Savoie : le diable est partout dans le village de Bessans

Il réside tout au bout de la vallée. Dans son royaume, pas de flammes ni de feu, mais de la neige et de la glace. À l'entrée du village, il défit les visiteurs. À Bessans, en Savoie, un village de 350 habitants, le diable est partout. On le côtoie tous les jours, dès l'enfance. À la sortie de l'école, il diffuse un peu de son esprit espiègle, attisant les bagarres, mais n'effrayant personne. "Les visiteurs doivent aimer ça, et nous, ça fait partie de notre vie", explique un jeune garçon. Un démon présent dans l'imaginaire local depuis très longtemps. Pour s'en rendre compte, il suffit de monter à la chapelle. À l'intérieur se trouvent des fresques du XVIe siècle où le diable est représenté dans des scènes de l'Évangile.

Une dispute entre un curé et un sacristain

On y voit deux diables avec la queue qui se promènent, ou encore le Christ tenté par rapport aux richesses du monde. Mais le diable qui fait aujourd'hui la réputation de Bessans est beaucoup plus jeune. Il est né d'une dispute entre le curé du village et son sacristain en 1857. À l'époque, ce dernier s'était vengé de façon originale. "Il a sculpté un diable qui emportait le curé sous son bras. Il l'a ensuite mis sous la fenêtre du curé. Quand il a ouvert la fenêtre, il s'est retrouvé nez à nez avec ce diable et se doute d'où provient la plaisanterie. Le matin suivant, il reprend la sculpture et la met à son tour sur la fenêtre du sacristain", explique Georges Personnaz, conteur. Aujourd'hui, le diable est devenu l'emblème de Bessans. Il se vend et s'expose. Un démon facétieux qui veille finalement avec bienveillance sur la vie du village.