histoire ferroviaire. Cette année là, la gare est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Et c’est tout. Elle continue depuis à tomber en décrépitude. Des projets sont évoqués mais aucun ne voient le jour. Certains veulent une reconstruction à l’identique dans une autre ville. Une perspective qui déplaît aux habitants d’Asnières. En 2012, un collectif voit le jour pour sauver ce patrimoine exceptionnel en faisant un appel aux dons via FaceBook et le site Gare Lisch Opération Renaissance. Un lieu mixte, avec des activités culturelles et économiquesNicolas Sirot, l’initiateur de cette mobilisation veut donc transformer la gare Lisch en "cité du voyage, de l'aventure et de l'exploration". Autour de ces thématiques, le lieu pourrait abriter un espace culturel, des espaces de bureaux pour des entreprises spécialistes du voyage, un espace bar-restauration mais aussi des salles de réception louables par les professionnels et les particuliers. Mais la mairie d’Asnières a reçu d’autres propositions (galerie d’expo, école de cirque) et n’exclut pas de déménager le bâtiment dans le parc Robinson, sur les berges de la Seine, les études montrant que pour rénover le bâtiment, il faudrait de toute façon le déconstruire. Quelle que soit la solution choisie, elle sera toujours meilleure que cet abandon inacceptable, surtout dans un pays qui s’enorgueillit (à juste titre) d'avoir créé des Journées du Patrimoine !