Décidemment, les voix féminines puissantes gorgées de blues et de rock ne sont plus l'apanage des chanteuses anglo-saxonnes. Après Gaelle Buswell dont nous vous parlions le mois dernier, voici Amandyn Roses dont l'organe vocal n'a rien à envier aux références du genre que ce soit Janis Joplin ou plus récemment Beth Hart, comme en atteste cette très belle reprise de "Am I the one" : Beth Hart a chanté avec les plus grands guitaristes tels Joe Bonamassa ou Jeff Beck. Amandyn Roses, elle, a trouvé en Charlie Fabert son alter ego à la guitare, véritable contrepoint de sa voix chaude et rugueuse. Quand ils décident tous les deux de créer Rosedale en juin 2016, Charlie Fabert a déjà un bagage imposant et un CV à faire pâlir tous les ados rêvant de devenir des guitar-heroes. Il a joué entre autres avec Paul Cox, Janet Robin, Alan Glen (guitariste des Yardbirds et de Docteur Feelgood), ou Bobby Tench (chanteur du Jeff Beck Group). Mais il a surtout accompagné pendant plusieurs années Fred Chapellier, aussi bien en tournée qu'en studio, comme on peut le voir dans cette vidéo.Une maitrise totale de l'instrument lui permet de jouer tous les styles : des rythmiques funky qui sonnent comme Stevie Ray Vaughan, des riffs nerveux à la Jimmy Page, des solos typiques "classic blues" que ne renierait pas un Clapton, et des envolées lyriques dignes d'un Gary Moore ou d'un Bonamassa. Une virtuosité jamais démonstrative, toujours au service de la chanson. Un premier album studio à la production léchéeC'est une musique indéniablement faite pour le live, à faire rugir les watts, mais le studio offre aussi la possibilité de peaufiner les arrangements, surtout quand c'est John Rausch qui officie aux commandes.Ce producteur de Nashville a déjà enregistré des pointures comme Pink, Birdy, Beth Hart, et a été nommé aux Grammy Awards pour son travail sur l'album "Red" de Taylor Swift. Et la production de cet album s'en ressent dès la première écoute : la voix d'Amandyn perce le mix et nous renverse littéralement, les guitares (nombreuses) répondent en écho tout en tissant un large panorama sonore, les claviers apportent de l'ampleur, et la rhytmique solide et énergique avance tel un rouleau compresseur.Les titres sont tous originaux mais semblent pourtant familiers. L'ensemble baigne dans un southern rock parfois à la frontière du hard, tout en le modernisant. Les classiques ont été parfaitement assimilés et sont remis au goût du jour.