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"Le Fils" de Florian Zeller : Yvan Attal nous sauve de justesse du mélodrame

Après "La Mère" (Catherine Hiegel en dépression), "Le Père" (Robert Hirsch atteint de la maladie d’Alzheimer), dans la famille de Florian Zeller voici "Le Fils". Et ce fils ne va pas bien du tout. Incarné par Rod Paradot face à son père Yvan Attal, ce drame qui accumule les clichés et les effets appuyés finit par lasser.
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Rod Paradot et Yvan Attal dans "Le Fils" de Florian Zeller
 (Lisa Lesourd)

Pierre (Yvan Attal), avocat tenté par la politique, vient d’avoir un enfant avec Sofia, sa nouvelle compagne. Son ex qu’il a quittée (Anne Consigny) l’alerte sur leur fils de 17 ans, Nicolas (Rod Paradot). Il ne va plus en classe depuis plusieurs mois, se renferme quand il ne s’oppose pas à sa mère avec violence. Et d’ailleurs très vite l’adolescent décide de retourner vivre chez son père. Donc avec Sofia et le nouveau bébé.

Manque de rythme et de profondeur 

Florian Zeller veut nous parler du mal-être d’un adolescent, mais sans creuser suffisamment son personnage. Rien n’éclaire son décrochage, sa dépression, en dehors du divorce mal vécu de ses parents. "Je sais pas" est sa seule explication.

D’une scène à l’autre on pressent que le pire est très probable, et on souhaiterait presque qu’il se produise pour en finir. La mise en scène de Ladislas Chollat échoue à donner du rythme à cette pièce trop linéaire. Chaque changement de tableau est systématiquement ponctué de musiques emphatiques qui finissent par tuer l’émotion et nous faire sortir les griffes.

Rod Paradot, révélé dans "La Tête Haute" d’Emmanuelle Bercot a une présence forte, inquiétante et singulière, mais son jeu par moment, aurait mérité davantage de retenue.
Rod Paradot et Yvan Attal
 (Lisa Lesourd)

Yvan Attal sobre et poignant

Yvan Attal incarne avec une belle sincérité ce père dépassé, prêt à tout pour aider son fils, soucieux d’éviter de reproduire les erreurs de son propre père, son indifférence. Il est juste, sobre, poignant. Sofia la compagne lucide et patiente est incarnée avec finesse par Elodie Navarre. Dans le rôle de la mère, Anne Consigny met beaucoup d’émotion, mais sa diction est perfectible et elle manque de nuances à l’image de son personnage.

Un rebondissement quelque peu prévisible nous sort de l’engourdissement qui nous guettait. Sur cette question du mal de vivre des ados, on aurait préféré un documentaire bien fouillé à ce mélodrame. Heureusement Yvan Attal tient le fil jusqu’au bout, évitant à ce troisième et dernier volet de la trilogie familiale de Florian Zeller, de finir en fiasco.
  (DR)

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