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Pharrell Williams : sept bonnes raisons d'aimer son album "G I R L"

Pharrell Williams aura été l'homme de 2013 via les hits "Get Lucky" de Daft Punk, "Blurred Lines" de Robin Thicke et son propre titre "Happy" écrit pour la BO de "Moi Moche et Méchant 2". Sorti lundi, son second album solo "G I R L", en fait déjà une figure incontournable de 2014. Si cela ne vous suffisait pas, voici sept autres bonnes raisons d'écouter ce disque festif très réussi.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Pharrell Williams interprète "Happy" aux Oscars,  le 2 mars 2014.
 (Kevin Winter / Getty Images North America / AFP)

1. Cet album est sa "Lettre d'amour aux femmes"

G I R L (en majuscules et avec un espace entre chaque lettre, il y tient) "est l'album que j'ai toujours rêvé de faire parce que j'y exprime tout le spectre de mes affinités envers les femmes", expliquait Pharrell Williams le 24 février lors de sa conférence de presse parisienne. Il a pourtant été vivement critiqué par des féministes pour sa participation l'an passé à "Blurred Lines" de Robin Thicke, ses paroles ambigües et son clip montrant un défilé de jeunes femmes aux seins nus. "Beaucoup de plaintes venaient de gens mal informés qui n'avaient pas bien lu les paroles. Quant au clip, il a été écrit et filmé par des femmes", se défend-il.

"Tout être humain sur Terre est né d’une femme . L'expression ‘un monde dominé par les hommes’ est une idée fausse. C'est une réalité - les femmes sont moins payées que les hommes, certaines personnes essayent de contrôler les femmes - parce que nous laissons faire. Si les femmes décidaient de ne plus faire de bébés, fin de l’humanité. Les femmes sont la pierre angulaire de l'humanité". Et Pharrell Williams ne se paye pas que de mots : sa société I am Other est dirigée essentiellement par des femmes, assure-t-il au site Pitchfork. "Je préfère la façon de faire des femmes. Je cherche à exprimer une certaine sensibilité et ce sont elles que je préfère avoir autour de moi". Résultat : un album irrésistible pour les hanches qui contribue à l'égalité des sexes. Qui dit mieux ?

2. C'est un second album solo inespéré qu'il n'avait pas prévu de faire

"Je ne voulais plus faire de disque solo", assure Pharrell Williams. Son tout premier, "In my Mind", paru en 2006, n'avait pas enflammé les foules, au point qu'il s'était juré de ne jamais recommencer. Mais le staff du label Columbia, avec qui il a signé un contrat l'an passé en vue de cet album, a su le convaincre avec des arguments sonnants et trébuchants. Avant même la parution de "Get Lucky" et de "Blurred Lines", ils avaient déjà flairé la poule aux oeufs d'or. "Ils m'ont dit : on a écouté l'album des robots, dont la chanson "Get Lucky" sera le premier single. On sait que tu ne veux plus faire d'album solo, mais nous esperons être ceux qui vont te faire changer d'avis", a expliqué Pharrell le 24 février à Paris.  "Ils ont mis une offre sur la table et j'ai été si touché de cette vague d'appréciation que j'ai dit oui". Un peu plus, on irait faire la bise au PDG de Columbia pour le remercier, mais soyons lucides : la mise rapportera sans doute au centuple. 
3. Le disque du fils spirituel de Michael Jackson et de Prince

Ce disque aurait pu être écrit en partie pour Michael Jackson, dont l'ombre plane avec force sur la majorité des titres. Impossible de ne pas se dire que Pharrell est décidément le Quincy Jones (producteur des albums phares de Michael Jackson) de la décennie. Mais on y entend aussi en filigrane Prince, que Pharrell adore et dont il emprunte le falsetto, et un peu de la charge érotique dans certains textes. A côté de ces deux figures tutélaires, dont il est une sorte de greffe moderne, des échos de Earth Wind & Fire et des Jackson 5 se font jour par petites touches. "L'album est pour tout le monde, pour les être humains, du point de vue de ce que j'aime", dit-il à Pitchfork. "C'est le groove avant tout. Ses mains sont ouvertes".  

