"Il y a un climat méfiant et inquiet sur le radicalisme, l'intégrisme, l'intolérance", estime Riss
Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, est l'invité des "4 Vérités" de France 2, lundi 21 octobre.
Une minute quarante-neuf secondes, c'est le titre du livre de Riss, publié aux éditions Actes Sud. C'est aussi le temps qu'a duré l'attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Douze personnes ont été assassinées ce jour-là et Riss a lui-même été blessé à l'épaule. "Il y a toujours la crainte que l'on oublie ou, disons, que l'on se souvienne mal, que des inexactitudes s'accumulent avec le temps, parfois la mémoire aussi réécrit les choses", indique Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo et invité des "4 Vérités" de France 2, lundi 21 octobre.
Ce livre est aussi un coup de gueule contre les "collabos". Qui sont-ils ? "C'est surtout les intellectuels, à ceux qui sont outillés intellectuellement pour penser, pour peut-être aussi aider le grand public à y voir plus clair et qui finalement ne font pas ce travail. Devant le danger, ils préfèrent se mettre en retrait et ont des positions de prudence que je déplore", indique Riss.
Ne pas "rire de tout n'importe comment"
Le directeur de Charlie Hebdo défend toujours l'humour. "C'est vital, c'est ce qui vous fait traverser les épreuves, c'est ce qui vous permet de relativiser un tout petit peu, de faire un pas de côté, de supporter des choses qui sont en vérité assez insupportables. [...] L'humour est toujours quand même un peu possible, il ne s'agit pas de rire de tout n'importe comment", précise-t-il.
Le débat sur la laïcité s'est ravivé à la suite d'une scène au conseil régional de Bourgogne, concernant une femme portant le voile, prise à partie par un élu RN. "Le comportement de l'élu qui a fait cela est déplorable, on n'a pas à montrer du doigt une personne dans un lieu public comme cela", juge Riss.
Existe-t-il un climat islamophobe en France ? "Je pense qu'il y a un climat méfiant et inquiet sur le radicalisme, sur l'intégrisme, sur l'intolérance. Et les gens voient le voile, à tort ou à raison, comme le symbole de cette tendance-là. Donc il ne faut pas non plus balayer d'un revers de manche ces inquiétudes auxquelles il faut répondre autrement que par des pétitions sur l'islamophobie parce que c'est des dialogues de sourds qui n'en finissent pas", conclut Riss.
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