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Théâtre. Une compagnie belge ressuscite la comédie musicale "Les Parapluies de Cherbourg"

Après Charleroi et Liège en décembre, la comédie musicale belge "Les Parapluies de Cherbourg", adaptation du film de Jacques Demy, arrive en France samedi.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière, Edité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Scène de l'opéra "Les Parapluies de Cherbourg", mis en scène par Emmanuel Dell'Erba. (GAËL BROS)

Après Le Violon sur le toit en 2016, la compagnie belge Ars Lyrica retrouve le chemin de Reims avec Les Parapluies de Cherbourg, 54 ans après le succès planétaire de Jacques Demy. Le spectacle est à l’affiche, samedi 13 janvier 2018, à l’opéra de Reims.

"Les Parapluies de Cherbourg" à l'opéra de Reims : un reportage de Laurent Vallière

Première vraie adaptation sur scène des Parapluies de Cherbourg, cette comédie musicale mise en scène par Emmanuel Dell'Erba est fidèle au film de 1964. Tout est là : le contexte de la guerre d’Algérie, l'histoire d’amour entre un mécanicien et une jeune fille pour laquelle sa mère vendeuse de parapluies préfèrerait un meilleur parti, des mécaniciens qui dansent dans un garage, un mariage entre l’héroïne et un homme riche qui ressemble à un enterrement de première classe.

La scène est découpée comme des cases de bandes dessinées qui s’ouvrent et se ferment. Sur scène, un cameraman filme des gros plans projetés sur grand écran. "On est parti de l'idée du film, les couleurs de Jacques Demy, parce que c'était très propre au film, mais on ne voulait pas copier", raconte Emmanuel Dell'Erba, le metteur en scène.

Il n'était pas question de refaire une version scénique du film. C'est pour cela qu'on a choisi la sobriété et des cadres fixes.

Emmanuel Dell'Erba, metteur en scène

à franceinfo

Scène de l'opéra "Les Parapluies de Cherbourg", mis en scène par Emmanuel Dell'Erba. (GAËL BROS)

"On a aussi voulu créé le clin d’œil au film avec les espaces clos. C'est presque comme une pièce de théâtre : ça se passe dans des espaces clos, dans des décors, dans des chambres, dans des appartements", poursuit le metteur en scène.

Une brune à la place de la blonde

C’est la brune Camille Nicolas qui reprend le rôle créé par la blonde Catherine Deneuve. Ce choix apporte une nervosité différente au personnage de Geneviève.

La jeune comédienne, amatrice de Catherine Deneuve, a dû beaucoup travailler pour son premier grand rôle sur scène : "Je suis une énorme fan de 'Peau d'âne' et je connaissais bien 'Les Demoiselles de Rochefort', confie-t-elle, mais finalement 'Les Parapluies' est l'un de ceux que je connaissais le moins en fait, c'est ça qui est drôle,  Mais, j'ai appris à découvrir."

"Il a fallu apprendre avec les partitions, donc 180 pages de partitions où le texte cette fois-ci n'est qu'en musique, poursuit Camille Nicolas. C'est un travail que je n'avais jamais fait. C'est-à-dire qu'il n'y a aucune phrase que je parle, je chante tout. C'est comme si on devait apprendre les répliques de manière naturelle tout en gardant la sensation de la mesure, des changements de rythme et de la mélodie, tout en étant très quotidien."

C'est un exercice complètement nouveau, mais j'ai adoré le faire !

Camille Nicolas, comédienne

à franceinfo

Scène de l'opéra "Les Parapluies de Cherbourg", mis en scène par Emmanuel Dell'Erba. (GAËL BROS)

La bénédiction de Michel Legrand

Un orchestre de 20 musiciens interprète en live la partition de Michel Legrand, oscillant entre jazz, rumba et grands moments romantiques. Le compositeur de 85 ans, qui a dirigé l'orchestre lors de l'adaptation du long-métrage au théâtre du Châtelet à Paris en 2014, s'est déplacé pour la première de la comédie musicale en décembre dernier au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, en Belgique.

Michel Legrand est sorti convaincu : "C'est très bien mis en scène. J'aime beaucoup le style et l'esprit d'invention. Ça sert beaucoup le sujet et l'histoire. C'est très inventif et je suis ravi. Les voix sur scène, c'est épatant. C'est difficile à chanter. Le décor, c'est très bien, c'est le minimum, c'est parfait, c'est minimaliste, mais c'est très joli."

Les voix sur scène, c'est épatant. C'est difficile à chanter.

Michel Legrand, musicien et compositeur

à franceinfo

Après le Palais des Beaux-Arts de Charleroi et l'Opéra Royal de Wallonie à Liège en décembre, la troupe est désormais en tournée en France : à Reims puis à Roubaix.

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