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Agnès Jaoui reprend "Un air de famille" avec une distribution aux petits oignons

Après avoir interprété avec Jean-Pierre Bacri, "Les Femmes savantes" au théâtre de la Porte Saint-Martin, Agnès Jaoui met en scène dans la même salle "Un air de famille" (en alternance avec "Cuisine et dépendances"), la pièce qu’elle a écrite avec Jean-Pierre Bacri en 1994. Bien sûr on y court !
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
"Un Air de Famille" au Théâtre de la Porte-Saint-Martin
 (Pascal Victor)

Cette fois Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ne font pas partie de la distribution, mais 23 ans après, leur sens de l’observation et leur talent d’écriture font toujours mouche.
 
Tous les vendredis, deux frères, leurs femmes, leur jeune sœur et leur mère se retrouvent dans le bistrot du frère ainé, Henri, avant d’aller au restaurant. Seulement voilà, la femme d’Henri téléphone qu’elle ne viendra pas : elle quitte son mari. La soirée d'anniversaire va tourner au règlement de compte.  

Gregory Gadebois, Catherine Hiegel, Léa Drucker, Jean-Baptiste Marcenac
 (Pascal Victor)

Egoïsme, incompréhension, rancune, l’air de rien et par petites touches, on passe de l’anecdote à la satire. Et ce qui nous frappe, encore aujourd’hui, c’est qu’il s’agit d’un texte écrit par des auteurs-acteurs qui connaissent les acteurs !

Tendresse, férocité et économie de jeu

La nouvelle distribution de cette cruelle comédie familiale est aux petits oignons, avec tout ce qu’il faut de tendresse, de férocité et d’économie de jeu. 

Catherine Hiegel est une mère qui depuis longtemps a distribué les rôles de chacun au sein de la cellule familiale, sa présence de femme revenue de tout est un régal. Dans le rôle de la belle fille soumise et apparemment bêbête, qui au cinéma avait lancé Catherine Frot, Léa Drucker est absolument parfaite, dévoilant son personnage avec ce qu’il faut de retenue. Dans le rôle du fils abandonné, Grégory Gadebois joue formidablement de son physique de gros bougon avec l’extrême sensibilité qu’il met dans tous ses rôles.  
Nina Meurisse, Jean-Baptiste Marcenac, Gregory Gadebois, Catherine Hiegel
 (Pascal Victor)

Laurent Capelluto, qu’on a beaucoup vu au cinéma mais dont c’est le premier rôle au théâtre, fait preuve d’une belle sensibilité dans le rôle du serveur. Nina Meurisse en jeune sœur garçon manqué et Jean-Baptiste Marcenac en fils admiré et égoïste complètent la distribution.
 
On citera le magnifique travail du décorateur, Alban Ho Van. Ce café des années 1950, on pourrait passer tout le temps de la pièce à le détailler tellement il sonne vrai. Agnès Jaoui, oubliant la mise en scène de la création, réorchestre avec habileté et humour et sans chercher à la rendre contemporaine, cette pièce qui a vraiment fait connaître son couple et qui 23 ans après n’a pas pris une ride.
 

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