"À nos amours", l'exposition qui remet tout en question au musée des Confluences à Lyon
"C'est quoi l'amour ?" Une question simple, mais aux réponses infinies. C’est cette émotion complexe, aux facettes multiples, que l'exposition À nos amours interroge au musée des Confluences à Lyon, jusqu’au 25 août 2024.
L'amour est disséqué sous toutes ses formes, de celui qui nous voit naître à celui qui unit deux amitiés ou qui s'épanouit dans la sexualité. Tests interactifs, objets, films et podcasts invitent les visiteurs à une réflexion profonde sur leurs expériences et perceptions de l'amour.
Je t’aime, te amo, ich liebe diche
Dès l'entrée, le visiteur est accueilli par des chuchotements murmurants "je t'aime, je t’aime, je t’aime" dans toutes les langues, le rythme du cœur battant et une scénographie inédite. Plongée dans le noir ponctué de néons colorés, l’atmosphère est saisissante.
Initialement présentée au Palais de la découverte à Paris, l’exposition a été empruntée par le musée des Confluences à Lyon et agrémenté par une collection de 135 objets, soigneusement choisis pour illustrer les différents types d’amours à travers les époques, les cultures et les espèces. À nos amours dialogue entre les perspectives scientifiques, artistiques et sociétales.
"Pour enrichir cette exposition, on a travaillé sur la confluence des savoirs."
Héléna Ter Ovanessianchargée de projet
Amour pluriel
L’exposition se décline en deux dimensions : l’amour que l’on reçoit et l’amour que l’on transmet. Maëlle est une jeune maman, émue aux larmes, face aux petits chaussons exposés, elle ne peut s’empêcher de penser à son fils : "le cœur qui bat me rappelle le monitoring", confie-t-elle. Et chacun en va de son interprétation, mais l’émotion est la même. Pour Julien, qui a une relation conflictuelle avec ses parents, l’exposition est une véritable thérapie qui lui a permis de "prendre conscience du travail à accomplir sur moi-même pour ne pas reproduire un amour toxique. Grâce au quiz sur l’attachement, j’ai compris que mon passé pouvait impacter mon futur". Mais, "tout ce qui compte, c'est d’aimer, c’est vital, même si c’est imparfait", le réconforte son ami Pierre, illustrant alors la variété de réactions face à cette exploration de l'intimité. Sarah, 42 ans, est elle-même maman, mais face à la déclaration de son papa à sa maman, elle se dit gênée : "On n’a pas forcément l'habitude de les entendre se dire 'je t'aime', c'est un peu tabou dans notre famille."
Ces témoignages balaient d’un revers de main, toutes les théories anciennes sur l’amour. Loin est le mythe antique d'Aristophane, qui prétend que les humains étaient à l’origine des êtres fusionnés jusqu’à ce que Zeus décide de les punir en les séparant. Depuis, les hommes et les femmes sont à la recherche de leur moitié. Autrefois, on faisait la cour ou on entretenait des relations épistolaires. Aujourd'hui, on a des crushs, à qui on envoie des "sextos" en virtuel. La séduction a évolué à travers les époques.
Au centre de l’exposition, un tableau de bord, projette des textos. À l’aide de bouton, on peut choisir le type de relation et s’en inspirer. Cette mutation de l’amour, on la doit beaucoup à l'ère du numérique. Louise et Sofia, discutent des différentes formes d'amour qu'elles expérimentent et partagent en ligne, "queer", "homo romantique", des termes qui soulèvent des questions sur la place de l'intelligence artificielle dans nos relations amoureuses. "Est-ce que ça aide ou est-ce qu'on s'enlise dans une histoire sans fin ?", interroge Louise.
Malgré une affiche discrète, À nos amours se révèle être une plongée profonde dans les mystères de l'amour. Éducative, elle offre aux visiteurs une opportunité de réfléchir sur cette émotion universelle qui, au fil des âges, continue de définir notre existence.
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