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Comédie musicale : Sondheim donne vie à une toile de Seurat au Châtelet

Jusqu’au 25 avril, le Théâtre du Châtelet à Paris accueille pour la première fois en France « Sunday in the Park with George », une comédie musicale signée Stephen Sondheim, le parolier de "West Side Story". Le spectacle est directement inspiré d’une toile de Georges Seurat, « Un dimanche après-midi à la Grande-Jatte » qui est restitué sur le plateau avec tout l’univers du peintre.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Sunday in the Park with George" pour la première fois en France
 (France 3 Culturebox)
Reportage : Dominique Poncet et Nathalie Berthier, A. Rezkallah, Yan Saidani
Ce spectacle, c’est d’abord l’histoire d’un tabelau, une grande toile (2 mètres sur 3) du peintre pointilliste et divisionniste Georges Seurat réalisée entre 1884 et 1886 et intitulée "Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte".

Cette île de la Seine située à l’ouest de Paris  était, à la fin du XIXè siècle, un lieu de rencontres et de promenades pour les parisiens de différentes classes sociales, ouvriers et bourgeois s’y croisaient en effet. Le tableau présente une cinquantaine de personnages  qui semblent ne pas se voir. C’était la volonté de Seurat qui a employé la technique de division de la couleur en petits points, donnant à sa toile une luminosité froide et une raideur à ses personnages, soulignant le manque de communication entre eux.

Cette oeuvre, qui a demandé deux ans de travail à Seurat, a été exposée pour la première fois en 1886 lors de la huitième exposition du groupe impressionniste où il fit l’objet de sarcasmes, la critique qualifiant de "bonshommes en bois" les personnages du tableau. "Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte" est exposé aux Etats-Unis, à l’Art Institute de Chicago qui l'a acquis en 1924.
« Un dimanche après-midi à la Grande-Jatte » de Georges Seurat
 (Art Institute de Chicago.)
C’est en regardant cette toile que Stephen Sondheim et James Lapine, l’auteur du livret, ont eu le déclic. « Cela ressemble à une pièce de théâtre » aurait dit le parolier de West Side Story. A partir de là, les deux hommes ont raconté l’histoire de Seurat et celles des personnages.
Le peintre Georges Seurat devant sa toile
 (Marie-Noëlle Robert - Théâtre du Châtelet)
Ils ont imaginé le travail harassant du peintre, qui met au point une nouvelle technique. Un enjeu qui va lui faire négliger « Dot » , sa maîtresse, qui attend un enfant. Si le premier acte se situe au XIXè siècle, le second propulse le spectateur à Chicago en 1984 dans la vie du petit-fils de Georges Seurat, un artiste plasticien américain qui s’interroge sur son manque d’inspiration et sur les raisons du succès de son illustre aïeul dont il porte le prénom.
« Sunday in the Park with George », a été créé en 1984 au Playwrights Horizons puis à Borodway et a été couronnée par le Pulitzer Prize for Drama en 1985. Pour cette version 2013,  un dispositif scénique très inventif a été conçu grâce à la Computer Generated Imagery (CGI) par le metteur en scène Lee Blakeley et son décorateur William Dudley : système de scènes tournantes, projections vidéos sur une toile de fond semi-circulaire.
Un dispositif scénique original pour plonger au coeur de l'oeuvre de Seurat
 (Marie-Noëlle Robert - Théâtre du Châtelet)
"Sunday in the Park with George", de Stephen Sondheim. Avec Julian Ovenden, Sophie-Louise Dann, Rebecca de Pont Davies, Nickolas Grace, Lee Blakeley (mise en scène), William Dudley (décors et vidéos), Adrian Linford (costumes), Lorena Randi (chorégraphie), Oliver Fenwick (lumières), Matthew O'Neill (animation des images), Chœur du Châtelet, Orchestre philharmonique de Radio France, David Charles Abell (direction).
Théâtre du Châtelet, Paris 1er. Jusqu'au 25 avril. Tél. : 01-40-28-28-40. De 10 € à 90 €

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