Jean-Pierre Améris tourne "Illettré" dans l'ancienne usine Fralib avec Xavier Mathieu l'ex "Conti"
A Gémenos (Bouches-du-Rhône), l'usine des ex-Fralib est à nouveau occupée. Mais cette fois-ci c'est pour la bonne cause, le site sert de décor au prochain téléfilm de Jean-Pierre Améris. La fiction, adaptée du roman "L'Illettré" de Cécile Ladjali, met en scène un jeune ouvrier en situation d'illettrisme. La diffusion est prévue courant 2018.
Quand le cinéma entre dans l'entreprise... A Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, l'usine des ex-Fralib sert de décor au tournage du prochain téléfilm de Jean-Pierre Améris. Adaptée du livre "L'Illettré" de Cécile Ladjali (Editons Actes Sud), la fiction se déroule dans le milieu ouvrier.
Reportage : M. Civallero / X. Schuffenecker / C. Parès
L'illettrisme : un handicap invisible
Le téléfilm de Jean-Pierre raconte l'histoire de Léo, un jeune homme de vingt ans élevé par une grand-mère analphabète (campée par Annie Cordy). Il a quitté le collège à treize ans et oublie vite les rudiments appris à l’école. Il trouve un boulot à l'usine mais cet handicap invisible entrave chaque jour sa vie personnelle et l’oblige à tromper les apparences. Les choses s'accélèrent le jour où le jeune homme a un accident du travail. La rencontre avec Sibylle, une jeune et jolie infirmière va l'inciter à renouer avec les mots. En lui et autour de lui la bonne volonté est sensible, mais la tâche est ardue.
Tourner le réel
L'ombre du conflit des Fralib est encore présente dans l'usine devenue Scop-Ti après la reprise en 2014. Pour Jean-Pierre Améris ("Les émotifs anoymes", "Marie Heurtin","Une famille à louer"), l'usine semblait le lieu idéal pour le tournage. Parmi les acteurs, l'ancien syndicaliste Xavier Mathieu, licencié pour raisons économiques et depuis devenu comédien ("Ma part du gâteau" de Klapisch ou "La loi du marché" de Brizé). "C'est un des plus beaux moments depuis que je suis acteur, jouer un chef d'atelier. Et en plus je vais prouver à toute le France que j'aime les patrons !", se réjouit-il en pointant la nouvelle équipe de Direction de Scop-Ti.
Les nouveaux dirigeants partagent le même enthousiasme. "S'ouvrir à la culture c'est important, une entreprise ça ne doit pas être que le lieu où l'on vient travailler et chercher son salaire, c'est aussi une source d'émancipation", confirme Olivier Leberquier, directeur général délégué "Scopti".
L'histoire de Fralib
Dans l'histoire du combat social, celui des Fralib s'apparente à une très longue bataille dans laquelle le pot de terre n'a pas totalement cédé contre le pot de fer. 28 septembre 2010 : Unilever le géant américain, propriétaire de l'usine de thé Elephant, décide de fermer l'usine Fralib située à Gémenos en Provence pour la délocaliser en Pologne laissant sur le carreau 182 salariés. Deux jours après, les Fralib entrent en lutte et tiennent pendant 1336 jours.
Le combat passe par le boycott du plan social, les expertises auprès des tribunaux, l'occupation de l'usine et s'achève avec la création de Scop-Ti par 78 salariés. Le 26 mai 2014, après 1336 jours de lutte la signature du protocole de fin de conflit avec Unilever clôt définitivement la bataille.
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