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Liam Gallagher enterre la hache de guerre avec son frère à Rock en Seine, 9 ans après le clash d'Oasis

Il y a 9 ans, la bagarre historique des frères Gallagher dans les coulisses de Rock en Seine signait la fin d’Oasis. Samedi soir sur la Grande scène, Liam a repris le fil de l’histoire au même endroit, en consacrant une bonne partie de son concert solo aux hymnes du groupe et en dédiant spécialement un morceau à Noel. Les fans privés de concert en 2009 ont enfin pu prendre leur revanche !
Article rédigé par Olivier Flandin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Liam Gallagher à Rock en Seine 2018
 (Olivier Flandin FTV)
28 août 2009 : la foule massée devant la grande scène du Parc de Saint-Cloud s’impatiente depuis de longues minutes quand un organisateur prend le micro pour annoncer qu' Oasis ne jouera pas suite à une bagarre entre les deux frères Gallagher. Cet événement marquera la fin d’un groupe mythique des années 90, fleuron de la "Brit pop", qui aura vendu plus de 70 millions de disques.

 

25 août 2018 : Stéphane, présent à l’époque, est venu spécialement de Reims pour assister à ce concert sur les lieux du crime et prendre sa revanche. “Le mec qui a fait l’annonce au micro s’est fait insulter. On était amers ce soir-là. En même temps on se disait qu’on vivait un moment historique. Ce sont des sanguins tous les deux, ils n’ arrêtaient pas de se battre, il fallait bien que ça craque à un moment !”. Ce fan nous avoue toutefois une demie-heure avant le début du concert qu'il redoute une nouvelle mauvaise surprise : “On se sait jamais ce qui peut arriver avec lui, si ça se trouve il ne va pas jouer... J’ai toujours eu la poisse avec les concerts des frères Gallagher ! ”

Un goût d'Oasis

Après quelques petites minutes de retard, histoire de maintenir la pression, retentit enfin l’hymne des supporters du club de foot de Manchester City qui signe généralement le début des concerts de Liam Gallagher. Le Mancunien arrive au son du morceau instrumental d'Oasis “Fuck’in The Bushes”. Sweat à capuche, jean noir et lunettes fumées, son style vestimentaire de bad boy n’a pas pris une ride et c’est avec sa posture classique du micro plaqué entre la lèvre et le nez, les mains collées derrière le dos, qu'il entonne un “Rock n’ Roll Star” de circonstance. Puis “Morning Glory” donne définitivement le ton du concert : les deux premiers albums d’Oasis qui ont fait la renommée du groupe seront à l’honneur ce soir. Les fans frustrés de 2009 auront droit à leur session de rattrapage.
Liam Gallagher a dédié une chanson à son frère Noel, et proposé une nouvelle fois d'enterrer la hache de guerre.
 (Olivier Flandin FTV)

"Vive la France !"

C’est à ce moment là que Liam entame une série de quatre morceaux tirés de ses albums solos, chaleureusement accueillis par le public, notamment lors du très efficace “Wall of Glass”. Après avoir lancé un “Vive la France”, Liam, qui se montre assez bavard ce soir malgré sa traditionnelle moue boudeuse et ses signes énervés contre l'équipe qui s’occupe du son sur la scène, s’adresse gentiment au public qui réagit peu. Il s’en étonne, admet que les français comprennent mal son anglais, tout en haussant les épaules.

Comme son caractère, la justesse de la voix du frontman a des hauts et des bas. Mais le niveau sonore du micro est toujours très (trop) élevé. On regrette du coup le manque d’agressivité des guitares sur certains titres comme “Some Might Say” qui signe le retour du répertoire d’Oasis dans cette soirée un peu spéciale. Liam, qui s'occupe les mains avec des maracas quand elles se sont pas dans les poches, conclut le morceau par un “Merci beaucoup” en français avant d’amorcer le moment fort du concert.

“Champagne Supernova” pour une reformation d'Oasis ?

Liam avance sur scène pour rappeler (s’il le fallait), que c’est dans les loges de ce festival que "Oasis à tout foutu en l'air". "Je savais bien que ces coulisses me disaient quelque chose !" ajoute t-il malicieusement avant d’annoncer plus solennellement qu’il dédicace la prochaine chanson à Noel Gallagher. Et pas n’importe laquelle. “Champagne Supernova” est connue pour être le dernier morceau joué sur scène par le groupe. Noel, qui l’a signé (comme la majorité des titres), admettait lui-même ne pas en comprendre vraiment les paroles, si ce n’est qu’elle parlait de réincarnation. Cet hommage de Liam à son frère ici à Rock en Seine, seulement accompagné d'un piano, est un nouveau signe de la grande envie du cadet de se rabibocher avec son grand frère, qui, de son côté, semble toujours bouder. Liam a multiplié les appels du pied ces dernières semaines notamment sur Twitter, où il l’invitait le 19 juillet à faire revivre "the BIG O", le grand Oasis.

La programmatrice de Rock en Seine, Marion Gabbaï admettait elle même dans une interview pour culturebox, que l’équipe avait essayé d’inviter Noel dans le festival cette année : “S'ils reforment Oasis ce serait bien qu'ils le fassent à Rock en Seine !”. Ce ne sera pas pour cette fois.

L’idée d’une reformation d’Oasis est diversement appréciée chez les fans croisés ce soir-là dans les allées du parc de Saint-Cloud. Si ce serait “un rêve formidable” pour certains, d’autres redoutent que le groupe deviennent “une marque” qui permettrait juste de vendre de gros concerts.
Liam Gallagher enterre la hache de guerre avec son frère à Rock en Seine, 9 ans après le clash d'Oasis
 (Olivier Flandin FTV)

Hymnes de fin ou nouveau départ ?

Comme pour mieux marquer son envie d’Oasis, Liam Gallagher termine son concert avec les plus grands hymnes du groupe de Manchester : “Whatever”, instantanément repris en choeur par la foule que Liam observe pensivement les mains dans les poches, “Supersonic“, salué par des tonnerres d’applaudissements, “Cigarettes & Alcohol” puis l’inévitable “Wonderwall” qui inspirera un très mignon “Your’re wonderful” à son public. Le mauvais garçon s’est rarement montré aussi gentil. "Noel, tu peux revenir, Liam s’est (peut-être) calmé !", se dit-on alors qu’il termine son concert avec l'optimiste “Live Forever”. Un titre composé par Noel alors qu’ Oasis n’existait pas encore et joué ce soir dans une version particulièrement douce.

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