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1.500 tableaux perdus durant la Seconde Guerre mondiale retrouvés

Près de 1.500 tableaux de maîtres, dont Picasso, Matisse et Chagall, confisqués par les nazis ou vendus par des Juifs persécutés, ont été découverts dans un appartement plein d'ordures à Munich, a révélé le journal allemand Focus. L'ensemble est estimé à environ un milliard d'euros.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Patrick Pleul Maxppp)

Selon l'hebdomadaire Focus , ces tableaux de grands maîtres du XXe siècle, dont des Picasso, des Chagall, des Matisse ou des maîtres allemands comme Emil Nolde, Franz Marc, Max Beckmann et Max Liebermann, sont estimés à environ un milliard d'euros. Ils étaient entreposés dans l'appartement d'un octogénaire. Les tableaux avaient été découverts par la police allemande en 2011, mais cette découverte n'avait jamais été rendue publique jusqu'à l'article de Focus .

Gurlitt, collectionneur d'origine juive et... proche des nazis

D'après Focus , le père de l'octogénaire était un célèbre collectionneur

allemand, Hildebrand Gurlitt, qui avait acheté ces tableaux dans les années 30 et 40. Ces oeuvres avaient été soit confisquées par les nazis à des Juifs et revendues ensuite, soit vendues à bas prix par des Juifs en fuite. Ou encore confisquées par des agents du Troisième Reich parce que considérées comme de "l'art dégénéré" - par opposition à l'art officiel prisé par Hitler - et revendues également ensuite par les nazis.

Hildebrand Gurlitt, au départ peu apprécié des nazis notamment à cause d'une grand-mère juive, sut grâce à ses innombrables contacts et à ses immenses connaissances artistiques se rendre indispensable auprès des dignitaires du IIIe Reich. Il fut ainsi notamment chargé par le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, de vendre dans des pays étrangers des tableaux d'"art dégénéré" exposés dans des musées allemands.

Conserves périmées et tableaux de maîtres

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Hildebrand Gurlitt s'est défendu de ses accointances avec les dignitaires du IIIe Reich, en mettant en avant ses origines juives et sa non-appartenance aux organisations nazies. Il affirma égalemant avoir aidé des Juifs et des artistes persécutés en achetant leurs biens.

Pendant près de cinquante ans, son fils, un solitaire sans profession atteint de syllogomanie, un trouble obsessionnel qui pousse à une accumulation compulsive d'objets divers, a gardé ces tableaux dans des pièces sombres de son appartement rempli de boîtes de conserve périmées et de détritus. Au fil des ans, il a vendu certains de ces tableaux et a vécu du produit de ces ventes. Parmi les oeuvres découvertes se trouve un tableau d'Henri Matisse qui avait appartenu auparavant au collectionneur juif Paul Rosenberg, forcé d'abandonner sa collection lorsqu'il a fui Paris, écrit Focus .

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