Reportage "La Cantatrice Chauve" et "La Leçon" d'Ionesco jouées pour la 20 000e fois d'affilée au théâtre de la Huchette à Paris, un record du monde

La mise en scène et les décors sont inchangés depuis le 16 février 1957. Et les représentations n'ont connu que deux interruptions : en mai 68 et pendant la crise du Covid.
Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Yvon Martin, Françoise Pinkwasser, Roger Défossez, Yvette Caldas dans "La cantatrice chauve" d'Eugène Ionesco au théâtre la Huchette, à Paris, mars 2024. (DR / THEATRE DE LA HUCHETTE)

La Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco est une œuvre du théâtre de l'absurde qui raconte l'histoire de deux couples. "Ils s’échangent des banalités et critiquent l’époque", résume un spectateur qui vient pour la première fois. Cette une pièce qu’il a découverte adolescent. "J’ai dévoré toutes les pièces de Ionesco à cette époque-là", confie-t-il. 

La pièce se produit depuis 67 ans au théâtre de la Huchette, l’un des plus petits théâtres parisiens avec ses 90 places.

"Vous allez assister à la mise en scène d’origine de Nicolas Bataille, dans les décors d’origine de Jacques Noël, avec les costumes d’origine, avec les comédiens d’or…  (rires) toujours renouvelables."

Franck Desmedt, directeur de la Huchette

sur scène

Bien sûr, les comédiens ne sont pas d'origine mais presque. Certains comme Didier Bailly sont là depuis des décennies. "Je travaille au théâtre de la Huchette dans La Cantatrice chauve depuis 37 ou 38 ans, je ne sais plus exactement. C’est un texte extrêmement fort. Chaque soir, je suis émerveillé d’entendre les répliques de mes partenaires. Le génie, ça ne s’explique pas".

Les dialogues sont absurdes et la mise en scène précise, étonnante. C'est la même depuis le 16 février 1957. "C’est unique au monde. Il n’y a que deux fois où ça a été arrêté, en mai 68 et pendant la crise du Covid, explique Franck Desmedt. Sinon, ça joue tous les soirs du mardi au samedi avec un remplissage qui nous réjouit parce que les gens viennent du monde entier maintenant pour retrouver la mise en scène d’origine".

Cette pièce attire beaucoup de jeunes qui ont étudié le texte, c'est un tiers du public. Il y a également de nombreux étrangers et des fans, comme Françoise, 85 ans. "C’est le côté absurde que je trouve complètement extraordinaire, confie l’octogénaire qui a vu la pièce une vingtaine de fois depuis l'âge de 15 ans. Ce n’est jamais la même chose", assure-t-elle. Car si la pièce ne change pas, les mots, les dialogues de Ionesco résonnent toujours autant à notre époque.

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