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"Apollo 10 1/2", une autre histoire de la conquête spatiale américaine sur Netflix

Disponible dans le catalogue de Netflix depuis le début du mois d'avril, le film d'animation "Apollo 10 1/2 : les fusées de mon enfance", réalisé par Richard Linklater, raconte la vie d'un gamin de la banlieue de Houston dans les années 1960, à quelques kilomètres du centre spatial de la Nasa. 

Article rédigé par Camille Belsoeur
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une image du film d'animation "Apollo 10 1/2".  (NETFLIX)

C'est une sortie passée relativement inaperçue. Depuis le début de ce mois d'avril, le film d'animation Apollo 10 1/2 : les fusées de mon enfance réalisé par Richard Linklater (Boyhood) est disponible sur Netflix. Et il serait dommage de s'en priver. 

L'histoire se déroule dans la banlieue de Houston au Texas, à quelques kilomètres du centre spatial de la Nasa. Stanley, le benjamin d'une fratrie de six frères et sœurs se remémore sa jeunesse joyeuse dans l'Amérique consumériste des sixties. Pas d'émeutes anti-Vietnam ou de hippies, "pour les gamins de la banlieue tout ça se passait à la télévision" narre la voix-off, mais des drive-in, des pelouses impeccables et des marchands de glaces.

Une ville rythmée, dans ces années là,  par la course aux étoiles. Stanley né à Houston en 1960, comme le réalisateur Richard Linklater, rêve de devenir astronaute. Son père travaille à la Nasa où il dirige le service logistique, ce qui désespère son fils : "Il ne pouvait pas être plus loin des astronautes", regrette Stanley. "Chéri, tout le monde ne peut pas devenir astronaute", objecte sa mère. 

"S'amuser à suivre les camions qui diffusaient du DDT anti-moustique"

Dans la banlieue sud de Houston, les exploits de la Nasa sont omniprésents : les écoliers regardent les vidéos de lancement de fusée en classe, des avions supersoniques traversent le ciel à toute allure. "La conquête spatiale envahissait notre culture, on la retrouvait partout", se rappelle Stanley devenu adulte. 

Le film fait la part belle à l'imagination débridée de l'enfant qui dans ses rêves devient astronaute. Il s'imagine, grâce à ses très bons résultats en mathématiques et en physique, être sélectionné par deux agents de la Nasa afin de tester un prototype de véhicule d'alunissage trop petit pour être piloté par un astronaute adulte. C'est la mission Apollo 10 1/2.

Richard Linklater, dans la lignée de Génération Rebelle et Boyhood, confirme son talent à poser un regard à hauteur d'enfant. 


Une image tirée du film d'animation "Apollo 10 1/2".  (NETFLIX)

Une belle fable entrecoupée, parfois trop longuement, des souvenirs du narrateur sur des détails de la vie quotidienne durant les sixties. On apprend ainsi que la société n'avait pas le même rapport au risque : les familles roulaient à 110 km/h sur l'autoroute avec des enfants sans ceinture à l'arrière du pick-up. Les progrès de la science étaient alors une priorité : "On était la dernière, de deux générations d'enfants, à s'amuser à suivre les camions qui diffusaient du DDT anti-moustique"

L'animation, d'une grande beauté, donne un charme fou à ce film d'auteur. Le mélange de la 2D traditionnelle et du motion capture (technique permettant d'enregistrer les positions et rotations d'objets ou de membres d'êtres vivants pour les restituer à l'écran) est une réussite, avec en apogée les premiers pas sur la Lune de la vraie mission Apollo 11.  

Apollo 10 1/2 : les fusées de mon enfance est disponible sur la plateforme de streaming Netflix. Durée 1h38. 

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