Le chanteur du groupe irlandais The Pogues, Shane MacGowan, est mort à 65 ans

Shane MacGowan, le chanteur du groupe de punk celtique The Pogues, est mort à l'âge de 65 ans, a annoncé jeudi sa femme, Victoria Mary Clark, sur Instagram.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2 min
Shane MacGowan, chanteur des Pogues, sur la scène du Olympia Ballroom de Dublin (Irlande) en 1986. (INDEPENDENT NEWS AND MEDIA / HULTON ARCHIVE)

Shane MacGowan, le chanteur du groupe The Pogues est mort à l'âge de 65 ans. Son épouse Victoria Mary Clark l'a annoncé sur le réseau social Instagram. Shane sera pour toujours "une lumière que je tiens devant moi" et "la mesure de mes rêves", écrit-elle, en reprenant des passages de la chanson A Rainy Night in Soho des Pogues. "Shane (...) est parti pour être avec Jésus et Marie", ajoute-t-elle. Le chanteur et musicien, qui avait été hospitalisé à plusieurs reprises depuis le mois de juillet, avait des problèmes de santé, et une addiction connue à la drogue et à l'alcool.

Entre musique punk et ballades traditionnelles irlandaises

Irlandais né en Angleterre en 1957, Shane MacGowan était devenu célèbre en fondant en 1982 le groupe The Pogues. Il jouait alors dans les pubs des ballades irlandaises interprétées à cent à l'heure par des musiciens mélangeant allègrement rythmes irlandais et énergie des punks. Alliant légendes celtiques et ivrognerie, The Pogues est devenu dans les années 1980 la voix politique des Irlandais et en particulier des jeunes immigrés à Londres, anti-Thatcher et anti-censure.

Le plus grand succès commercial des Pogues est Fairytale of New York, un duo de 1987 entre Shane MacGowan et Kirsty MacColl devenu un classique de Noël teinté de folklore irlandais. Un autre grand succès du groupe est A Pair of Brown Eyes. "Shane restera dans les mémoires comme l'un des plus grands paroliers de la musique", a rendu hommage le président irlandais Michael D. Higgins dans un communiqué. Ses chansons étaient "des poèmes parfaitement rédigés", a-t-il ajouté.

L'histoire de Shane MacGowan et des Pogues a fait l'objet d'un splendide documentaire, Crock the Gold: A Few Rounds with Shane MacGowan, signé Julien Temple et produit par Johnny Depp.

Hommage politique

Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a rendu hommage sur le réseau social X à "un musicien et un artiste exceptionnel". Son adjoint, Micheál Martin, s'est dit "dévasté" par la mort de Shane MacGowan, qu'il a qualifié d'"icône". "Son décès est particulièrement poignant à ce moment de l'année alors que nous écoutons Fairytale of New York, une chanson qui résonne en chacun de nous", a-t-il écrit.

Les hommages sont également venus du Sinn Féin, l'ancienne branche politique du groupe paramilitaire de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), qui a lutté pendant des décennies contre la domination britannique en Irlande du Nord. En pleine période des "troubles" en Irlande du Nord en 1988, la chanson Streets of Sorrow / Birmingham Six des Pogues racontait le drame de six Nord-Irlandais condamnés à tort en 1975 pour un attentat à la bombe dans un pub de cette ville de l'Angleterre qui avait fait 21 morts. Ils ont été innocentés en 1991 dans ce qui est considéré comme l'une des plus grandes erreurs judiciaires du pays.

Shane MacGowan était "un poète, un rêveur, un champion de la justice sociale", a salué la présidente du Sinn Fein, Mary Lou McDonald. "Il était un républicain, un fier Irlandais. Personne n'a raconté l'histoire de l'Irlande comme Shane". Pour son prédécesseur, Gerry Adams, une figure centrale de la période des "troubles", et un ami proche de MacGowan et son épouse, "l'Irlande a perdu un grand patriote, un poète et un ami des opprimés et des marginaux".

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