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Murano, Carrare, Syracuse, cet artisanat d’art italien qui fait rêver

Toute la semaine la rédaction de France 2 propose un voyage en Italie au plus près des grands artisans d’art. Du marbre de Carrare au verre de Murano, la botte italienne est depuis des millénaires le berceau d’un artisanat de très haute qualité
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le verre de Murano, le marbre de Carrare : des savoir-faire ancestraux qui remontent à l'Italie Antique
 (Culturebox)

Outre la cuisine, le soleil et l’accent chantant notre voisine l’Italie recèle d’autres trésors ancestraux. La rédaction de France 2 a plongé dans cinq spécialités d’artisanat d’art dont la renommée est aujourd’hui internationale.

Une série réalisée par F. Beaudonnet /  G. Calderara / Q. Pelletier / V. Paron

Episode 1 : Carrare et son marbre immaculé 

Il est d’un blanc qui éclaire toute la vallée toscane, le marbre de Carrare exploité depuis la Rome antique, est réputé dans le monde entier. C’est dans le marbre des blocs de Carrare qu’ont été taillées les colonnes de la Tour de Pise ou la Pieta de Michel-Ange exposée à Rome.

La transmission de génération en génération
Des familles entières travaillent depuis des générations autour de ce matériau précieux. "Mon père s'était lancé dans l'excavation du marbre juste après la guerre. Alors moi quand je suis sorti de l'école, j'ai commencé à travailler avec lui. Et je suis toujours content, j'adore ce métier", explique le propriétaire de l'une des carrières.

Un métier dur, pour les hommes, mais aussi pour les machines. Car pour tailler le marbre, il faut utiliser un matériau encore plus dur que lui. Les professionnels utilisent un fil, incrusté de cristaux de diamants. "Cette machine fonctionne un peu comme un fil à couper le beurre", explique le fils de la famille.

Une école de transmission internationale
Dans la petite ville de Carrare, en contrebas, le marbre est partout. La bourgade de Toscane vit de l'or blanc depuis l'époque romaine. "Avec son grain si fin, le marbre de Carrare est le meilleur des marbres pour les sculptures", analyse ce directeur d'un atelier où sont sculptées de nombreuses statues en marbre. Ici, c'est un savoir-faire unique qui est à l'oeuvre. Des étudiants du monde entier se pressent pour étudier la sculpture du marbre dans son école. « Cette école est vraiment très réputée en Corée, ici à Carrare je ressens une atmosphère très spéciale, comme si on vivait encore au moment de la Renaissance », commente un étudiant venu de Séoul.

Episode 2 : Murano et son verre multicolore


Située en face de Venise, la ville de Murano abrite depuis plusieurs siècles les plus grands maîtres-verriers du monde. "Ma famille travaille le verre depuis presque 400 ans. Je suis la sixième génération d'artisan verrier. La sixième génération de passionnés de ce matériau", raconte Massimiliano.

Descendants des verriers de la grande Venise
L’artisan vénitien a transformé la verrerie traditionnelle en atelier d'art, où chaque vase, chaque plat, chaque lustre, est une pièce unique, faite à la main. Il travaille avec trois maîtres-verriers. Et autour du four, chauffé à 1 000 degrés, la naissance d'un objet en verre est toujours une aventure.

Créer des pièces unique
« Si je chauffe trop le verre tombe, on le chauffe par petites touches pour que le verre s’ouvre de manière harmonieuse», explique le maître verrier à la sortie du four. Passionné par son art, il ajoute modestement  « C’est dans notre ADN de créer des pièces uniques et pour cela nous devons être généreux et donner beaucoup de nous-mêmes ».

Une famille recomposée
Les maîtres-verriers de Massimiliano se connaissent si bien qu'ils n'ont même pas besoin de parler pour que leurs gestes soient coordonnés à la seconde près. Ces hommes, ces passionnées, sont les dignes descendants de la République de Venise et autour de Massimiliano, ils ont réussi à conserver les valeurs familiales et conviviales autour d’un bon plat de pâtes

Episode 3 : Syracuse terre de payrus

En Sicile , à Syracuse précisément perdure une tradition millénaire étonnante. La culture du payrus la plante qui sert à fabriquer le papier, comme en Egypte. 

Une méthode héritée de l'Antiquitié
Angelo Mortellaro est le garant d'une tradition ancienne de 5 000 ans, le papyrus. "À la base, il y a la plante, le papyrus, celui des Égyptiens, mais moi j'ai mes petits secrets qui vont me permettre de faire ce matériau qui est presque éternel", indique-t-il. 
La plante dont se sert le passionné pousse dans une immense plantation aquatique. Sa méthode n'a pas changé depuis l'Antiquité. "C'est le coeur du papyrus que nous utilisons pour faire notre papier. Pour produire une feuille de papyrus il nous faut environ 4 ou 5 tiges", explique-t-il. 
Angelo assure aussi la transformation de la plante en papier. Plusieurs bandes placés sous une presse pendant quatre jours donnent au final une feuille de papyrus extrêmement résistante qui pourra durer jusqu'à 5000 ans. 

Episode 4 : La céramique de Vietri

Vietri sul Mare, sur la côte amalfitaine. Dans cette ville, la céramique orne les façades et les toitures des maisons depuis la Renaissance. Comme un bijou dans son écrin, la ville est logée au fond d'un golfe, et est aussi connue pour la qualité de ses citronniers. Mais sa pierre précieuse est la céramique. Par exemple, le dôme de l'Église Saint-Jean-Baptiste en est entièrement recouvert. Et les façades des rues de la vieille ville également.

Un art familial peint à la main 

Giovanna Solimene est à la tête de la plus grande fabrique de Vietri. L'atelier familial ressemble à une place forte moderne, dédiée à la céramique. "Ici, mon père a fixé 20 000 pots de 20cm de diamètre, un à un, à la main sur le mur", se souvient-elle. Des couleurs vives, des formes simples, des dessins presque enfantins, tout un art peint à la main qui a conquis le monde entier depuis cette petite ville d'Italie.

Episode 5 : les orfèvres du cuir de Florence

Florence le berceau de la renaissance italienne et une cité d'artisans. On y travaille le cuir depuis des siècles. Rita et Vaerio viennent passer 6 mois dans la capitale de la Toscane pour apprendre leur métier à l'école du cuir de Florence. Là, les étudiants viennent du monde entier : Japon, Corée.
Rita commence son apprentissage par un travail sur ...carton. Au bout d'une semaine, elle a le droit, avec Valério de commencer à toucher le cuir. Ils vont suivre l'enseignement du doyen des professeurs, Carlo, artisan depuis 65 ans.







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