Le jeune comédien varois Killian Chapput propose une performance physique de "La Métamorphose" de Kafka
Un seul-en-scène qui explore le corps dans tous ses états, présenté au théâtre du Strapontin à Marseille les 18 et 19 mars 2022.
Comment sublimer le laid ? Comment interpréter un monstre de la littérature classique ? Comment faire vivre les corps empêchés ? Autant de questions auxquelles le comédien Killian Chapput tente de répondre dans un seul en scène intense. Adaptée par la metteuse en scène Stéphanie Slimani, La métamorphose de Kafka est à découvrir au théâtre du Strapontin de Marseille les 18 et 19 mars 2022.
Les états du corps
À 24 ans, Killian Chapput est un jeune comédien qui explore le corps dans tous ses états. Formé au Conservatoire de Toulon, il interprète des textes, il joue des personnages et il danse sans relâche. "Avec la danse j'ai découvert les états de corps et la vérité. Le texte nous aide aussi à trouver le sublime. Avec les deux ensembles je me sens vraiment à mon aise", explique-t-il. Un physique intemporel et puissant qui a séduit la metteuse en scène Stéphanie Slimani.
Pour cette nouvelle aventure, elle a proposé à Killian Chapput d’interpréter Gregor Samsa. Ce personnage de La Métamorphose qui se réveille transformé en cafard, confiné dans sa chambre et dans ce nouveau corps. Le comédien incarne le représentant de commerce et son étrange transformation. "On a travaillé l'animalité par son corps, il y a une scène où il n'y a que ses omoplates qui travaillent, il se déforme le corps pour donner des angles nouveaux", détaille-t-elle.
Voyage sensoriel et sensible
Pour donner vie à la célébre nouvelle écrite en 1912 par Franz Kafka, Stéphanie Slimani a confié à son complice le compositeur Benoît Olive le soin de créer une partition sonore digne de l’étrangeté de l'histoire. Un univers surréaliste, un peu dadaïste et très inspiré des films de David Lynch où une voix off et des sons hypnotiques et organiques attirent le personnage dans cet autre monde. "J’ai travaillé autour du champ lexical de l’insecte, avec des bruits de digestion, de grouillement, de mastication, mais sans être illustratif. Tout est déformé, avec beaucoup d’effets", raconte Benoît Olive.
Comme dans le texte original de Kafka, il y est question de l'aliénation par le travail, de la discrimination par l’altérité et du handicap imposé par ce nouveau corps. Il en ressort une création à la fois chorégraphique et théâtrale qui invite le spectateur à un voyage sensoriel et sensible.
"La Métamorphose" 18 et 19 mars, au théâtre du Strapontin à Marseille.
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