4. L'aboutissement du parcours d'un auteur-compositeur-chanteur-rappeur-producteur accompli

S'il a explosé de façon massive et planétaire l'an passé avec les tubes de Daft Punk et de Robin Thicke, Pharrell Williams, qui a eu 40 ans en avril dernier, n'est pas un petit joueur dans la musique, loin s'en faut. Et il n'est pas qu'un chanteur-rappeur abonné aux featurings. Depuis plus d'une décennie, au sein du duo de producteurs The Neptunes qu'il forme avec Chad Hugo, Pharrell façonne dans l'ombre le son de l'époque, ce R&B pop à la fois vintage et ultra moderne, minimaliste et rutilant, qui est sa marque de fabrique. On l'a vu à l'oeuvre avec Justin Timberlake, Snoop Dogg, Britney Spears, Beyoncé, Frank Ocean, Jay-Z, No Doubt, Pusha T, Usher et même Madonna. Cet album est l'aboutissement de ce parcours, sa quintessence.

5. L'inusable "Happy", qui lui a donné du fil à retordre, est sur ce disque

Ils nous a fait danser depuis la sortie de son incroyable clip sur 24h en novembre et on ne s'en lasse pas. Avec "Happy", écrit pour la BO de "Moi Moche et Méchant 2", Pharrell a trouvé la formule magique de la chanson qui rend heureux, ce Graal si difficile à atteindre pour les artistes (faire pleurer est deux fois plus facile, tous les musiciens vous le diront). Mais cela n'a pas été sans mal, Pharrell l'avoue humblement. Il a dû s'y reprendre à dix fois ! Pour cette scène où Gru devient incroyablement heureux alors qu'il est généralement en colère, "j'avais fait neuf chansons, dont certaines très bonnes. Je n'avais plus d'idées. Mais les producteurs du film m'ont poussé à faire mieux. Heureusement.", dit-il. Le film est sorti le 4 juillet mais la chanson a vraiment décollé après la sortie du clip des deux Français de We Are From LA le 21 novembre. "Que la chanson continue de marcher, c'est un vrai cadeau", estime Pharrell. Pour nous aussi puisqu'il a eu la bonne idée de la glisser parmi les dix titres de "G  I  R  L". 
6. Daft Punk est en featuring sur un titre
"Quand nous nous sommes rencontrés (pour "Get Lucky"), nous nous sommes rendus compte que, chacun d'un côté de l'Atlantique, nous pensions la même chose : la musique avait besoin d'un feeling humain. A l'époque, tout était très mécanique", explique Pharrell à propos des deux robots français. Les Daft lui ont donc rendu la politesse de Get Lucky en apparaissant avec leurs voix vocodées sur "Gust of Wind", un titre efficace avec ses envolées de violons. Pharrell et les Daft ont déjà collaboré par le passé : au sein du tandem de producteurs The Neptunes, Pharrell avait remixé "Harder, Better, Faster, Stronger" qui figurait sur l'album "Daft Club" en 2003. Et Daft Punk avait produit en retour le single "Hypnotize U" de N.E.R.D., le groupe de Pharrell.

7. Sept chansons sur 10 nous ont tapé dans l'oreille d'emblée

Outre l'incontournable "Happy", six titres harponnent direct les tympans. "Marilyn Monroe", une ode aux amoureux qui ouvre l'album est un killer track assuré qui se visse dans la tête et n'en sort plus. "Brand New", la seconde, sur lequel son complice Justin Timberlake est en featuring, semble avoir été écrite pour Michael Jackson (à ce propos il n'est pas inutile de rappeler que Pharrell avait écrit pour Michael Jackson à l'époque d'"Invincible" la majorité des titres qui se sont retrouvés finalement sur le premier album solo de Justin Timberlake, "Justified", chansons que Bambi avait déclinées). "Hunter" et "Come Get it Bae' (avec Myley Cyrus) auraient en revanche pu être écrites pour Robin Thicke dont elles rééditent le côté sautillant, minimaliste et tubesque de "Blurred Lines". Repérées aussi "Gust of Wind" avec Daft Punk et "Gush", une chanson où Pharrell bouscule son côté propret avec des paroles érotiques qui parlent de jouissance féminine et de "mettre le feu à ce cul". Puis la géniale estocade finale "It Girl" qui nous renvoie en pointillé aux glorieux Jackson 5 et Earth Wind & Fire et clôt l'album sur un long solo de guitare inattendu. Du jouissif qui fait swinguer le quotidien comme "Happy" et pousse à represser irrésistiblement le bouton "Play". 

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