Toulouse, Lille... le mouvement d'occupation des théâtres s'étend
Depuis le 4 mars, des intermittents du spectacle et professionnels de la culture occupent des théâtres pour protester contre la fermeture des lieux culturels. De Lille à Toulouse, le mouvement prend une ampleur nationale.
La contestation des intermittents et artistes face à l'absence de perspectives, née au Théâtre de l'Odéon le 4 mars, s'étend aujourd'hui à une dizaine d'établissements malgré les dernières annonces de Roselyne Bachelot. Après le Théâtre de la Colline, dans l'Est parisien, le Théâtre national de Strasbourg (TNS), le Théâtre Graslin à Nantes... Le Théâtre du Nord à Lille et le Théâtre de la Cité à Toulouse viennent de rejoindre le mouvement.
"On ne s'attendait pas à être si nombreux"
Quelque 200 personnes réunies jeudi au théâtre toulousain de la Cité ont voté l'occupation immédiate de cette scène nationale. "On ne s'attendait pas à être si nombreux", a déclaré, ravie, une manifestante qui a ouvert l'assemblée génerale.
De nombreuses pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire "nous ne sommes pas une variable d'ajustement" ou encore "nous avons des propositions" ont été accrochées à l'extérieur du bâtiment ou dans le grand hall où se tenait la réunion. Outre la réouverture des lieux culturels, les manifestants réclament le retrait de la réforme du chômage, ainsi que la prolongation de l'année blanche pour les intermittents du spectacle ou son élargissement à tous les travailleurs précaires et saisonniers.
"Moi j'arrive encore à nourrir mes enfants. Et il y a des tas de gens qui n'y arrivent plus dans ce pays. Parce que nous ne travaillons pas dans des structures suffisamment solides pour assurer de l'activité partielle. Il y a besoin d'une prolongation des droits pour ces gens-là mais surtout pour l'ensemble des précaires de ce pays" réclame Benjamin Nakkach, comédien intermittent.
Malgré cette occupation, le Théâtre de la Cité continue de fonctionner. Répétitions, ateliers et captations se poursuivent. Un soulagement pour Stéphane Gil, le directeur de ce centre dramatique, qui soutient d'ailleurs le mouvement. "Il y a la nécessité d'être solidaire, d'être tous ensemble. Nous pointons les mêmes revendications, nous sommes face à la même inertie, à la même incompréhension".
A Lille, des apprentis comédiens lancent la mobilisation
Jeudi soir, le Théâtre du Nord, centre dramatique national situé sur la Grand place de Lille, a rejoint le mouvement, cette fois à l'initiative d'apprentis comédiens. "Mercredi, il y a eu une prise de position de la part de nos élèves de l'École du Nord (école professionnelle supérieure d'art dramatique) pour rejoindre le mouvement engagé dans plusieurs théâtres en France. Jeudi, des intermittents ont demandé à occuper le théâtre et ont été accueillis par notre directeur", a expliqué une porte-parole de la direction.
David Bobée, nouveau directeur du Théâtre du Nord a affirmé son soutien plein et entier à cette nouvelle mobilisation : "Nous partageons un objectif commun: que revive au plus vite le spectacle vivant".
Une vingtaine de personnes ont ainsi pénétré les lieux, "une quinzaine restant dormir sur place", ce nombre étant "limité pour des raisons sanitaires", a précisé la porte-parole. Les manifestants sont pour la plupart membres de la SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes) ou des InterLuttants du Nord. Le mouvement doit se poursuivre jusqu'à dimanche soir, un important concours de recrutement étant prévu lundi.
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